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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Non à la Guerre !

25 Février 2022, 16:24pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

L'exode en France de 1940

L'exode en France de 1940

Notre association, condamne fermement les actions répressives sur le territoire Ukrainien, une fois encore ce sont des civils qui sont les proies et se voient de fuir leur propre pays.

Depuis les premiers temps de la civilisation dans ce monde « humain », la guerre a toujours eu malheureusement sa place, on ne saurait être qu’impuissant face à l’ivresse des puissants pour acquérir un territoire. De notre passé des guerres de religions, nous avons tendance à passer aux guerres politiques. Comme un jeu matérialisé par des morceaux de terres qu’ils s’ attribuent par un  échange (rare), mais plus souvent par  la déclaration d’un conflit entre deux ou plusieurs nations, ils déplacent leurs pions armés, sans bouger le cul de leur chaise, et surtout à l’abri de leur bunker (pas fou, quoique), de leurs armes destructives, qui fait le bonheur des marchands de la mort, ils n’ont aucune pitié pour la population.

 « la guerre est la continuité de la politique par d'autres moyens ». Carl von Clausewitz

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Enquête Administrative victimes civiles de la guerre

23 Février 2022, 13:44pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Enquête Administrative victimes civiles de la guerre

Des victimes collatérales  de ce 12 juin 1944, qu’il ne faut pas oublier, une population subissant les épreuves de la guerre, une pensée à ce jour pour la population Ukrainienne

 Procès-verbal de renseignements

L'an mil neuf cent quarante-cinq, le vingt-neuf juin, nous Blandin Georges, Sidole Henri, gardes champêtres, conformément aux ordres de Monsieur, le Maire, vu la lettre de la préfecture du Vaucluse en date du 13 juin 1945 (ci-annexée).

Nous sommes livrés à une enquête au sujet des blessures reçues par madame Charasse à Valréas, le 12 juin 1944, et avons recueilli les renseignements suivants :

Monsieur Diage Louis, 66 ans, instituteur en retraite, Cours du Berteuil à Valréas, nous déclare : « Le 12 juin vers 14 heures, je me trouvais sur la route de Nyons près du passage à niveau, je venais d'être capturé par les Allemands, je me trouvais dans le fossé lorsque j'ai vu arriver madame Charasse qui s'est étendue dans le fossé, elle était blessée à la main et saignait abondamment, elle avait eu un doigt coupé par une balle tirée par les Allemands. Environ une demi-heure après une ambulance conduite par un pompier est venue la chercher en même temps qu'un autre blessé que je re[1]connu être monsieur Jamet de Valréas. J'ai su qu'on l'avait alors transportée à l'hôpital, c'est tout ce que je sais à son sujet. Lecture faite persiste et signe.

Madame D'Isernia Marie-Rose, 46 ans, rue du Berteuil à Val[1]réas, nous déclare : Le 12 juin 1944 vers, 13 heures 30 ou 14 heures, je me trouvai route de Nyons, je venais d'être arrêtée par les Allemands lorsque j'ai vu passer soutenue par deux personnes dont je ne me souviens plus, madame Charasse qui venait d'être blessée à la main et à l'épaule, elle paraissait avoir la main déchiquetée et souffrait énormément, une ambulance est arrivée qui l'a emmenée ainsi qu'un autre blessé qui était monsieur Jamet. Lecture faite persiste et signe

Monsieur Jamet Henri étant décédé le 18 mai 1945, il n'a pu être procédé à son audition.

Fait et clos à Valréas les jours, mois et an que dessus

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A la recherche d'André Roger CHAIFFRE, résistant à Valréas.

17 Février 2022, 15:52pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

A la recherche d'André Roger CHAIFFRE, résistant à Valréas.

Qui était Roger André CHAIFFRE dans la résistance ?

L’attitude détendue du lieutenant-colonel de Lassus, au centre et au premier rang de l’assemblée officielle, semble indiquer que la manifestation (prise d’armes) n’a pas encore eu lieu. L’officier supérieur est accompagné (derrière lui, au second rang), par le commandant Chaiffre et le capitaine Rueff (coiffé d’un béret et le bras relevé).

Nos recherches se poursuivent au vu que ce personnage – André Roger Chaiffre, malgré ses implications dans divers actes de résistance, nous interpelle sur certains de ces actes, entre autre sur sa participation au 12 juin 1944 à Valréas, où il se « distingue » d’avoir « abattu » un avion allemand, ce qui est totalement faux au vu des témoignages des présents au barrage de la route de Baume de Transit, barrage qui n’aurait pas reçu l’ordre de repli, là encore des témoignages démontrent qu’un certain Lieutenant Emile et un certain Chaiffre « auraient » refusaient de quitter le barrage. Comme nous le citons plus haut, des renseignements sur sa personne mais aussi sur une certaine évasion, ne nous sont à ce jour inconnus.

Actes d’état civil ou de mariage en notre possession, ne nous mentionnent pas sa date de décès , qui d’après nos lectures diverses sur des livres relatant la résistance en pays drômois serait décédé vers 1989 – Contacts pris par diverses services administratifs de la Seconde  Guerre mondiale, ne nous apportent rien de plus, si ce n’est qu’on retrouve sa trace en 1954 à Avignon – Cette information est actuellement en cours. A suivre

Dans le livre du 12 juin 1944 – 53 fusillés – Association des Familles de Fusillés, Déportés, Internés, Résistants et Patriotes de l'enclave, il est fait souvent référence à la présence de Roger André Chaiffre allias « Roger », envoyé par le Parti Communiste Français de Marseille pour prendre le commandement des Francs Tireurs Partisans lors des événements du 8 au 12 juin 1944 à Valréas. Commandement contesté par les Communistes de Valréas. Ainsi que ses diverses actions sur le terrain.

Par la relecture de ce livre et des témoignages qui lui sont attribués, nous avons voulu comprendre qui était Roger André Chaiffre, reconnu par divers chefs en haut lieu, à son appartenance en sa qualité d'officier commandant les F.T.P.

Dans ce livre, il est dit qu'aucune trace de ce personnage n'a pu permettre de le contacter, de le situer si ce n'est qu'il aurait été vu par Amédée Tena, responsable A.S. , en tenue de Colonel, siégeant à l'Hôtel de la Croix d'Or à Valence, en Septembre 1944. D'autres récits le situent présent en sa qualité de Commandant à la Libération de Crest (Drôme) en compagnie du Lieutenant-Colonel de Lassus et d'autres officiers.

Étrange, aucun dossier administratif aux archives du Service Historique de la Défense !

Par contre par le service de la Commission Nationale de la Médaille de la Résistance Française, nous apprenons que André Chaiffre dit Roger est titulaire de la médaille de la Résistance Française par décret du 15 octobre 1945.

Un mémoire de proposition (peu étoffé) nous est adressé.

 

Chaiffre André dit Roger né le 8 juillet 1909 à Rougemont (Haut-Rhin)

Grade commandant à titre fictif

Deux blessures par balles :

jambe gauche 23.11.1939

bras gauche 05.1944

 

Officier courageux, énergique et plein d'allant – résistant de toute première heure – Découvert par la Gestapo est arrêté en novembre 1942 alors qu'il se trouvait dans le département des Bouches-du-Rhône – est transféré à Toulouse d'où il s'évade en même temps que le général de Lattre de Tassigny et le colonel Saint-Sauveur (dit CONSTANS) – Le Cdt Chaiffre a été un organisateur de la résistance dans la Région d'Aix-en-Provence.

Le 22 -12-1943 est arrêté de nouveau et condamné, mais la prison où il se trouvait est attaquée par les patriotes. Il profite de cette occasion et s'évade avec 17 camarades.

En 1944 organis les maquis de la région de Valréas, prends part à toutes les actions dans le Sud Drôme où il se distingue au cours de l'attaque de Valréas.

En juin 1944, est nommé adjoint au chef départemental F.F.I.

 

Il est à noter que dans ce mémoire bien des désaccords à cette date nous laisse interrogateur au vu des recherches effectuées sur les évasions, date, lieu...

 

 

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Médaille de la Résistance - 79ème anniversaire

10 Février 2022, 07:29am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Médaille de la Résistance - 79ème anniversaire

9 février 1943-9 février 2022. Nous célébrons aujourd'hui le 79ème anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française par le général de Gaulle.

Début 1943, de nombreux Français étaient entrés dans la lutte contre l’occupant, que ce soit sous l’égide de la France libre ou dans la Résistance intérieure. C’est à ce moment que le général de Gaulle estima devoir en récompenser certains de leur engagement dans ce combat libérateur.

Le 9 février 1943, à Londres, il créait ainsi la médaille de la Résistance française afin de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». C'est la seconde et seule autre décoration créée, après l'ordre de la Libération, pendant la Seconde Guerre mondiale, par le général de Gaulle.

Il s’agissait aussi de disposer d’un instrument pour renforcer sa légitimité comme chef de toute la Résistance alors que celle-ci était mise à mal à la fois par les conséquences du débarquement en Afrique du Nord (les Alliés, notamment Roosevelt, lui préfèrent le général Giraud) et la contestation qui se développait à son égard chez certains chefs de mouvements en métropole (Henri Frenay notamment) qui lui reprochaient de vouloir « confisquer » la Résistance.

Les titulaires, de la médaille de la Résistance sont demeurés en nombre limité, Au total, 65 068 personnes en ont été décorées, dont 4 555 personnes avec rosette (grade supérieur) et 25 655 à titre posthume.

La médaille de la résistance a été attribuée à titre individuel à des membres de la Résistance intérieure, mouvements, groupes francs, réseaux et maquis ainsi qu’à des membres de la France libre. Elle a également récompensé des unités militaires qui se sont distinguées au sein des troupes françaises libres et ont combattu en Afrique ou au Moyen Orient.

Quelques unités de l’armée métropolitaine ont également reçu cette récompense pour avoir mené des actions clandestines ou participé aux combats de la libération contre les Allemands.

La brigade de gendarmerie de la Chapelle-en-Vercors (Drôme) l’a également reçue.

Parce que la Seconde Guerre mondiale a été une guerre totale, impliquant au plus haut point les populations civiles, des communes ont pu être particulièrement impactées par le conflit, que ce soit à cause des opérations militaires ou des représailles menées par l’occupant. La médaille de la Résistance a ainsi été décernée à 17 communes qui avaient pu marquer leur soutien à l’égard de la Résistance, au risque de représailles et de sacrifices souvent importants. Le Territoire de Nouvelle-Calédonie a également reçu cette distinction pour son ralliement à la France libre en 1940.

Enfin, cette distinction a également été attribuée à des collectivités civiles. Ce sont toutes les formes de résistance qui ont ainsi été distinguées : propagande et presse clandestine, protection apportée aux Juifs, aux prisonniers évadés et aux aviateurs abattus, récupération de parachutages, sabotages, combat dans les maquis, soins et hébergement clandestins aux blessés, mais aussi soutien apporté à la France libre à travers le monde et aide aux Alliés. L’attribution de la médaille de la Résistance à ces collectivités a eu également pour objet de distinguer différents ensembles de la population : les jeunes, les cheminots, les fonctionnaires des PTT, les membres de la presse clandestine, les policiers et pompiers, les membres des professions de santé et ceux des communautés religieuses.

Comme pour la Croix de la Libération, la maquette de la Médaille de la Résistance a été réalisée par le lieutenant Mella, des Forces françaises libres, dessinateur et décorateur de profession, avant d'être soumise à l'approbation du général de Gaulle.

Le décret du 9 février 1943 prévoit la forme de la médaille. L'insigne est en bronze, d'un module de 37 millimètres. Il porte à l'avers un bouclier frappé de la croix de Lorraine avec, en arc de cercle en bas, la date XVIII VI MCMXL, et au revers, une banderole en trois parties portant l'inscription "Patria non immemor" ("La Patrie n'oublie pas").

Les couleurs rouge et noir du ruban symbolisent le deuil et le sang versé pour la Libération du pays.

La réalisation des premiers exemplaires fut assurée par la maison londonienne J.R Gaunt and Son.

Une ordonnance du 2 novembre 1945 institua un grade supérieur - avec rosette - pour les résistants particulièrement méritants. La rosette, de couleur rouge et noire, est apposée sur le ruban.

(Extraits de l'exposition sur la médaille de la Résistance française réalisée par notre association et la Fondation de la Résistance).

Musée de la résistance en ligne (museedelaresistanceenligne.org)

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La traque des Juifs à Valréas

6 Février 2022, 15:21pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

La ville de Valréas n'a pas échappée à la traque des Juifs, mais la population a su manifester sa bienfaisance.

 

Selon  Jean-Pierre Kaminker, les nombreux juifs réfugiés à Valréas y ont joui d’une sécurité relative, la bienveillance faisant obstacle à la persécution. Le mérite en revient selon lui à la population considérée dans son ensemble, quoique sa minorité protestante fasse l’objet d’un hommage particulier.

La persécution contrariée - Jean-Pierre Kaminker | Éditions Lambert-Lucas

 

Ce sont des juifs, nous les emmenons !

Le 12 juin 1944, étant auprès de l’État-Major allemand installé à la terrasse du Grand Hôtel1 place du Monument aux Morts de Valréas, en qualité d'infirmière de la Croix Rouge et requise pour différentes coordinations, j'ai constaté au retour d'une recherche de blessés et de morts dans la campagne, que plusieurs personnes étaient groupées à la hauteur du garage de l’hôtel : hommes, femmes, dont une jeune femme avec deux jeunes enfants, ce qui m'avait frappée. J'ai demandé au lieutenant interprète ce dont il s'agissait. Il m'a répondu ; « Ce sont des juifs, nous les emmenons ». En effet, plus tard, avant que les occupants commencent à partir, ces personnes ont dû monter dans un camion qui attendait à la hauteur de l'actuelle caserne des pompiers. Ayant été appelée à l'hôpital, j'ai constaté à mon retour que le camion n'était plus là. Je ne connaissais aucune de ces personnes nominativement, mais j'avais eu l'occasion de les voir dans la rue ou chez les commerçants.

Valréas, le 29 juin 1984 signé J Rutschi-Talmon – Vice-Présidente ANACR Valréas

 

Concernant les deux enfants que décrit Jeannine Talmon, il s'agirait peut-être de Georges et Alfred Dreyfus.

Le 25 juin 1984, Alfred Dreyfus adresse une lettre à monsieur le maire de Valréas :

Monsieur le Maire,

Ayant habité votre ville en 1944, j'ai été pris avec mon frère dans une rafle par les troupes allemandes.

Le Ministère des Anciens Combattants me demandant les dates de mon arrestation, je vous serais reconnaissant de me les faire connaître si vous avez mentionnées ces dates dans les registres de votre ville.

La cousine de ma mère demeure toujours à Valréas (Mme André Jambard, cartonnière) pourrait peut-être vous donnez quelques renseignements à ce sujet, si toutefois elle s'en souvient, il y a aussi la famille Mr Petit (notaire) qui habitait à côté de chez mes parents, qui pourrait vous donner également des renseignements.

Dans l'attente de vous lire, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mon profond respect.

Signature

PS/ Je pense qu'il s'agit du mois de Juin ou juillet 1944 vers 17heures 30 environ.

 

Je soussigné, Jacqueline Guin, née Petit, certifie être présente lors de l'arrestation de Alfred  et Georges  Dreyfus le 12 juin 1944. ils habitaient chez leurs parents 29 route de Vinsobres à Valréas, se trouvant sur le pas de leur porte, ils ont été interpellés par les Allemands qui patrouillaient dans le quartier. Par leurs parents nous avons su qu'ils étaient acheminés sur la citadelle de Pont Saint Esprit où ils sont restés jusqu'à la libération, prisonniers.

Valréas le 29 juin 1984 signé J. Guin

 

Il est à noter de nos recherches : Famille Canaud - Marguerite Canaud, 37 ans, née à Valréas le 29 décembre 1905, est arrêtée parce que juive et déportée sans retour de Drancy vers Sobibor le 23 mars 1943 par le convoi n° 52.
Déportation : 23/03/1943 convoi no 52

 

1Hôtel Thomassin à l'époque Témoignage de Jeanine Talmon – Infirmière en chef de la Croix-Rouge à Valréas

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Oradour sur Glane, le cahier d'écolier

6 Février 2022, 15:01pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Oradour sur Glane, le cahier d'écolier
Oradour sur Glane, le cahier d'écolier

Le 10 juin 1944, un des plus cruels massacres perpétré par l'idéologie nazie - On ne peut oublier !

 

Ces papiers, ces parchemins laissés là depuis longtemps ne demandaient pas mieux que de revenir au jour. Ces papiers n'étaient pas des papiers, mais des vies d'hommes - Jules Michelet 

 

Un cahier style écolier que j’ai récupéré dans la famille du Jura, dans un grenier, mais je ne peux dire à qui il appartenait, peut-être à un aïeul de mon beau-frère ( ?) et dans une de ses pages de nombreux souvenirs tragiques, dont un « chant ou poème » sur Oradour sur Glane

I - Sur la porte de sa maison – J’ai vu un tout petit garçon – Dans son sanglot la mine triste – Disait parlant des teutons

II- Ils ont brûlé notre maison – Et sur la porte ses démons – Ont crucifié mon petit frère – Que maintenant nous pleurons

Refrain – Ces bandits ont tué mon père – Sur la route là devant mes yeux – Sans pitié, partir les coups de feu – Malgré les cris de ma pauvre mère – Et je vis mon brave papa – Plein de sang quand il s’écroula – En criant dedans sa souffrance – Vive la France – Mais l’officier prussien fou de rage – Sur mon père s’élança soudain – D’un coup de crosse écrasa la face – mon  malheureux père, comme un chien  

III – Pas de pitié pour les allemands – …de femmes et d’enfants – Qui ont semé deuils et misères – Et fait pleurer les mamans

Dernier Refrain – Nos alliés ont gagné cette guerre – Et supprimeront les assassins – Tous ensemble nous vengerons mon père – Maudissant ces ignobles vauriens – Oui papa on te vengera – Ils sont là nos braves soldats – Et se battent dans la souffrance

IV – Pour la France – Oradour restera dans l’histoire – Le souvenir de ses crimes affreux – Commis par des barbares notoires – Sur de pauvres malheureux innocents  

A Constance le 14 juillet 1946    signé Clerc R.

 

 

 

 

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Témoignage d'un soldat allemand

5 Février 2022, 18:10pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Témoignage d'un soldat allemand

Ce 12 juin 1944, Valréas subissait les représailles des unités allemandes. Emil Bauer, soldat de la Wehrmacht faisait partie de l’une de ces unités. Il aura été l’un des seuls à reconnaître des actes inqualifiables perpétrés dans cette commune, mais aussi tout au long du parcours sanglant de ces unités qu’ils qualifient certaines de bandits.

Devons-nous occulter son témoignage, qu’il fera parvenir après-guerre à l’association des familles de fusillés de Valréas ? Devons-nous ne pas prendre en compte sa lettre adressée le 06 juin 1969, à Jean DUFFARD, maire de Valréas ?

Il est une histoire qu’elle soit si dramatique, que ceux qui y ont participé ne peuvent par la suite qu’apporter leurs témoignages sincères, même si certains n’ont pu faire autrement que de subir des ordres de guerre sans pour autant être comme d’autres des tortionnaires. Les représailles, massacres, tortures ne peuvent être loin de là, excusés. Malheureusement, pour Valréas et bien d’autres massacres, les « chefs commanditaires » sont passés bien souvent hors des condamnations, seuls quelques sous-fifres ont été condamnés.

D’un autre côté, nous avons aussi des personnes enrôlées dans la Milice, la Gestapo, l’unité Brandebourg et les bons collaborateurs auxquels on ne peut pardonner et pourtant combien se sont glissés à travers de susceptibles condamnations. Mais combien d’autres, femmes ou hommes, ont été condamnés sans un jugement digne ?

Non, nous ne sommes pas à même d’interdire la parole des uns et des autres, si ce n’ait d’essayer de comprendre le pourquoi du comment.

La haine des uns ne doit pas entraîner la haine des autres.

 

Témoignage d’un soldat allemand de la tragédie 12 juin 1944 à Valréas

 

Le soldat Emil BAUER, né le 31 juillet 1914, soldat fantassin dans la 7ème compagnie, 2ème bataillon, 10ème régiment panzer grenadier, 9ème division blindée.

 Cet homme, comme tous les hommes de ces guerres infidèles, appartenait à une division allemande qui s’est vu projeter vers notre ville meurtrie. Son témoignage que nous avons recueilli, serait une confession en soi, un pardon de toutes ces atrocités de nombreux militaires engagés dans cette atrocité de guerre.

« Le soldat ne devait jamais avoir de temps pour lui afin qu’il ne puisse pas avoir  d’idées stupides sur ces guerres insensées »

 J’appartenais à un commando éclaireur. « A Tarascon les commandos éclaireurs durent descendre du train. De là, partait une ligne vers Nîmes. Tel était notre but.

Ici c’était différent de la Russie, ici, on pouvait se faire descendre n’importe où.

Nous faisions des raids contre les Résistants dans la Vallée du Rhône et dans les montagnes. C’était un chapitre triste.

Les principales zones de résistances étaient Valréas et Privas. Là, se trouvaient les principales bases du maquis. A partir de là, ils menaient des attaques contre les troupes allemandes.

Les Départements de l’Ardèche, du Gard, du Vaucluse et de la Drôme garderont éternellement le souvenir effroyable du 10ème Bataillon de Chasseurs.

 Pendant leur trajet, les gars me racontèrent leurs derniers combats.

Comment, ils pouvaient exécuter les prisonniers, qu’ils soient coupables ou non coupables, ou bien piller et incendier les maisons.

C’est pourquoi lors de ce trajet  je ne présageais rien de bon.

 A Valréas, ils avaient rassemblé des jeunes et des moins jeunes. Ils étaient debout ; le visage contre le mur et ils furent fusillés par le 1er bataillon.

Les morts restèrent là, comme une splendide illustration de la culture Nazi !

 Nous étions une foule débauchée. Nous ne faisions jamais de prisonnier, tout le monde était fusillé.

Nos expéditions ressemblaient à des expéditions du diable.

L’effroyable tournée de la 9ème division blindée, dans le Sud de la France était terminée.

Extrait du témoignage du soldat Emil Bauer détenu par l’association des Familles de Fusillés de Valréas (Vse)

 

 

 

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On ne vit pas de notre passé, on veut seulement comprendre ce passé  !

5 Février 2022, 17:41pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Demetrio Helmut ( au milieu)

Demetrio Helmut ( au milieu)

De nos recherches, 75 ans plus tard, nous voulons toujours comprendre cet oubli de ceux qui dans un espace de leur vie ont été démoniaques.

Le Lieutenant Demetrio Helmut, jugé par le Tribunal Militaire de Marseille pour les faits de Valréas le 12 juin 1944...........Helmut Demetrio, lieutenant de la 8ème  compagnie (étrangère) du 3ème  régiment de la Division Brandenburg, se trouva le 13 et 14 février 1951 devant la justice militaire à Marseille à cause de sa participation à l’attaque de  Valréas.  Le  chef  d’accusation était  :  «  Arrestation  illégale, séquestrations  arbitraires, assassinats  ». Le procureur réclama la peine capitale. Le tribunal constata que 53 patriotes français furent assassinés avec préméditation à Valréas le 12 juin 1944 par des militaires allemands. Des actes de barbarie n’ont pas été commis pour l’exécution de ces crimes. Le lieutenant Demetrio n’est pas coupable de ces crimes. Le tribunal par 4 voix contre 3 a déclaré Demetrio non coupable de la mort des 13 résistants tués lors de la bataille du barrage routier direction Baume ou lors de l’exécution. Ainsi Demetrio fut relaxé avec une légère majorité des voix. La ville et la population de Valréas réclamèrent vainement une révision de cette relaxe. Dans un procès suivant le 10 avril 1951 à Bordeaux, Demetrio fut condamné à 10 ans d’emprisonnement pour ses méthodes d’interrogation qu’il avait employées dans le bordelais en octobre et novembre 1943. Il ne fit que 9 ans d’emprisonnement.

D'échanges de recherches, et de recherches en recherches, la vie paisible d'un tel homme, comme Demetrio Helmut nous fait comprendre que sa vie après tant d'atrocités, ne l'a de loin traumatisé. Il est né en Saxe, en 1911. Diplômé de droit, il enseigne les langues et la musique avant  son incorporation.  Il parle correctement le français.

On peut s'interroger d'un témoin capital qui aurait pu être entendu devant la justice militaire à Marseille  ; Madame Jeanine Talmon, infirmière en Chef de la Croix-Rouge présente lors de la fusillade à Valréas  : «  La journée du 12 juin 1944 – Témoignage de Mme Jeanine Talmon, Infirmière de la Croix Rouge Internationale (témoignage dans le livre du 12 juin 1944 -53 fusillés à Valréas)

  Extrait  : (…) monsieur Bourba et monsieur Rivière, adjoints au maire viennent alors me chercher, me demandant, de la part de monsieur Niel, de prendre contact avec les autorités allemandes en tant que seule représentante de la Croix Rouge Internationale.  J'accède à cette demande et je me fais accompagner par une de mes infirmières, Mireille Montabaranom.

Les officiers allemands sont assis à la terrasse du Grand Hôtel (Hôtel Tomassin)  : commandant, capitaine, lieutenant. Ce dernier sert d'interprète, parlant français à la perfection. Je suis invitée à présenter les documents qui attestent de mon appartenance à la Croix Rouge et à fournir la liste de la section de Valréas.  »

  (…) «  Je suis revenue vers les Allemands et ai entrepris de discuter avec un grand lieutenant qui parlait assez bien le français. J'appris alors, ce que beaucoup de Valréassiens  n'ont jamais su, les corps devaient être ramassés sur des camions amenés là exprès par les Allemands, menés en campagne et incinérés. Je ne peux vous dire toutes mes pensées, toutes mes angoisses.

J'ai entrepris alors une lutte d'adresse et de mensonges qui a duré près de deux heures. La chance m'a favorisée, car le lieutenant allemand était un frontalier voisin de Belfort (où j'habitais avant la guerre). Connaissant bien le régiment (188ème  d'artillerie) où mon mari était capitaine.  »

  En 2018, nos recherches aboutissent sur deux photographies  que nous découvrons sur Internet. Nous pouvons constater sur la seconde photographie, Demetrio professeur de musique, avec un accordéon dans les mains, photo du collège de 1958/1959 (14 ans plus tard des événements tragiques de 1944) et nous pouvons lire  : «  Les enseignants qui ont façonné nos journées scolaires et façonné notre personnalité à un jeune âge  »

La première photographie montre 5 personnes attablées autour d'une table remplie de bouteilles de bière, dont Demetrio Helmut (festival sportif 1963)

Dernière découverte, et pas des moindres  . Nous apprenons que la ville où était domicilié Demetrio Helmut dans les années 80, était jumelée depuis mars 1982 avec une ville Française, mais le pire c'est que Demetrio faisait parti du Conseil d'Administration de la ville allemande  !!!!

Voilà, celui qui a t'en parcouru les routes de France, ensanglantées, sans gêne, sans remords puisque nous apprenons également que Demetrio a toujours été muet à son domicile sur sa participation de ses actions de guerre en France. Sa fille apprenant «  ses exploits  » lors de la parution (2004) en Allemagne du livre «  Widerstand gegen die Wehrmacht  » sur la tragédie du 12 juin 1944 à Valréas de Karl Heidinger et par la suite de la lecture du journal personnel de son père. (nous aimerions bien le lire)

C'est là que l'on s'aperçoit que ce soit du côté des victimes ou du côté des tortionnaires, le silence était de mise, pour les premiers éviter de partager les peines, pour les seconds effacer leurs ignominies..

 

Michel Reboul

 


 

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Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas

4 Février 2022, 16:23pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas

Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas dans des conditions et à cette date ?

Voilà des interrogations qui nous laisse nous même dans l'attente des questions que nous nous posons et qui risquent de rester sans réponse, si ce ne sont que des déductions, que nous ne pourrons affirmer.

Dans cette lettre du 11 décembre 1989 adressée à Joseph Coutton, Jean-Louis Talmon, se pose beaucoup de questions sur cette journée du 12 juin 1944, où il n'avait que 5 ans et était présent avec sa mère Jeannine Talmon, responsable de la Croix-Rouge Française à Valréas.

« Mais tout de même, en évoquant de nouveau tout cela me vient de nouveau à l'esprit les mêmes questions lancinantes.

Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas dans des conditions et à cette date... ! 2 jours après le débarquement en Normandie ! C'est à dire alors que le monstre allemand était à peine égratigné et qu'on ne savait pas si les alliés n'allaient pas être rejetés à la mer. Et, comment imaginer entraver valablement les mouvements allemands, si c'est de cela qu'il s'agissait, avec quelques armes légères.

Même en tenant compte de l'euphorie du moment, on imagine mal comment une telle imprudence a pu être commise.

 

Et, deuxième interrogation : comment se fait-il que le repli n'ait concerné tous les partisans engagés mais, semble-t-il, seulement les FFI. Mauvaise transmission d'ordres ? Dualité (1) de commandement assortie d'une divergence d'analyse de la situation ? Mais comment quelqu'un pouvait penser que des barricades, même surmontées de fusils mitrailleurs, pourraient faire autre chose que tenir quelques dizaines de minutes, au mieux, devant des blindés.

Cette action n'aura-t-elle pas été plus efficace plus tard, lors du débarquement en Provence ?

Entendons-nous bien : il ne s'agit pas de diminuer le mérite de ceux qui y ont cru et y sont restés ou ont failli y rester, mais de s'interroger sur les véritables motivations, et/ou compétences des dirigeants de l'affaire.

Et puis, quel a été le rôle de ces civils arrivés avec les allemands et qui ressemblaient fort, parait-il, à des hommes de la Gestapo ? Qui étaient les deux civils que ma mère a vus, apparemment prisonniers dans un camion bâché stationnant contre le monument aux morts, peu avant que celui ne reprenne la route avec les allemands ?

Pourquoi les FFI ont-ils emmenés les personnes citées par le Maire ? Que sont-elles devenues ? Une situation irréversible n'était-elle pas créée dès cet instant ?

S'est-on posé des questions de ce genre ? Et, si oui, quelles réponses a-t-on trouvé ? »

En se référant sur le témoignage de Joseph Coutton dans le livre 12 Juin 1944 à Valréas– 5ème édition, il est évident que nous pouvons nous interroger sur cette occupation !

Témoignage de Joseph Coutton

 Le dimanche 11 juin vers 17 heures ( ?) Don José se présente au contrôle établi route de Baume, demande à parler Le dimanche 11 juin vers 17 heures ( ?) Don José  se présente au contrôle établi route de Baume, demande à parler

Lucien demande un volontaire et, m’étant présenté, je pars immédiatement au P.C.

Là, je demande un responsable et Louis Clarice prend le message. J’avais moi-même insisté pour être sûr que je remettais à un responsable – ce qui nous a amené à prendre connaissance de ce message qui était, de mémoire, établi comme suit :

 « Je considère que l’occupation de Valréas par la Résistance est prématuré. Les Allemands disposent encore dans la région de forces importantes et se livrent à des représailles terribles partout où ils le peuvent  donner suite à des opérations F.F.I. – Au cas où vous recevriez un ordre de repli, exécutez-le immédiatement. Quant à moi je vais mettre ma famille à l’abri. » Signé Don José

A la lecture de ce message Clarice et moi-même avons considéré le message comme très juste et évident.


(1) Dans la nuit ceux-ci commencent à déménager une partie du matériel, des munitions, des provisions, qu'ils emportent à Bouvières, à 649 mètres d'altitude, dans la haute vallée du Roubion

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