Je me demande si les présidents des associations et les porte-drapeaux vont apprécier !
Comme je suis en relation avec plusieurs associations de Valréas mais aussi d'autres localités, il m'a été transmis des photographies de la cérémonie du 12 juin 2020 (étant absent), cette planche photos ayant été « montée » par la présidente du Comité de l'ANACR et Amis de Valréas, tout à son honneur, mais une phrase qui m'a interpellé, laisse à penser que les drapeaux des autres associations, non invités n'avaient lieu d'être !
Le texte accompagnant les photos :
Merci d’avoir rappelé par votre présence et paradoxalement par votre absence, qu’il y a 76 ans un crime a été commis contre 53 hommes, contre une ville entière, contre les aspirations naturelles des êtres humains : vivre dignement, libre et en paix. En ces temps troublés, où la tentation du repli sur soi est grande, tous les termes de la devise de notre République « Liberté, Egalité, Fraternité » doivent garder la même valeur que lorsque dépassant leurs différences et la répression nazie, les groupes et organisations résistants se sont unis pour former la Résistance et proposer ensemble des « Jours Heureux »
La phrase :
Un regret : alors que nous avions préparé la commémoration avec la mairie de Valréas, limitant fortement la participation de chaque association, deux porte-drapeaux se sont imposés…
Comment expliquer cela ? - Regret – imposés !
Depuis 76 ans, les cérémonies du 12 juin, ont toujours eu la présence des présidents des associations et leur-porte drapeau au fil des ans qui passent., selon les guerres et les conflits qui perdurent depuis. Et, nous leurs en sommes très reconnaissants.
Il aurait peut-être fallu que les associations d'anciens combattants et porte-drapeaux, autres que le Comité ANACR et Amis, et l'association des familles de fusillés (non présente à la réunion au vu de mon refus) soit au courant de cette cérémonie restreinte, puisque Mme Varée, présidente de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie ) , m'a téléphoné la veille du 12 juin en me demandant le déroulement de la cérémonie, n'ayant rien reçu de la Mairie.
De plus, cette cérémonie devait rassemblée au maximum 10 personnes, élus, porte drapeaux, familles de fusillés (dont les noms ont été décidés dans cette réunion). Qu'en est-il de ceux qui ont bravé l'interdiction, familles de fusillés, Valréassiens, un regret, une imposition ?
Cette cérémonie n'appartient loin de là à l'ANACR Amis, mais depuis 75 ans toutes les associations sont représentées.
Ce Mur, c'est le Mur des fusillés, résistants et otages. Résistants, ceux qui étaient encore à Valréas, alors que d'autres avaient pu rejoindre le maquis avec leurs chefs respectifs, résistants et civils, laissant la population aux mains de l'occupant.
Ce Mur, c'est le Mur de la commune de Valréas, de la population rassemblée sur la place de la mairie ce 12 juin 1944, qui grâce au maire Jules Niel a pu éviter un second Oradour-sur-Glane !
Le comité ANACR a été fondé en 1966 par André Bergeron, résistant combattant volontaire-interné, gravement blessé lors de la libération de Paris, Vice-président de l'association des familles de fusillés (décédé à ce jour).
Qu'il ait été repris par la suite par d'autres et tout à leur honneur, mais restons dans la logique de la transmission et non d'une transmission qui est loin de rassembler.
J'interviens en mon nom, représentant mon oncle, Alfred Buey, résistant armé, fusillé ce 12 juin 1944, cinquième rescapé, n'ayant pu survivre à ses blessures.
J'interviens avec mon épouse, pour son père Marcel Constant, résistant-combattant (homologation) dans le Groupe d’Émile Bouchet, Maquis Morvan, qui avec bien d'autres de Valréas ont poursuivi les allemands jusqu'en Maurienne et au delà pour certains.
Le titre de résistant-combattant se veut être homologué, cela n'efface pas les engagements dans des associations d'anciens combattants, pour ceux qui en sont dépourvus, faut-il rester modeste dans ce sens et non s'aventurer dans des témoignages absents depuis des années dans des livres parus à Valréas et entre autre le livre du 12 juin 1944 – 53 fusillés – Récit et Témoignages - 5 éditions de 1989 à 2001 de l'Association des Familles de Fusillés...
Secondo :
La cérémonie du 12 juin restreinte de son parcours, demande effectuée par la Municipalité de Valréas il y a deux ans, avec l'aval de l'association des Familles de Fusillés, refusée par le Comité ANACR et Amis de Valréas.
Alors comment comprendre, qu'en cette année 2020 (restriction oblige), celle ci se voit d'être prolongée à la Stèle de la Romezière alors que les autres lieux sont ignorés : Devant la plaque du rassemblement des otages et devant le Mausolée du cimetière Marie-Vierge. (?)
Il est à signaler pour ceux qui ne le savent pas, que tous les noms des fusillés (46) et tués dans Valréas (7) sont inscrits au Mur, route d'Orange et au Mausolée.
Pourquoi, ne pas avoir aussi inscrit des plaques dans les lieux où sont tombés les 7 exécutés dans les rues de Valréas ce 12 juin 1944. Respect pour cette stèle de la Romezière, respect aussi pour les plaques du Rond-Point du Portalon, respect pour le Mur, respect pour le Mausolée.
Respect pour tous nos martyrs, résistants et otages !
Pour en revenir aux porte-drapeaux qui se sont imposés lors de la cérémonie du 12 juin 2020, je ne peux que leur dire merci, qui sait dans un avenir proche totalement déconfiné, auront-ils la délicatesse d'être présents après cette réflexion?
Signé en mon nom :
Michel Reboul
Neveu de fusillé du 12 juin 1944
Gendre de Marcel Constant, résistant-combattant