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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

L'attaque allemande le 12 juin 1944

25 Mai 2021, 07:04am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Emil Bauer

Emil Bauer

Valréas était un obstacle pour les forces allemandes. Pour remonter de la Provence vers la Normandie, elles devaient éviter la nationale le long du Rhône continuellement bombardée. De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat «  Unger » 

On confie au groupe de mitrailleuse lourde du soldat Emil Bauer un détachement de ces jeunes fanatiques qui ont moins de 20 ans. Une section, cent hommes environ, du 200e régiment de sécurité stationné à Livron, sous le commandement d’un lieutenant. Ce régiment appartenait à l’escadrille de combat 200, une unité spéciale de la Luftwaffe. Pour combattre les résistants du Vercors, elle avait organisé le parachutage spécial du 21.07.1944 à Vassieux

Dans la marche d’approche vers Valréas, à Taulignan eurent lieu les premiers incidents impliquant le groupe d’Emil Bauer. Avec comme conséquence, 13 tués parmi les résistants et les civils plus 5 prisonniers fusillés ultérieurement. En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ainsi que les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulaient fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route à moto. À mi-chemin, à Novézan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussit à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pied mais la 9e section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible fit environ 20 prisonniers. Ces prisonniers ont été rassemblés à Valréas au Portalon devant la maison Autajon (5 cours Tivoli, où se trouve actuellement une plaque commémora­tive). Puis ils devaient se rendre à l’Hôtel Thomassin (aujourd’hui Grand Hôtel), quartier général allemand, pour s’aligner le long du mur d’en face.

 

Source : L'historien Karl Heidinger

 

Témoignage du soldat Emil Bauer - détenue par l'association des familles de fusillés :

Le soldat Emil BAUER, né le 31 juillet 1914, soldat fantassin dans la 7ème compagnie, 2ème bataillon, 10ème régiment panzer grenadier, 9ème division blindée.

 

Cet homme, comme tous les hommes de ces guerres infidèles, appartenait à une division allemande qui s’est vue projeter vers notre ville meurtrie. Son témoignage que nous avons recueilli, serait une confession en soi, un pardon de toutes ces atrocités de nombreux militaires engagés dans cette atrocité de guerre.

 

« Le soldat ne devait jamais avoir de temps pour lui afin qu’il ne puisse pas avoir  d’idées stupides sur ces guerres insensées »

 

J’appartenais à un commando éclaireur. « A Tarascon les commandos éclaireurs durent descendre du train. De là, partait une ligne vers Nîmes. Tel était notre but.

Ici c’était différent de la Russie, ici, on pouvait se faire descendre n’importe où.

Nous faisions des raids contre les Résistants dans la Vallée du Rhône et dans les montagnes. C’était un chapitre triste.

Les principales zones de résistances étaient Valréas et Privas. Là, se trouvaient les principales bases du maquis. A partir de là, ils menaient des attaques contre les troupes allemandes.

Les Départements de l’Ardèche, du Gard, du Vaucluse et de la Drôme garderont éternellement le souvenir effroyable du 10ème Bataillon de Chasseurs.

 

Pendant leur trajet, les gars me racontèrent leurs derniers combats.

Comment, ils pouvaient exécuter les prisonniers, qu’ils soient coupables ou non coupables, ou bien piller et incendier les maisons.

C’est pourquoi lors de ce trajet  je ne présageais rien de bon.

 

Pendant ce temps les hommes de troupe avaient commis un acte abominable.

Les occupants furent criblés de balles par les soldats, ensuite ils s’approchèrent du véhicule, mirent le canon de carabines chargées d’explosifs russes dans la bouche des blessés graves et appuyèrent sur la détente.

Les morts restèrent là, comme une splendide illustration de la culture Nazi !

A Valréas, ils avaient rassemblé des jeunes et des moins jeunes. Ils étaient debout ; le visage contre le mur et ils furent fusillés par le 1er bataillon.

 

Nous étions une foule débauchée. Nous ne faisions jamais de prisonnier, tout le monde était fusillé.

Nos expéditions ressemblaient à des expéditions du diable.

L’effroyable tournée de la 9ème division blindée, dans le Sud de la France était terminée.

 

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Entrer en Résistance

22 Mai 2021, 14:15pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

La guerre n'était pas le métier des jeunes volontaires qui s'engageaient dans un camp en 1943 et n'avaient aucune expérience des armes, ce qui rendait leur formation complexe, quelques fusils et une poignée de munitions. 

C'est seulement à partir d'août 43, des parachutages anglais livrèrent les premières mitraillettes Sten et des pistolets à barillets gros calibre, des explosifs et des grenades. A partir de décembre, ils reçurent des fusils anglais, des fusils mitrailleurs, des mortiers légers anglais. Mais bien des maquisards n'eurent de telles armes entre les mains. A Valréas, fusils, Stens (Mitrailles Anglaises), deux fusils mitrailleurs et quelques grenades ainsi que des fusils de chasse étaient loin d'un arsenal de combat contre l'ennemi qui se présentait aux portes de la ville.

Il est évident que tous ces jeunes réfractaires au S.T.O., qui fuyaient le travail obligatoire en Allemagne ne se doutaient pas des conditions auxquelles ils devraient se soumettre en rejoignant le maquis. Une discipline devait s'instaurer, loin d'un camp de scoutisme si au départ on pouvait par les moyens mis en œuvre le comparer tel. On se devait mettre en place au plus vite un règlement et surtout pour la suite compter sur ce regroupement pour engager le combat contre l'envahisseur. Bien de ces jeunes n'avaient suivi une incorporation militaire, pour cause depuis 1940, il n'y avait plus de service militaire.  Les anciens militaires de la Première Guerre mondiale étaient dans ce contexte les bienvenus pour un encadrement militaire. Il est décidé que les maquis ne devront pas dépasser les 30 hommes et n'accepter que des hommes se pliants à une discipline militaire.

Bien d'autres réfractaires au S.T.O. seront réfugiés dans des fermes et aideront leurs propriétaires aux différents travaux. Voir Constant Édouard, qui par la suite sera présent au barrage de la route de Baume à Valréas et fera partie des fusillés du 12 juin 1944.

A Valréas et dans sa région, l'activité résistance se développe à partir de 1943. Dès le mois de décembre 1942, en effet, un premier groupe d'une dizaine de patriotes venus des cantons de Valréas, Nyons et Saint-Paul-Trois-Châteaux se réunit autour du Pasteur Bonifa.

Ancien combattant de la guerre 14-18, le Pasteur Bonifa est le maître à penser de ces hommes qui tiennent leur première réunion chez le Pasteur B. Seignol, à Valréas, et qui se fixent pour première tâche d'aider des juifs pourchassés. Ce premier contact avait pour but de mettre au point une action effective et organisée de Résistance, en dehors des partis politiques. Ainsi naquit l'Organisation du Haut-Comtat avec à sa tête, Amédée Tena.

Un maquis de réfractaires au S.T.O., est organisé au pied de la montagne de La Lance, à la ferme Julliens. Dès le 5 mars 1943, une cinquantaine de jeunes réfractaires y a trouvé refuge. De difficiles problèmes se posent pour ravitailler ces maquis en nourriture, vêtements et armes. L'A.S. bénéficia bientôt de parachutages (le premier au début de septembre 1943) qui permirent d'améliorer considérablement le fonctionnement des maquis. De leur côté, les Francs-Tireurs-Partisans – Français (F.T.P.F.), très actifs dans la région, avaient créé, eux aussi, un maquis à La Lance, à la ferme Buffet, transformée en bergerie. En avril 1943, à la demande du chef de secteur Tena, ils mettent en commun leurs possibilités. Les moyens de ravitaillement de l'A.S. sont complétés grâce à l'organisation des F.T.P.F. Qui eux, n'ont pas bénéficié de parachutage, ne disposent que de trop rares armes et de trop peu d'argent.

Bien des témoignages revendiques, que malgré l'engagement de combattre l'ennemi, la peur était en soi et le manque d'entraînement qu'ils soient du Chef ou du combattant volontaire.

Que ce soit à Tulle, comme décrit ci-dessous, où à Valréas connaissant les faits.

 

« on n'était pas des guerriers, on venait juste de quitter l'école, la charrue. On avait peur pour sa peau. Pour ma part, je songeais d'abord à me protéger des tirs allemands avant de riposter. » - Entretien de Roger Bette avec Emmanuel Amara, dans le documentaire Tulle, enquête sur un massacre 10 juin 1944

 

 

 

 

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La Résistance en Vaucluse

15 Mai 2021, 07:23am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Dans ce recueil quelques lignes sur les événements du 12 juin 1944 à Valréas

Dans ce recueil quelques lignes sur les événements du 12 juin 1944 à Valréas

En consultant les archives du département de Vaucluse, mais aussi celles de la commune de Valréas, il est regrettable d'avoir peu d'information sur l'engagement de la résistance à Valréas, si ce ne sont des témoignages des survivants et le récit du livre 12 juin 1944 – 53 fusillés à Valréas de l'association des familles de fusillés de Valréas.

voir le lien :

https://archives.vaucluse.fr/recherche-avancee-1197.html?L=0&id=1197&tx_solr%5Bq%5D=12+juin+1944+VALREAS

 

Il faut dire que la résistance à Valréas était englobée dans le département de la Drôme et n'avait que des liens accessoires avec celle du Vaucluse. Dans les quatre documents et témoignages du recueil des archives départementales sur les événements dans le Vaucluse pour cette période 39/45, seul ressort le témoignage d’Émile Bouchet, fusillé-rescapé du 12 juin 1944 et quelques lignes sur la tragédie. C'est par ce manque de communication que nous sommes à nous interroger sur ce qui s’est réellement passé pendant cette période du 8 au 12 juin 1944, occupation de Valréas par la Résistance. Soyons attentifs aux divers témoignages relevés dans le livre de l'association, et dans d'autres livres d'auteurs différents, racontant quelques lignes sur cette période. Nous laissant sur plusieurs interpellations, que nous essayerons de disséquer au plus juste de la mémoire de ce passé valréassien. Aujourd'hui, malgré les ans qui s'écoulent, certains essaient de se remémorer leurs souvenirs, fussent-ils bien loin et avec des contraintes de souvenances, justifiant leur âge bien avancé.

 

A noter : Depuis quelques années notre association des familles de fusillés mets tout en œuvre par les moyens qui nous sont donnés, livres et maintenant Internet, dont notre blog – 12 juin 1944 à Valréas , pour faire connaître ces événements tragiques d'une ville de Vaucluse, bien oubliés dans les archives vauclusiennes, mais aussi par l'absence de divers élus du Vaucluse lors de la commémoration de la cérémonie. - alors bien présents dans d'autres communes du département !

 

 

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Mur des fusillés, un apaisement pour la mémoire de nos martyrs.

7 Mai 2021, 06:05am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Mur des fusillés, un apaisement pour la mémoire de nos martyrs.

«  Savez-vous vivants, que sur cette bordure qui longe ce mur, que vos pas chaque jour foulent, des suppliciés se sont couchés sous les balles de l'ennemi, nul cri ne s’élèvera, les morts sont disciplinés ! »

Au vu de ces échanges divers, il était du devoir de la municipalité d'apaiser ces querelles intestines et de trouver une solution durable pour qu'enfin ce lieu repose en paix.

Le 24 mars 1975, un accord a été signé entre Jean Duffard, maire de Valréas et agissant pour le compte de la municipalité de Valréas, ainsi que monsieur Louis Clarice et l'association des Familles de fusillés en ces termes :

 

1- Un soubassement de même hauteur que le parement des pierres supérieur, du premier Monument, marquera les deux autres emplacements où tombèrent nos Martyrs.

2- Les emplacements au sol, autres que celui du premier Monument, seront rétrécis (60cm de largeur en tout), permettant le dépôt de gerbes, mais libérant davantage le trottoir utile en ce carrefour animé.

3- Une plaque sera posée sur socle (comme celles des deux premiers emplacements), devant la troisième partie du Mur.

4- Toute demande de modification apportée à la façade du Mur (partie 2 et 3, voir plan ci-joint), sera soumise à la Municipalité qui l'examinera dans le cadre de la législation relative à l'urbanisme et aux permis de construire.

 

Nous voici dans la phase finale de quatre années à défendre la mémoire d'un lieu, qui se doit par la suite respecter, comme le sont tous les monuments élevés à la mémoire de nos martyrs.

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