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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

12 juin 1944, ordre de repli à Valréas

26 Octobre 2019, 16:01pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

12 juin 1944, ordre de repli à Valréas

Éteindre les allégations sur cette journée tragique

 

Ce livre du 12 juin 1944 – 53 fusillés se veut une réponse à l'interrogation d'une certaine population de Valréas et ses environnements et aussi faisant suite au livre de Paul. Dreyfus « Histoires extraordinaires de la Résistance » qui mets en avant l'ordre de repli non reçu du groupe de la route de Baume.

Après la cérémonie du 12 juin 1977, les anciens résistants et rescapés de la fusillade se réunissent pour éclaircir cette situation qui semble laisser un doute sur le commandement des uns et des autres des groupes de résistants A.S. et F.T.P.., et la décision d'un repli. Une première édition créée en 1981, apporte certains récits et témoignages plus ou moins contradictoires.

Il faut se mettre dans le contexte de l'époque où ceux qui se sont engagés pour se soulever contre l'envahisseur et sa collaboration française, n'étaient loin de là au départ des personnes aguerries au soulèvement d'une telle situation guerrière, comme le sont préparés les militaires de carrière.

Il fallait composer avec le cru de ceux qui se soulever contre l'envahisseur. Qu'ils soient chefs de groupe de résistants ou chefs civils, il fallait improviser sur les diverses manœuvres « militaires » ou « civiles » - Le combat est une stratégie que l'on apprend dans les écoles militaires et dont les politiques en sont aussi les maîtres d’œuvres quand une guerre est déclarée.

A ce niveau d'une commune, d'un département ou d'une région sans l'aide extérieure militairement et politiquement on ne peut penser poursuivre cet engagement. C'est la raison en ce qui concerne Valréas que l'on doit se référer à un commandement digne pour une telle opération d'envergure au niveau national.

 

 

Revenons à l'ordre de soulèvement général en France et de ce qui impliqua la résistance armée à Valréas.

 

Au 6 juin 1944 les Alliés débarquèrent en Normandie. De Londres arriva l’ordre d’un soulèvement général en France. Deux jours après, un groupe de résistants entra dans Valréas. Le but principal de l’occupation de Valréas et d’autres lieux de la vallée du Rhône était de couvrir la mobilisation générale et le soulèvement général dans la zone Est montagneuse du département en créant un point de fixation pour les forces d’occupation.

Le chef régional de l’armée secrète (A.S.) le commandant « Alain » (Pierre Reynaud) délégua le commandement militaire sur Valréas au lieutenant « Georges » (Pierre Rigaud). L’autorité civile était exercée par Marius Gras et Louis Clarice, responsable de l’A.S. pour Valréas et environ. Une rivalité existait entre les forces gaullistes, l’A.S. et la Résistance communiste FTP. Les résistants prirent possession de la poste, la mairie et s’emparèrent des armes de la gendarmerie. Les lignes téléphoniques furent coupées, les collaborateurs et les miliciens, arrêtés. Des barricades furent dressées autour de Valréas en vue de résister. Dans un élan général, beaucoup de jeunes gens de Valréas se joignent aux résistants.

La possibilité d’un repli en cas d’attaque allemande fut envisagée. Mais « Roger » (André Chaiffre) lieutenant de la FTPF, se prononce contre l’idée d’un repli et veut engager le combat avec son groupe.

Au 12 juin, les Allemands attaquent et un ordre de repli est donné aux groupes de résistants.

Cet ordre de repli n’est jamais parvenu aux deux groupes des FTP, installés à la barricade de la route de Baume. Les anciens résistants expliquent ce fait que l’agent de la Gestapo Roger Ferrant, qui s’était infiltré dans les rangs de la Résistance à Valréas avait détourné l’ordre de repli. Une autre explication: Peut-être ces deux groupes ont été tout simplement oubliés suite à la confusion régnant au poste de commandement lors de l’attaque allemande.

 

Quatre possibilités nous sont « offertes » de cet ordre de repli :

1/ André Roger Chaiffre alias « Lieutenant Roger » a refusé d'exécuter l'ordre.

2/ Un agent de la « Gestapo » ou agent de la 8ème Compagnie Brandenbourg s'était infiltré dans les groupes de résistants.

3/ Confusion dans l'exécution de l'ordre de repli au vu des chefs de commandements des groupes A.S. et F.T.P.F.

4/ Refus catégorique de repli


 

Plus de 75 ans après et au vu des documents et témoignages en notre possession il est difficile de conclure sur ces quatre possibilités, seuls des doutes subsistent

Dans le livre du 12 juin 1944, le commandement militaire sur Valréas au lieutenant « Georges » (Pierre Rigaud). L’autorité civile était exercée par Marius Gras et Louis Clarice, responsable de l’A.S. pour Valréas et environ. En ce qui concerne le commandement militaire pour le groupe F.T.P.F, d'après André Monnier lui même responsable civil F.T.P. à Valréas dit avoir présenté au Lieutenant Georges, comme responsables militaires des F.T.P. les lieutenants Fifi et Serge ainsi que le Frisé, délégués par le Parti Communiste de Nyons.

Dans son témoignage page 81 du livre du 12 juin 1944, « Georges » Pierre Rigaud atteste que le seul Chef ou responsable F.T.P. que j'ai vu à l’œuvre à Valréas était le Lieutenant « Roger ». Aucun autre ne s'est jamais manifesté à moi pendant la période du 8 au 12 juin.

En ce qui concerne les lieutenants Fifi, Serge et le Frisé, rapportons-nous au témoignage de Pierre Chaze alias « Claude »


 

Samedi 10 juin 1944

 

  • A 11 heures le matin, Fajargot alias Fifi me dit ceci « Claude, nous partons sur Valréas pour encadrement des jeunes qui arrivent en grand nombre »

  • Je fais mon sac, sac récupérer au camp de jeunesse du Crestet dans la nuit du 29 janvier 1944. Je passe la succession de mon poste de responsable à « Wladimir », Jacques Rambaud de Villeneuve-Les-Avignon.

  • Début après-midi, nous partons direction Valréas. A Nyons se joint à nous Roger Renzo alias « Le Frisé » qui sera tué à Valréas. Ce qui fait 5 personnes : Fajardot alias « Fifi » - Serge alias « Le Barbu » - Louis « le chauffeur » - Roger Renzo alias « Le Frisé » - Pierre Chaze alias « Claude ». Arrivée à Valréas le samedi 10 juin 1944 vers 16 heures, je dépose mon sac au « Café de la Paix », sac que je n'ai jamais plus récupéré étant donné les événements tragiques du 12 juin 1944.

Nous allons , Louis, Le Frisé et moi, à la Mairie de Valréas. Nous attendons les ordres de Fifi, nous apprenons que des avions ont mitraillé. En soirée, Fajardot, alias Fifi me dit : « tu vas sur le barrage de la route d'Orange, afin d'organiser la défense »

Sur place, beaucoup de va et vient, armement, 1 fusil mitrailleur anglais marque Bren « mitraillettes Sten., fusils et grenades, enfin pas terrible pour faire face à l'armada blindé que nous allions recevoir.

Roger Renzo alias le Frisé, fût envoyé ailleurs, je ne devais plus le revoir.

 

Dimanche 11 juin 1944

 

Fajardot - Serge – Louis sont restés au P.C.

La nuit s'est passé sans incident, la journée permet de s'organiser, la confiance règne, la volonté est bonne, une certaine euphorie existe. Nouveau mitraillage,pas de victime à ma connaissance, des cyprès ont brûlés.

 

Lundi 12 juin 1944

 

Un prélèvement de quelques hommes a été fait à la relève. Je reçois l'ordre de me porter quelques centaines de mètres en avant avec deux F.T.P. Ces deux hommes courageux, jeunes comme moi sont : Monsieur Lager Georges alias « Martigues » et Monsieur Arrigoni, qui a aucun moment ne paniquent et firent preuve d'une belle discipline.

Toute la matinée nous entendons tirailler, sans savoir ce qu'il en est, personne ne vient nous voir, nous informer.

Vers 11 heures la sirène sonne, n'étant nullement au courant ignorant totalement la situation, inquiets, nous quittons toujours cette fameuse route d'Orange.

Vers 12 heures, c'est la grande surprise, devant nous tout près apparaissent les blindés dont une auto-mitrailleuse à l'avant. Nous sommes à l'abri, derrière une butte de terre (saffre). Les Allemands ne nous ont pas vu, que faire avec un fusil mitrailleur ? Nous nous replions suivant cette butte de terre qui nous protège à la vue. Nous regardons vers les collines, nous sommes une fois de plus surpris, les allemands montent en file indienne et encerclent Valréas, difficile d'y croire, nous n'avions rien vu, n'avions été averti de rien et laisser pour compte.

Il se peut que le barrage en retrait ait été prévenu du repli, mais nous trois avions été oublié totalement.

Arrigoni, qui porte le fusil mitrailleur, à l'intention immédiate de tirer sur les boches, je réalise que c'est cuit, une étincelle, je lui dit ne tire pas, arrête c'est fini, il exécute.

Notre chance ! Un petit caniveau d'arrosage avec de hautes herbes et canisses est à nos pieds, nous nous couchons à plat-ventre, un derrière l'autre, avec le fusil mitrailleur et grenades.

Lieu : derrière Fanfinette, il y a de l'eau, nous nous faisons petits, nous entendons des grenades qui explosent, nous comprenons que les allemands resserrent leur étau sur Valréas. Les heures passent, longues, ponctuées de tirs divers.Nous attendons la tombée de la nuit pour partir, nous nous risquons enfin, rien, Arrigoni, je l'avais surnommé « Lapin » car il marchait vite, connaissait la région ainsi que « Martigues ». Nous nous dirigeâmes vers les collines, pour arriver au hameau des « Cornuts »  vers 23 heures environ. Les chiens nous accueillirent par des aboiements , puis les propriétaires de la ferme vinrent, quand ils nous virent armés, je compris leur surprise, après une courte explication, ces braves gens qui étaient apeurés aussi, nous donnèrent des cerises pour manger et à boire, ils nous indiquèrent le chemin pour rejoindre l'Aygues.

Ces braves gens sont la famille Chauvin, Hameau des Cornuts. Au petit jour, nous étions dans l'Aygues, ce fut la remonté de la rivière, la ferme Gérard, Nyons évacué et le village des Pilles. Nous venions de nous sortir d'une situation tragique et sûrement d'échapper à une mort certaine.

A partir des Pilles, les unités se regroupèrent à nouveaux en des lieux différents, le brassage des diverses informations et éléments de la résistance armée allaient donner naissance aux divers bataillons et au 1er régiment F.T.P.F. Drôme-Sud.

Quand à moi j'ai rejoins le groupe MORVAN à Rosans et ensuite les Corps Francs commandé par le chef André Martin, adjoint Marie.

 

Ce résumé du 6 juin au 13 juin 1944 lendemain du massacre de 53 fusillés est véridique.

Sur l'honneur, je déclare que les noms cités sont vrais, que mon chef était Fajardot dit « Fifi ».

Ce récit a été vu et lu par Monsieur Lager Georges dit « Martigues » domicilié à la Petite Peyrouse à Valréas 84.

 

Résumé rédigé sur cinq feuillets manuscrits.

 

CHAZE Pierre

Montée de la Chapelle

07170 Villeneuve de Berg

Alias Claude 72070 F.T.P.F.

Événements du 12 juin 1944 à Valréas – Témoignages

 

(…) Le lendemain de nombreux barrages furent édifiés sur les routes rejoignant Valréas, dont un, très important, sur la route d'Orange, à la ferme Biscarat. Sur ce barrage se trouvaient une partie des hommes que j'avais avec moi, à savoir Roger Chaiffre, Raoul Mandrin et mon frère Jean . J' avais à distance la responsabilité de ce groupe jusqu'au 11.... Le 11 juin, je reçu l'ordre de me replier avec un petit peloton. Mission : préparer un cantonnement dans les montagnes de Bouvières et Gumiane...

Les hommes que j'avais laissé ont rejoins Gumiane dans les jours suivants. Parmi eux Roger Chaiffre, commandant un groupe (comme par hasard). J'ai été étonné de son avancement, mais nous vivions une telle époque !

Plus tard, les hostilités terminées, j'ai eu la visite de Roger Chaiffre et de deux personnes dont une femme. J'avais repris mon activité et je travaillais dans mes vignes. Cet individu (je dis : cet individu) ayant perdu son commandement, venait me rendre visite dans un but qui n'avait rien à voir avec les souvenirs voire l'honnêteté.

 

Témoignage de Michel Coulouvrat

 

(…) Personne ne conteste qu'il s'est tenu à ce sujet, dans la nuit, au P.C. de l’École supérieure, une réunion des chefs militaires et de certains chefs de postes, dont le Lieutenant Georges (Pierre Rigaud), officier de Saint Cyr, pour l'A.S. Et «  Roger » Chaiffre (Lieutenant Émile d'après le livre) pour le compte des F.T.P. Qui avaient rejoins Valréas.... A ce moment de la réunion, cependant , André Monnier récusé la qualité de chef F.T.P., à Chaiffre et dit qu'il était seul responsable politique à ce moment là....

 

Témoignage Amicale des Résistants du Haut Comtat page 55

 

(…) toujours au sujet de cette réunion du 11 juin 1944 ; selon les témoignages de MM Bazzini et Bonnefoy, Roger Chaiffre a manifesté son opposition à tout repli. Considérant que Roger Chaiffre n'était qu'un chef de groupe F.T.P., sa décision personnelle ne présente aucune valeur et n'engage pas la responsabilité de l'ensemble des F.T.P. Participant à l'occupation de Valréas. Seuls les chefs militaires Serge et Albert avaient le pouvoir de prendre les décisions, ainsi que André Monnier, chef responsable civil.

 

Témoignage : Coutton – Monnier -Mandrin

 

(…) A nouveau, de retour au P.C., nous nous informons, et je reçois l'ordre de prendre la route de Taulignan en vue d'organiser la position à la tranchée. Au volant du camion, il y a Bazzini Louis ; monte également sur notre véhicule Roger Chaiffre, responsable des F.T.P.... Je signale, qu'après avoir pansé moi-même les pieds ensanglantés de Roger Chaiffre, ce dernier n'a pas pu suivre ma colonne, et qu'il est resté avec quelques hommes sur place.

Je ne l'ai revu qu'en uniforme de Colonel, siégeant à l'Hôtel de la Croix d'Or à Valence, en septembre 1944

 

Témoignage d'Amédée Tena

 

(…) Le 7 juin 1944, vers minuit, nous avons coupé les fils téléphoniques et même abattu des poteaux à la hache, au lieu dit »La Croix de Chabrette » coupait ainsi toute communication avec Orange et Avignon.

Le 8 juin après-midi, j'ai pris position sur le barrage de la route d'Orange. Roger Chaiffre avec nous.

Le 10 juin dans l'après-midi, deux avions allemands nous ont mitraillé....Roger Chaiffre s'est emparé de notre fusil mitrailleur, et, debout sur la route, a vidé le chargeur sur les avions ennemis qui revenaient.

 

Témoignage de Raoul Mandrin

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Concours National de la Résistance et de la Déportation 2019/2020

22 Octobre 2019, 10:24am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La chasse aux derniers SS

21 Octobre 2019, 10:23am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article Le Dauphiné Libéré du 21 10 2019

Article Le Dauphiné Libéré du 21 10 2019

Depuis quelques temps, nous apprenons dans les divers médias, dont le Dauphiné Libéré « La chasse aux derniers SS »

Cette « chasse » tardive ne peut que nous apporter l'amertume d'une histoire tragique de cette seconde guerre mondiale dans laquelle nombre de tortionnaires et en particulier les hauts responsables, donneurs d'ordres sont passés à travers les mailles du filet ou tout simplement écartés d'une condamnation. L’amnistie à jouer un rôle important pour leurs vieux jours.

Afin de poursuivre cette période d'atrocités, tortures, massacres en nombre, quelques « rebuts » de cette société indigne, se voient de passer à la barre d'un Tribunal complaisant pour leur grand âge.

Ont-ils eu des remords, ont-ils pu vivre leur vie sans se souvenir de leurs jeux de « rôles abominables » ? Nous avons déjà certaines de ces réponses en ce qui concerne la tragédie de Valréas et nous ne doutions pas de leur fin de vie à eux , bien douce. Malgré cela l'histoire se répète, nous avons eu aussi nos tortionnaires, d'autres sont à l’œuvre dans certains pays, et la résurgence du fascisme est en cours dans divers territoire, dont le notre, auxquelles certaines langues se tarent une fois encore sur l'humain qui ne saurait être dans la norme.

Dieu créa l'homme (c'est ce que l'on dit) aurait-il eu un moule préféré pour l'avoir créé ?

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Disparition à Valréas du R.A.C.E. ?

21 Octobre 2019, 09:16am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Remise du Drapeau du RACE - octobre 1978

Remise du Drapeau du RACE - octobre 1978

Le R.A.C.E., Rassemblement des Associations Civiques de l'Enclave, créé en 1974, par Pierre Teste (retraité de la Gendarmerie) avec plus de 30 associations civiques, par la suite reprise en 1991 par Pierre Wieder (retraité militaire) se voit aujourd'hui de disparaître !

 

En effet, nous sommes dans l'expectative d'une disparition programmée faute d'un engagement au sein de cette association qui ne saurait se mériter les divers engagements du passé. Absence de communication, absence de décision, entraînant de surcroît une lassitude de certaines associations dans le RACE, qui avait pour but de regrouper les diverses associations du canton de Valréas.

En ce mois d'octobre 2019, aucune assemblée générale en cours afin de préparer comme à l'habitude la cérémonie du 11 novembre, cérémonie tournante chaque année dans les diverses villes de l'enclave. Cette année, elle devait être programmée à Valréas. La cérémonie sera toutefois présente dans les divers villes du canton.

Rappelons qu'en 2018 , j'étais intervenu par lettre adressée au président du RACE de s'impliquer en donnant plus d'ampleur pour le centenaire de la cérémonie commémorative du 11 novembre. Aucune réunion n'a été décidée. Regrettable !

De ce fait, j'avais décidé par lettre en date du 25 octobre 2018, envoyée au président du RACE que notre association se retirait de ce « rassemblement ».

A ce jour, nous comptons dans l'enclave une dizaine d'associations encore en activité, certaines sont en sommeil , mais la plupart viendront à disparaître dans les années à venir. Nos associations ne peuvent devenir des associations d'amis, si celle-ci n'ont pas au moins dans leur bureau d'anciens combattants ou familles pour les représenter.

Osons espérer que malgré ces disparitions, la mémoire collective ne disparaîtra pas !

 

Michel Reboul

 

Président de l'association des Familles de Fusillés, Déportés, Internés, Résistants, Patriotes et Amis de l'Enclave.

 

Bulletin de correspondance n°1 année 1983 RACE

Bulletin de correspondance n°1 année 1983 RACE

Bulletin n° 27 année 1989 RACE

Bulletin n° 27 année 1989 RACE

Bulletin n° 27 année 1989 - associations

Bulletin n° 27 année 1989 - associations

Bulletin année 1991 RACE

Bulletin année 1991 RACE

Rassemblement des associations civiques de l'Enclave

Rassemblement des associations civiques de l'Enclave

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Massacre du 12 juin 1944 à Valréas

14 Octobre 2019, 16:20pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Massacre du 12 juin 1944 à Valréas

Comment avons nous pu en venir au massacre du 12 juin 1944 à Valréas ?

 

Dans le livre du 12 juin 1944 – 53 fusillés à Valréas édité en 5 éditions de 1981 à 2001, malgré les échanges de courriers, de réunions entre les rescapés, résistants et responsables civils de cette période, rien a été arrêté concernant l'ordre de repli non parvenu à un groupe F.T.P. Chaque responsable restant sur sa position.

Ce livre est paru après la « controverse » d'un témoignage paru dans le livre de Paul Dreyfus « Histoires extraordinaires de la Résistance » entre le commandant A.S. et le commandant F.T.P.

est longuement discuté.

Dans ce livre en pages 281- 282 il est dit : « … En fin d'après-midi arrive de Vichy, à moto, un colonel connu sous le pseudonyme de '' Don José ''. Il a appris que les Allemands s'apprêtent à attaquer Valréas et, étant originaire de la région, a foncé jusqu'à '' l'enclave des papes'', pour prévenir ses amis de la Résistance.

 

Dans la nuit ceux-ci commencent à déménager une partie du matériel, des munitions, des provisions, qu'ils emportent à Bouvières, à 649 mètres d'altitude, dans la haute vallée du Roubion.

Mais voici qu'arrive un groupe de F.T.P., commandé par le Lieutenant ''Émile'' (?) et par un certain ''Roger » », de son vrai nom Roger Chaifre (Chaiffre). Ils sont hostiles à toute idée de repli. Ils estiment qu'il faut défendre coûte que coûte, Valréas.

Une discussion acharnée les oppose aux chefs de l'Armée Secrète qui prêchent la prudence. » --La suite malheureusement est connue.

 

Dans le livre du 12 juin 1944 – 53 fusillés à Valréas, nous pouvons relever, qu'un point spécialement débattu et étudié concerne la non exécution d'un ordre de repli (qui ne semble à cette époque n'avoir jamais été expliqué à la population Valréassienne *), reçu par L'A.S. (Armée Secrète) le 11 juin, par l'intermédiaire de Pierre Raynaud (alias Capitaine « Alain ») arrivant du Vercors par Dieulefit. Il concerne d'autre part l'information communiqué par Don José au poste de la route de Baume, indiquant qu'un important dispositif allemand se dirigeait vers Valréas ;

On note à la page 56 « Livre du 12 juin 1944 » : ...Louis Bazzini raconte les faits qui se sont déroulés en sa présence : le commandant de l'A.S. était prêt à donner l'ordre de repli dans la nuit mais les commandants F.T.P. s'y opposèrent en disant « si vous décrochez, nous, nous restons ». Georges Bonnefoy, également présent comme agent motocycliste, confirme. Après ces deux témoignages que personne ne discute, il semble que la chose soit comme véridique .

A ce moment de la réunion, cependant André Monnier récuse la qualité de chef des F.T.P. à Chaiffre et dit qu'il était seul responsable politique à ce moment-là. Louis Bazzini lui répond qu'il ne se souvenait pas de l'avoir vu* à cette réunion. On est donc à nouveau dans l'impasse.

 

  • A ce jour nous ne sommes toujours pas en mesure d'en apporter des éléments autres que ceux qui ont été échangés entre les divers participants à cette journée du 12 juin, qu'ils soient des représentants « militaires-résistants » ou chefs responsables civils.

  • Nous sommes à même de nous poser la question : Qui représentait les chefs militaires FTP, si ce n'est Chaiffre  , alors que dans les pages 55/56/57 du livre du 12 juin 1944, on note sa présence ?

 

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Élie Jardin, résistant de Valréas

8 Octobre 2019, 09:22am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Élie Jardin, résistant de Valréas

Élie Jardin, sergent-chef, né le 8 mars 1920 à Vinsobres (Drôme), résistant de Valréas,

 

En septembre 1944, les troupes allemandes sont solidement installées en Savoie, sur le Mont-Cenis et la Haute-Maurienne.
Du côté français, c'est la demi-brigade de la Drôme, hâtivement réorganisée après la « bataille de Montélimar », qui est au contact, avec, en réserve, quelques unités de la 2e division d'infanterie marocaine.

La formation drômoise comprend, outre le bataillon de services chargé des transmissions, des transports, des soins médicaux…, un bataillon d’anciens résistants de l’AS (Armée secrète) sous les ordres du commandant Bernard et un bataillon émanant des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) du sud-Drôme commandé par Morvan. Cette unité rejoint difficilement la zone frontalière, à bord de véhicules abandonnés par les Allemands entre Montélimar et Livron : le transport est sérieusement ralenti par 52 destructions de pont !

Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1944, le colonel De Lassus-Saint-Geniès donne l’ordre à une patrouille d'une trentaine d'hommes de se diriger vers Lanslevillard et d’y tendre une embuscade afin de faire quelques prisonniers auxquels on pourrait arracher des renseignements sur le dispositif ennemi. La patrouille est commandée par le capitaine Batut, officier du 1er bataillon de choc, et le sous-lieutenant Bonduel, parachutés le 1er août 1944 pour encadrer les FFI. Arrivés à destination, les hommes examinent les lieux, puis choisissent de tendre l'embuscade au carrefour de la place centrale. A l'heures, l'ennemi se présente : les Français ouvrent le feu. Mais un officier allemand peut se replier avec quelques hommes et appeler à la rescousse, avec des fusées, une forte unité de Chasseurs Alpins allemands (
Alpenjäger), en réserve dans les lacets du col du Mont-Cenis.
Le capitaine Batut a placé une dizaine d'hommes en appui sur une hauteur en rive droite de l'Arc. Mais ce groupe se trouve assez vite à court de munitions. Les Allemands, qui évitaient de s’exposer, attendaient ce moment : déclenchant le tir de leurs mortiers de 81, ils éliminent le groupe d’appui. Le village de Lanslevillard commence à brûler. L’ennemi continue à frapper par des tirs de mortier. Le capitaine Batut, replié sur la rive droite, est blessé à la jambe par un éclat.
De son côté, le sous-lieutenant Bonduel ne comprend pas pourquoi l'élément d'appui est devenu muet, il propose de tenter de le rejoindre, pour le secourir, le reprendre en main et ramener à l’abri les hommes encore vivants. Pour parvenir jusqu’à un rocher protecteur et au ravin, il faut grimper trente mètres pentus et à découvert. Bonduel s’élance, il n’a pas fait quelques mètres qu’il est abattu par une rafale de fusil-mitrailleur. L'adjudant-chef Laurent Dubranna se porte volontaire pour la même tentative, il réussit presque à franchir cet espace lorsqu’il est abattu à son tour. Le sergent-chef Arthaud, dans une troisième tentative de sortie, connaît le même sort. Il n’y a plus rien à faire : les munitions sont épuisées, l'ennemi s’est approché et attaque à la grenade ...
Vers 17 heures, les Allemands lancent l'assaut final. Ils ne trouvent aucun combattant indemne : huit hommes sont blessés, douze ont été tués.

Ces douze hommes avaient tous appartenu à la compagnie Matout, dans la Drôme, avant de partir avec la demi-brigade de la Drôme :
Raoul Arthaud, sergent-chef, né le 2 juillet 1917 à Lyon,
Gérard Bonduel, sous-lieutenant, né le 4 janvier 1920 à Roncq (Nord),
Jean Chabrier, sergent-chef né le 5 avril 1923 à Saint-Gervais-sur-Roubion (Drôme), des Granges-Gontardes,
Laurent Dubranna, adjudant-chef, né le 29 février 1920 à Bayonne (Basses-Pyrénées), de Nyons,
André Ducattez, lieutenant, né le 20 sept 1914 dans le Pas-de-Calais, résistant de Montélimar,
Raymond Gabert, soldat, né le 10 février 1926 à La Motte-d'Aigues (Vaucluse), résistant de Montélimar, fils d’un instituteur résistant du Vaucluse, champion sportif, avait interrompu ses études pour s’engager dans les FFI,
Élie Jardin, sergent-chef, né le 8 mars 1920 à Vinsobres (Drôme), résistant de Valréas,
Maurice Rey, soldat, né le 5 mai 1921 à ?, de Montélimar,
Robert Rousset, soldat, né le 18 mai 1921 à Cruas (Ardèche),
Maurice Samboux, caporal André ou Roger Sallenave, soldat, né le 4 avril 1925 à Marseille,
Alexis Vinokogoreff, caporal, né le 11 octobre 1909.

Le capitaine Batut a été cassé de son grade.

 

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