Valréas, mèmoire d'une période qui s'éteint
En cette année 2019 , nous célébrerons de multitudes commémorations du souvenir.
75 ans nous sépare de ces engagements de Résistance et de Liberté. Résistance Française, sans oublier la résistance allemande qui fût la première victime à être condamnée sévèrement.
Liberté d'un pays outragé, liberté des camps de concentration et d'extermination.
A l'heure où nombre de témoignages, d'écrits divers se font ressentir pour commémorer ces années noires, les témoins s'épuisent. Rappelons que pendant des années, rien ne filtrait dans les familles éprouvées par ces engagements de résistance et de déportation, voire de prisonniers de guerre. Il aura fallut attendre la génération des enfants et l'interrogation des petits-enfants sur cette période qui est devenue depuis immuable pour connaître et faire connaître.
Nombreux témoignages ont été recueillis dans des livres retraçant l'engagement des résistants, le refus du Service du Travail Obligatoire (STO), la déportation, comme à Valréas la tragédie du 12 juin 1944, mais combien de témoignages n'ont pas été répertoriés ?
Certes bien des hommes et des femmes ont participé à des actes héroïques, victimes ou témoins de drames monstrueux. Les années passent et on s'aperçoit au fil des temps , des écrits qui sortent au vu de la disparition des acteurs principaux de ces divers faits. Nous avons pu en contrer quelques uns, dont le mensonge ne pouvait nous laisser indifférent et que nous ne pouvions laisser dire. D'autres plus complexes et certainement ingénieux , seront malheureusement incontournables à démentir.
Nous savons maintenant !
D'autres encore s'accaparent l'histoire, leur histoire en oubliant peut-être par mégarde de citer ceux qui étaient proches de toutes ces tragédies. Ceux qui ont continué à se taire, et qui par pudeur n'ont pas voulu témoigner devant un public , dans un livre, mais qui ont fait tout autant ou étaient témoins de scènes affligeantes et inoubliables aux yeux de leur tendre jeunesse .
Nous rentrons dans la période d'une mémoire qui s'éteint, seule la transmission peut se poursuivre par ce que l'on pourrait appeler les « Passeurs de Mémoires » .
Associations qui ont œuvré pendant des années pour perdurer ce souvenir. Associations d'anciens déportés, internés, résistants et patriotes reprises par des associations plus jeunes, le relaie. Celles et ceux qui seront en charges de transmettre ces divers témoignages et documents pour ne pas oublier.
L'écrit reste, les paroles s'en vont, faut-il que ces écrits soient sincères et non entachés de « fautes ».
Michel REBOUL – Président des familles de Fusillés Valréas.