La guerre n'était pas le métier des jeunes volontaires qui s'engageaient dans un camp en 1943 et n'avaient aucune expérience des armes, ce qui rendait leur formation complexe, quelques fusils et une poignée de munitions.
C'est seulement à partir d'août 43, des parachutages anglais livrèrent les premières mitraillettes Stenn et des pistolets à barillets gros calibre, des explosifs et des grenades. A partir de décembre, ils reçurent des fusils anglais, des fusils mitrailleurs , des mortiers légers anglais. Mais bien des maquisards n'eurent de telles armes entre les mains. A Valréas, fusils, stenns (Mitrailles Anglaises), deux fusils mitrailleurs et quelques grenades ainsi que des fusils de chasse étaient loin d'un arsenal de combat contre l'ennemi qui se présentait aux portes de la ville.
Il est évident que tous ces jeunes réfractaires au S.T.O., qui fuyaient le travail obligatoire en Allemagne ne se doutaient pas des conditions auxquelles ils devraient se soumettre en rejoignant le maquis. Une discipline devait s'instaurer, loin d'un camp de scoutisme si au départ on pouvait par les moyens mis en œuvre le comparer tel. On se devait mettre en place au plus vite un règlement et surtout pour la suite compter sur ce regroupement pour engager le combat contre l'envahisseur. Bien de ces jeunes n'avaient suivi une incorporation militaire, pour cause depuis 1940, il n'y avait plus de service militaire. Les anciens militaires de la Première Guerre mondiale étaient dans ce contexte les bienvenus pour un encadrement militaire. Il est décidé que les maquis ne devront pas dépasser les 30 hommes et n'accepter que des homes se pliants à une discipline militaire.
Bien d'autres réfractaires au S.T.O. seront réfugiés dans des fermes et aideront leurs propriétaires aux différents travaux. Voir Constant Edouard, qui par la suite sera présent au barrage de la route de Baume à Valréas et fera parti des fusillés du 12 juin 1944.
A Valréas et dans sa région, l'activité résistance se développe à partir de 1943. Dès le mois de décembre 1942, en effet, un premier groupe d'une dizaine de patriotes venus des cantons de Valréas, Nyons et Saint-Paul-Trois-Châteaux se réunit autour du Pasteur Bonifa.
Ancien combattant de la guerre 14-18, le Pasteur Bonifa est le maître à penser de ces hommes qui tiennent leur premières réunions chez le Pasteur B. Seignol, à Valréas, et qui se fixent pour première tâche d'aider des juifs pourchassés. Ce premier contact avait pour but de mettre au point une cation effective et organisée de Résistance, en dehors des partis politiques. Ansi naquit l'Organisation du Haut-Comtat avec à sa tête, Amédée Tena.
Un maquis de réfractaires au S.T.O., est organisé au pied de la montagne de La Lance, à la ferme Julliens. Dès le 5 mars 1943, une cinquantaine de jeunes réfractaires y a trouvé refuge.De difficiles problèmes se posent pour ravitailler ces maquis en nourriture, vêtements et armes.
L'A.S. bénéficia bientôt de parachutages (le premier au début de septembre 1943) qui permirent d'améliorer considérablement le fonctionnement des maquis. De leur côté, les Francs-Tireurs-Partisans – Français (F.T.P.F.), très actifs dans la région, avaient créé, eux aussi, un maquis à La Lance, à la ferme Buffet, transformée en bergerie. En avril 1943, à la demande du chef de secteur Tena, ils mettent en commun leurs possibilités. Les moyens de ravitaillement de l'A.S. sont complétés grâce à l'organisation des F.T.P.F. Qui eux, n'ont pas bénéficié de parachutage, ne disposent que de trop rares armes et de trop peu d'argent. A suivre