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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

André Bergeron, résistant-combattant-interné, gravement blessé à la libération de Paris

26 Mai 2021, 14:32pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

André Bergeron - Combattant F.F.I. - Photo prise avant d'être très grièvement blessé à 20 ans, lors des combats de la libération de Paris en août 1944

André Bergeron - Combattant F.F.I. - Photo prise avant d'être très grièvement blessé à 20 ans, lors des combats de la libération de Paris en août 1944

Il y a 3 ans, le 29 mai 2018, André Bergeron nous quittait - Hommage

 

André BERGERON est né le 27 juin 1924 à Courbevoie (92), proche banlieue de Paris.

 

Lorsque l’Allemagne envahi la France en juin 1940, André comme des milliers d’autres personnes va connaître l’exode, avec son cortège de misères, subissant les bombardements, les mitraillages des avions allemands, car très souvent, les colonnes de civils étaient mélangées aux soldats français qui se repliaient vers le Sud.

Il se retrouve comme réfugié en 1940 d’abord à Avignon et ensuite à Valréas, où il sera hébergé assez longuement dans une famille de Valréas.

Par la suite André est obligé de suivre ses parents qui désirent rejoindre leur domicile en zone occupée.

Comme beaucoup de jeunes Français, André est désireux de répondre à l’appel du Général de Gaulle.

 

Il s’engagera en 1943 dans les « Corps francs » du réseau de résistance « Vengeance » commandé par le lieutenant colonel Vic Dupont.(…)

Il participera également à diverses opérations commandées et dangereuses, entre autre, sabotage à l’explosif sur les lignes électriques servant à l’ennemi, sabotage sur le matériel ferroviaire, le tout en compagnie des F.T.P.F., les deux groupes oeuvrant ensemble (…)

Etant natif de la région Parisienne, il sera chargé au départ de la Normandie, d’établir des liaisons avec des résistants de l’Ile de France du réseau  (M.L.N.) Mouvement de la Libération Nationale.

Il sera arrêté par la police française, en possession de sa fausse carte d’identité, dans le petit hôtel où il avait trouvé un refuge provisoire. Malgré la brutalité des interrogatoires, les policiers n’en connaîtront pas la provenance, et aucun membre du réseau ne sera inquiété.

Il est incarcéré à la sinistre prison du dépôt de Paris, et transféré ensuite à la prison de la Santé à Paris, où il restera plusieurs mois, y subissant mauvais traitements et privations et c’est dans sa cellule qu’il passera tristement l’anniversaire de ses 20 ans, le 27 juin 1944.(…)

Faute de preuve et malgré sa fausse carte d’identité, soupçonné d’activité clandestine, il sera libéré.(…)

Il sera parmi les premiers dans les combats pour la Libération de Paris en août 1944, dans les F.F.I. « Forces Française de l’Intérieur » du Colonel Rol-Tanguy. (…)

Le 24 août 1944 vers 18 heures, il sera très grièvement blessé, car criblé de balles de mitrailleuse, et miraculeusement, il survivra à ses terribles blessures.(…)

 

André Bergeron, aura eu une très grande activité pour la défense des droits légitimes des anciens combattants et victimes de guerre et dés 1946, il sera le fondateur à Valréas, de la section A.R.A.C. (Association Républicaine des Anciens Combattants) où il restera le dirigeant pendant 50 ans. Il transmettra aux autorités compétentes, un très grand nombre de dossiers.

C'est par lettre en date du 27 novembre 1966 du secrétariat de l'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants)  à Avignon adressée à Monsieur André Bergeron (ARAC Valréas), qu'une demande de constitution d'un comité  ANACR a vu le jour.

En 1970, il sera à Valréas, avec Mademoiselle Gilberte SCMITT et Monsieur Freddy JALIFIER, l’un des initiateurs de la création de la section de l’Association des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes.

Le 12 juin 2003, Joseph Coutton, fusillé-rescapé de Valréas,alors président de l’association des Familles de Fusillés, lui remettra le drapeau de l’association et deviendra pendant plus de 14 ans le Porte Drapeau. Un grand honneur pour lui, lui-même rescapé de la barbarie nazie.

Vice-Président de l’association des familles de Fusillés, avec Elise son épouse ils n’auraient manqué sous aucun prétexte la commémoration de la journée tragique du 12 juin 1944 à Valréas.

 

André BERGERON est titulaire de diverses décorations :

 

  •          Nommé Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire
  •          La Croix de Chevalier de l’Ordre Nationale du mérite au titre du ministère de la défense obtenue le 6 mai 1982
  •          La Médaille militaire décret du 12 avril 1951
  •          La Médaille de la Résistance Française décret du 20 novembre 1946
  •          La Croix du combattant volontaire 39/45
  •          La Médaille des blessés de guerre
  •          La Médaille des Internés de la Résistance
  •          Le Titre de reconnaissance de la Nation en témoignage des services rendus à la France.

 

André Bergeron est décédé le 29 mai 2018

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L'attaque allemande le 12 juin 1944

25 Mai 2021, 07:04am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Emil Bauer

Emil Bauer

Valréas était un obstacle pour les forces allemandes. Pour remonter de la Provence vers la Normandie, elles devaient éviter la nationale le long du Rhône continuellement bombardée. De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat «  Unger » 

On confie au groupe de mitrailleuse lourde du soldat Emil Bauer un détachement de ces jeunes fanatiques qui ont moins de 20 ans. Une section, cent hommes environ, du 200e régiment de sécurité stationné à Livron, sous le commandement d’un lieutenant. Ce régiment appartenait à l’escadrille de combat 200, une unité spéciale de la Luftwaffe. Pour combattre les résistants du Vercors, elle avait organisé le parachutage spécial du 21.07.1944 à Vassieux

Dans la marche d’approche vers Valréas, à Taulignan eurent lieu les premiers incidents impliquant le groupe d’Emil Bauer. Avec comme conséquence, 13 tués parmi les résistants et les civils plus 5 prisonniers fusillés ultérieurement. En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ainsi que les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulaient fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route à moto. À mi-chemin, à Novézan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussit à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pied mais la 9e section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible fit environ 20 prisonniers. Ces prisonniers ont été rassemblés à Valréas au Portalon devant la maison Autajon (5 cours Tivoli, où se trouve actuellement une plaque commémora­tive). Puis ils devaient se rendre à l’Hôtel Thomassin (aujourd’hui Grand Hôtel), quartier général allemand, pour s’aligner le long du mur d’en face.

 

Source : L'historien Karl Heidinger

 

Témoignage du soldat Emil Bauer - détenue par l'association des familles de fusillés :

Le soldat Emil BAUER, né le 31 juillet 1914, soldat fantassin dans la 7ème compagnie, 2ème bataillon, 10ème régiment panzer grenadier, 9ème division blindée.

 

Cet homme, comme tous les hommes de ces guerres infidèles, appartenait à une division allemande qui s’est vue projeter vers notre ville meurtrie. Son témoignage que nous avons recueilli, serait une confession en soi, un pardon de toutes ces atrocités de nombreux militaires engagés dans cette atrocité de guerre.

 

« Le soldat ne devait jamais avoir de temps pour lui afin qu’il ne puisse pas avoir  d’idées stupides sur ces guerres insensées »

 

J’appartenais à un commando éclaireur. « A Tarascon les commandos éclaireurs durent descendre du train. De là, partait une ligne vers Nîmes. Tel était notre but.

Ici c’était différent de la Russie, ici, on pouvait se faire descendre n’importe où.

Nous faisions des raids contre les Résistants dans la Vallée du Rhône et dans les montagnes. C’était un chapitre triste.

Les principales zones de résistances étaient Valréas et Privas. Là, se trouvaient les principales bases du maquis. A partir de là, ils menaient des attaques contre les troupes allemandes.

Les Départements de l’Ardèche, du Gard, du Vaucluse et de la Drôme garderont éternellement le souvenir effroyable du 10ème Bataillon de Chasseurs.

 

Pendant leur trajet, les gars me racontèrent leurs derniers combats.

Comment, ils pouvaient exécuter les prisonniers, qu’ils soient coupables ou non coupables, ou bien piller et incendier les maisons.

C’est pourquoi lors de ce trajet  je ne présageais rien de bon.

 

Pendant ce temps les hommes de troupe avaient commis un acte abominable.

Les occupants furent criblés de balles par les soldats, ensuite ils s’approchèrent du véhicule, mirent le canon de carabines chargées d’explosifs russes dans la bouche des blessés graves et appuyèrent sur la détente.

Les morts restèrent là, comme une splendide illustration de la culture Nazi !

A Valréas, ils avaient rassemblé des jeunes et des moins jeunes. Ils étaient debout ; le visage contre le mur et ils furent fusillés par le 1er bataillon.

 

Nous étions une foule débauchée. Nous ne faisions jamais de prisonnier, tout le monde était fusillé.

Nos expéditions ressemblaient à des expéditions du diable.

L’effroyable tournée de la 9ème division blindée, dans le Sud de la France était terminée.

 

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Entrer en Résistance

22 Mai 2021, 14:15pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

La guerre n'était pas le métier des jeunes volontaires qui s'engageaient dans un camp en 1943 et n'avaient aucune expérience des armes, ce qui rendait leur formation complexe, quelques fusils et une poignée de munitions. 

C'est seulement à partir d'août 43, des parachutages anglais livrèrent les premières mitraillettes Sten et des pistolets à barillets gros calibre, des explosifs et des grenades. A partir de décembre, ils reçurent des fusils anglais, des fusils mitrailleurs, des mortiers légers anglais. Mais bien des maquisards n'eurent de telles armes entre les mains. A Valréas, fusils, Stens (Mitrailles Anglaises), deux fusils mitrailleurs et quelques grenades ainsi que des fusils de chasse étaient loin d'un arsenal de combat contre l'ennemi qui se présentait aux portes de la ville.

Il est évident que tous ces jeunes réfractaires au S.T.O., qui fuyaient le travail obligatoire en Allemagne ne se doutaient pas des conditions auxquelles ils devraient se soumettre en rejoignant le maquis. Une discipline devait s'instaurer, loin d'un camp de scoutisme si au départ on pouvait par les moyens mis en œuvre le comparer tel. On se devait mettre en place au plus vite un règlement et surtout pour la suite compter sur ce regroupement pour engager le combat contre l'envahisseur. Bien de ces jeunes n'avaient suivi une incorporation militaire, pour cause depuis 1940, il n'y avait plus de service militaire.  Les anciens militaires de la Première Guerre mondiale étaient dans ce contexte les bienvenus pour un encadrement militaire. Il est décidé que les maquis ne devront pas dépasser les 30 hommes et n'accepter que des hommes se pliants à une discipline militaire.

Bien d'autres réfractaires au S.T.O. seront réfugiés dans des fermes et aideront leurs propriétaires aux différents travaux. Voir Constant Édouard, qui par la suite sera présent au barrage de la route de Baume à Valréas et fera partie des fusillés du 12 juin 1944.

A Valréas et dans sa région, l'activité résistance se développe à partir de 1943. Dès le mois de décembre 1942, en effet, un premier groupe d'une dizaine de patriotes venus des cantons de Valréas, Nyons et Saint-Paul-Trois-Châteaux se réunit autour du Pasteur Bonifa.

Ancien combattant de la guerre 14-18, le Pasteur Bonifa est le maître à penser de ces hommes qui tiennent leur première réunion chez le Pasteur B. Seignol, à Valréas, et qui se fixent pour première tâche d'aider des juifs pourchassés. Ce premier contact avait pour but de mettre au point une action effective et organisée de Résistance, en dehors des partis politiques. Ainsi naquit l'Organisation du Haut-Comtat avec à sa tête, Amédée Tena.

Un maquis de réfractaires au S.T.O., est organisé au pied de la montagne de La Lance, à la ferme Julliens. Dès le 5 mars 1943, une cinquantaine de jeunes réfractaires y a trouvé refuge. De difficiles problèmes se posent pour ravitailler ces maquis en nourriture, vêtements et armes. L'A.S. bénéficia bientôt de parachutages (le premier au début de septembre 1943) qui permirent d'améliorer considérablement le fonctionnement des maquis. De leur côté, les Francs-Tireurs-Partisans – Français (F.T.P.F.), très actifs dans la région, avaient créé, eux aussi, un maquis à La Lance, à la ferme Buffet, transformée en bergerie. En avril 1943, à la demande du chef de secteur Tena, ils mettent en commun leurs possibilités. Les moyens de ravitaillement de l'A.S. sont complétés grâce à l'organisation des F.T.P.F. Qui eux, n'ont pas bénéficié de parachutage, ne disposent que de trop rares armes et de trop peu d'argent.

Bien des témoignages revendiques, que malgré l'engagement de combattre l'ennemi, la peur était en soi et le manque d'entraînement qu'ils soient du Chef ou du combattant volontaire.

Que ce soit à Tulle, comme décrit ci-dessous, où à Valréas connaissant les faits.

 

« on n'était pas des guerriers, on venait juste de quitter l'école, la charrue. On avait peur pour sa peau. Pour ma part, je songeais d'abord à me protéger des tirs allemands avant de riposter. » - Entretien de Roger Bette avec Emmanuel Amara, dans le documentaire Tulle, enquête sur un massacre 10 juin 1944

 

 

 

 

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La Résistance en Vaucluse

15 Mai 2021, 07:23am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Dans ce recueil quelques lignes sur les événements du 12 juin 1944 à Valréas

Dans ce recueil quelques lignes sur les événements du 12 juin 1944 à Valréas

En consultant les archives du département de Vaucluse, mais aussi celles de la commune de Valréas, il est regrettable d'avoir peu d'information sur l'engagement de la résistance à Valréas, si ce ne sont des témoignages des survivants et le récit du livre 12 juin 1944 – 53 fusillés à Valréas de l'association des familles de fusillés de Valréas.

voir le lien :

https://archives.vaucluse.fr/recherche-avancee-1197.html?L=0&id=1197&tx_solr%5Bq%5D=12+juin+1944+VALREAS

 

Il faut dire que la résistance à Valréas était englobée dans le département de la Drôme et n'avait que des liens accessoires avec celle du Vaucluse. Dans les quatre documents et témoignages du recueil des archives départementales sur les événements dans le Vaucluse pour cette période 39/45, seul ressort le témoignage d’Émile Bouchet, fusillé-rescapé du 12 juin 1944 et quelques lignes sur la tragédie. C'est par ce manque de communication que nous sommes à nous interroger sur ce qui s’est réellement passé pendant cette période du 8 au 12 juin 1944, occupation de Valréas par la Résistance. Soyons attentifs aux divers témoignages relevés dans le livre de l'association, et dans d'autres livres d'auteurs différents, racontant quelques lignes sur cette période. Nous laissant sur plusieurs interpellations, que nous essayerons de disséquer au plus juste de la mémoire de ce passé valréassien. Aujourd'hui, malgré les ans qui s'écoulent, certains essaient de se remémorer leurs souvenirs, fussent-ils bien loin et avec des contraintes de souvenances, justifiant leur âge bien avancé.

 

A noter : Depuis quelques années notre association des familles de fusillés mets tout en œuvre par les moyens qui nous sont donnés, livres et maintenant Internet, dont notre blog – 12 juin 1944 à Valréas , pour faire connaître ces événements tragiques d'une ville de Vaucluse, bien oubliés dans les archives vauclusiennes, mais aussi par l'absence de divers élus du Vaucluse lors de la commémoration de la cérémonie. - alors bien présents dans d'autres communes du département !

 

 

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« La Chasse aux sorcières »

12 Mai 2021, 07:46am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Plaque déposée sur le mur d'entrée de l'hôpital de Valréas, qui porte son nom. (A ce jour elle n'y est plus !)

Plaque déposée sur le mur d'entrée de l'hôpital de Valréas, qui porte son nom. (A ce jour elle n'y est plus !)

L'idéologie de Vichy, la xénophobie


En effet, le régime dénonce et poursuit les responsables de la défaite et du déclin de la France, et se sont majoritairement les étrangers et les Juifs qui devaient faire les frais de cette « chasse aux sorcières », subissant une politique discriminatoire de la part du gouvernement.


« La loi du 3 octobre 1940 portant sur le statut des Juifs, en son article 2 que '' l'accès et l'exercice des fonctions publiques notamment comme membres des corps enseignants sont interdites aux Juifs…" Les directeurs et membres du personnel des cours..., et engagés à titre quelconque...sont tenus de justifier de leur ascendance… »

En exécution de l'article 7 de la loi précitée, les agents du personnel enseignant figurant dans la première catégorie devront cesser immédiatement leurs fonctions ...

La candidature pour l'obtention d'un poste de garde champêtre à Valréas reprend toute la législation, le préfet en profite alors pour rappeler les instructions à Jules Niel le 29 août 1942 :

« Objet : candidature d'un garde champêtre (fournir) :
Un document officiel établissant que le candidat possède la nationalité française à titre originaire (né de père français).
Une déclaration manuscrite dûment signée dans laquelle :

A/, il affirmera n'avoir jamais appartenu à aucune des associations visées par l'article 1er du décret du 13 août 1940 ou avoir rompu toute attache avec elles. 

B/, il prendra l'engagement d'honneur de ne jamais adhérer à une telle organisation au cas où elle viendrait à se reconstituer. 

C/, il certifiera sur l'honneur qu'il n'est pas Juif au sens donné à cette appellation par l'article 1er de la loi du 2 juin 1941.
Valréas comme toutes les communes de la France non occupée, applique donc le programme de la Révolution nationale, portant les espoirs d'une population atteinte par la défaite et les difficultés de la guerre, et n'aspirant qu'à retrouver une vie correcte.


Dans cette lecture, il faut mentionner que Jules Niel a été le maire pour sa ville, et ce, sur les diverses positions des présidents et gouvernements qui se sont succédé, de Daladier en passant par le Maréchal Pétain pour finir avec le Général de Gaulle. La complicité silencieuse du maire Jules Niel pourtant mis en place par le Maréchal Pétain, en 1941, n'a pas failli à ses engagements jusqu'à vouloir donner sa vie en échange des fusillés du 12 juin 1944. 

On ne peut, par la suite que lui accorder toute notre gratitude.
Le Comité de Libération de Valréas a su le reconnaître.
À travers tout le pays, préfets et autres représentants de la République écartés par Vichy sortent simultanément de l'ombre avec des maquisards, récupérant les places laissées vacantes par les fonctionnaires de l’État français.

Dans les mairies s'installent des municipalités provisoires désignées avec le concours des groupements de résistance locaux, les comités et départementaux de Libération acquérant à partir de cette période une influence considérable.

Cette nouvelle prise de fonction a lieu à Valréas le 3 septembre 1944, le Conseil municipal est alors dissout par le comité local de Libération, mais ce dernier insiste fortement pour que Jules Niel reste à la tête de la municipalité qui doit être provisoire.

En effet, durant la séance, le maire donne lecture d'un courrier qu'il a reçu du président de Libération Marius Gras :
«  Le comité de Libération de Valréas a l'honneur de vous informer, qu'après-délibération en séance plénière, il adresse au comité départemental de Libération, la liste nominative du nouveau Conseil municipal de Valréas. Le comité se permet d'insister de façon pressante auprès de vous, pour que vous restiez à la tête de la nouvelle municipalité provisoire. En la proposant, nous avons eu pour but unique de sauvegarder la tranquillité de la ville de Valréas, déjà si cruellement éprouvée. »

Constatant que Jules Niel a su garder la population de la ville unie autour de lui pendant les durs moments de la guerre, le comité tient de ce fait pour le moment à ne pas le remplacer, afin de ne susciter aucune '' émotion '' au sein des Valréassiens. 

On pourrait également y voir là l'expression d'un sentiment de craintes pour certains, d'espoir pour d'autres, de la '' révolution ", terme vague regroupant toutes sortes de contestations possibles.
La réponse qui est alors adressée par le Conseil municipal à Marius Gras et sans appel :

« Le Conseil municipal (...) après avoir pris connaissance de la lettre que vous avez bien voulu transmettre à M. le maire : au sujet du remaniement et de la composition du nouveau conseil que vous envisagez ; croit devoir vous faire remarquer, que tous les membres n'avaient accepté d'en faire partie que dans un seul but, dans les circonstances graves où se trouvait notre malheureux pays, de se rendre utile à la population valréassienne.  Il estime avoir rempli son mandat sans une défaillance n'ayant qu'un but, la défense des intérêts de la commune, et n'avoir jamais trahi leur devoir de bon Français et de patriote.

Dans ces conditions, tous ses membres s’estiment solidaires et laissent à l'autorité responsable le soin de prendre l’arrêté de dissolution (…) »

Tout en reconnaissant la nouvelle autorité, il considère par conséquence qu'il n'a pas démérité par rapport à la Résistance et prend cet arrêté comme la fin de son ''contrat'' pour lui dûment rempli. Cependant, Jules Niel refuse la proposition « solidaire » avec ses conseillers, solidarité durement mise à l'épreuve depuis le début de son mandat, et qui s'exprime ici une fois de plus.
C'est donc le 11 septembre qu'une « délégation spéciale de la Résistance » s'installe en tant que nouveau Conseil municipal. Ce dernier nomme à l'unanimité le docteur Émile Quet maire.

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Mur des fusillés, un apaisement pour la mémoire de nos martyrs.

7 Mai 2021, 06:05am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Mur des fusillés, un apaisement pour la mémoire de nos martyrs.

«  Savez-vous vivants, que sur cette bordure qui longe ce mur, que vos pas chaque jour foulent, des suppliciés se sont couchés sous les balles de l'ennemi, nul cri ne s’élèvera, les morts sont disciplinés ! »

Au vu de ces échanges divers, il était du devoir de la municipalité d'apaiser ces querelles intestines et de trouver une solution durable pour qu'enfin ce lieu repose en paix.

Le 24 mars 1975, un accord a été signé entre Jean Duffard, maire de Valréas et agissant pour le compte de la municipalité de Valréas, ainsi que monsieur Louis Clarice et l'association des Familles de fusillés en ces termes :

 

1- Un soubassement de même hauteur que le parement des pierres supérieur, du premier Monument, marquera les deux autres emplacements où tombèrent nos Martyrs.

2- Les emplacements au sol, autres que celui du premier Monument, seront rétrécis (60cm de largeur en tout), permettant le dépôt de gerbes, mais libérant davantage le trottoir utile en ce carrefour animé.

3- Une plaque sera posée sur socle (comme celles des deux premiers emplacements), devant la troisième partie du Mur.

4- Toute demande de modification apportée à la façade du Mur (partie 2 et 3, voir plan ci-joint), sera soumise à la Municipalité qui l'examinera dans le cadre de la législation relative à l'urbanisme et aux permis de construire.

 

Nous voici dans la phase finale de quatre années à défendre la mémoire d'un lieu, qui se doit par la suite respecter, comme le sont tous les monuments élevés à la mémoire de nos martyrs.

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