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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Montségur-sur-Lauzon,cérémonie de remise des médailles des Justes parmi les Nations

27 Juin 2019, 15:31pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Montségur-sur-Lauzon,cérémonie de remise des médailles des Justes parmi les Nations
Inauguration des plaques

Inauguration des plaques

Remise du livre du 12 juin 1944 à François Hollande, par Mme Raymonde d'Isernia, présidente de l'ADIRP du Vaucluse (fille de Louis d'Isernia, résistant-imprimeur, de l'imprimerie clandestine à Valréas, fusillé le 12 juin 1944)

Remise du livre du 12 juin 1944 à François Hollande, par Mme Raymonde d'Isernia, présidente de l'ADIRP du Vaucluse (fille de Louis d'Isernia, résistant-imprimeur, de l'imprimerie clandestine à Valréas, fusillé le 12 juin 1944)

A titre posthume à

 

Amédée TENA (1908 – 2001) – Mme Renée VALANTIN épouse TENA (1910 – 2005) pour avoir aidé et sauvé à Montségur-sur-Lauzon (Drôme) pendant la seconde guerre mondiale, au péril de leur vie la jeune Anna HILSBERG ( née SZRAJBE)

 

Cérémonie très émouvante en présence de Florence MARTIN-CHAPUIS, petite nièce M. et Mme TENA, de Daphna HILSBERG, fille de Mme Anna HILSBERG

 

Présence , de François Hollande, du Préfet de la Drôme Hugues Moutouh, de Mme Anita MAZOR , Ministre près de l'Ambassade d'Israël à Paris, de Serge COEN, du Comité pour Yad Vashem, de Mme Marie-Pierre MOUTON, Présidente du département de la Drôme, M. Paul BERARD, Co-président de la Drôme Provençale ; M. Pascal ROUQUETTE, Maire de Montségur-sur-Lauzon, de Mme Valérie PERTHUIS-PORTHERET, historienne ainsi que de nombreux élus de la Drôme, des représentants de diverses associations patriotiques, familles de fusillés et déportés ainsi que les élèves de l'école de Montségur-sur-Lauzon et de nombreux invités.

Nombreuse allocutions, interventions des enfants, remise aux ayant-droits des médailles et diplômes. Hymnes nationaux. Dévoilements des plaques.

 

Le sauvetage d'Anna HILSBERG par M. et Mme TENA

La famille SZRAJBE est originaire de Pologne. Mozek SZRAJBE est né en 1904 à Radom, son épouse Ryvka est née en 1904 à Varsovie. Ils ont émigré en Belgique en 1920 . Les Szrajbe ont deux enfants : Anna née en 1924 et Jules en 1928.

En mai 1940, pendant l'invasion allemande en Belgique, la famille s'enfuit en France et s'installe à Saint-Sauveur-de-Montagut en Ardèche où ils sont placés en résidence surveillée. Lors de l'été 1942, le situation des Juifs empire, des rafles ont lieu et les Juifs étrangers sont arrêtés et amenés au camp de Vénissieux. Ryvka est envoyée à Auschwitz et n'en reviendra pas.

Le 29 août 1942, lors d'une opération secrète et audacieuse, l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), avec l'aide du réseau Garel et du Père Glasberg des « amitiés catholiques » parvient à faire sortir du camp 89 enfants dont Anne et Jules Szrajbe.

Anna a dix-huit ans quand elle s'échappe du camp de Vénissieux et elle est accueillie par la famille Tena. Elle est prise en charge par l'OSE et parvient dans cette famille sans papiers, ni tickets de rationnement. Quand elle y arrive, d'autres enfants juifs sont cachés chez cette famille. Quelques semaines plus tard, elle reçoit des faux papiers au nom d'Anne-Marie Devennes. Ana reste quelques mois chez les Tena puis, suivant la recommandation de l'OSE, elle prends un travail à Valence sous son faux nom.

Source : Yad Vashem

 

Il est à noter dans cet acte de bienveillance de la famille TENA, l'appartenance d'Amédée TENA en qualité de chef de réseau de la résistance .

« ...c'est en décembre 1942 que s'est réuni, pour la première fois, à Valréas, sous la présidence du Pasteur Seignol, un groupe d'une dizaine d'hommes venant des cantons de Saint-Paul- Trois- Châteaux, Valréas et Nyons, tous participants à l'entraide aux Juifs.(...)

L'organisation étant née spontanément n'avait pas de chef, le Comité étant souverain. Cependant, dés le début 43, je prends la direction effective de l'organisation, cachant mon rôle derrière une activité d'agent de liaison, prétendant recevoir et retransmettant des consignes.

J'organise alors, les Comités Locaux sur le modèle de Valréas, à Montségur, Taulignan, Nyons, Le Pégue, La Roche-Saint-Secret, Piègon, Mirabel, Visan, Saint Maurice, Suze, Saint Restitut, Pierrelatte.

Les Juifs sont de plus en plus traqués, et m'organise pour la fabrication de fausses identités avec cartes d'alimentation etc...

Nous avons, à Valréas, notre imprimerie clandestine*... »

Extrait - Copie mémoire d'Amédée Tena – Montségur – Juin 1946

 

*Il faut savoir que l'imprimerie clandestine était tenue par Louis d'Isernia, résistant, fusillé le 12 juin 1944 à Valréas.

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Récit du 12 juin 1944 par Charles Borello, maire de Valréas

19 Juin 2019, 17:21pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

12 juin 1945 - Premier anniversaire de la fusillade - Document Photographique Association familles de Fusillés

12 juin 1945 - Premier anniversaire de la fusillade - Document Photographique Association familles de Fusillés

Récit du 12 juin 1944 par Charles Borello, maire de Valréas du 4 juillet 1945 au 14 mais 1953, père de fusillé. Récit déposé le 19 août 1947 aux Archives du département de Vaucluse (cote A.2.II.d)

Le lundi 8 juin 1944, le maquis occupe la ville de Valréas, laisse le Conseil Municipal en activité sous son contrôle. Monsieur Marius Gras est le chef du Comité d'occupation, et, sous ses ordres fait procédé à l'arrestation d'un nombre important de soi-disant collaborateurs. Quelques arrestations seulement ont été maintenues, celle de Le Guillou, secrétaire général de la Mairie, et de Marc Jules, employé de banque à la Marseillaise, ami de Sarry. Des personnes arrêtées le matin étaient armées par la résistance le soir. Il y eu même des exécutions ; d'un nommé Matton des environs de Pierrelatte qui fut exécuté par les dénommés Belfort et Salard Julien, ce dernier fut par la suite abattu par les allemands pendant la journée du 12 juin.

L'isolement de la ville fut accompli au début de l'occupation par le Maquis, fils téléphoniques coupés, ponts sautés à la mine, on ignorait tout de l'extérieur sauf les nouvelles données par T.S.F. et celles surtout données par le Comité dont Marius Gras avait pris la tête.

Les troupes allemandes n'ignorèrent pas cet état de rébellion, des avions vinrent survoler la ville en reconnaissance, attaquèrent même les postes qui avaient été formés aux entrées de la ville, le dimanche 11 juin, veille de la tragique journée, plusieurs avions de reconnaissance allemands survolèrent la cité et le lundi 12 juin, milice et troupes Allemandes, vers midi cernèrent Valréas. Déjà, vers 10 heures ils étaient à Taulignan où ils firent de nombreuses victimes, mais les moyens de renseignements étant enlevés, on ne put savoir, et ce n'est que lorsqu'ils furent à proximité que les dirigeants chefs de la résistance Valréassienne prirent la fuite vers le quartier St Pierre, laissant non seulement la population à son triste sort, mais aussi les quelques jeunes du maquis se défendre avec des mitraillettes contre des chenillettes et chars d'assaut avec lesquels les Allemands avaient amené leurs troupes pour exercer la répression.

Ils envahirent la ville, la campagne, faisant feu,incendiant et abattant « les terroristes » qui voulaient s'enfuir et s'emparant d'autres personnes comme otages, auparavant à leur entrée en ville ils avaient rassemblée au Monument aux Morts de 1914, une nombreuse population menaçant de les abattre si le Maire désigné par Pétain n'était pas là dans 10 minutes et fort heureusement Monsieur Niel Jules, maire dépossédé de ses fonctions par les occupants au nom du maquis, ne s'étant pas éloigné fut aussitôt, sans cela quelle tuerie aurait eu lieu ?

Vers 16 heures toute la ville ayant été visitée et jugeant sans doute le nombre d'otages suffisant, les allemands firent rassembler toute la population place de l'Hôtel de Ville autour du kiosque où le chef de l'expédition tint un discours des plus sanguinaires. Monsieur Niel exhorta la population au calme et lui demanda de garder tout son sang froid, d'être en un mot Valréassien et l'on crut que la répression était terminée et que la population grâce à son sang froid et celui de son Maire était sauvée. Il n'en était rien hélas, les prisonniers qui avaient été faits, qui étaient rassemblés au Portalon, en face l'immeuble Autajon avaient été pendant le rassemblement conduits et alignés, les mains au dessus de la tête, devant le Mur, avenue d'Orange.

Le Maire, Jules Niel, essaya par tous les moyens d'éviter cette tuerie, proposant même sa vie pour sauver tous ces innocents, rien n'y fît... Il reçut même l'assurance que la ville se sortait à bon compte de cette escapade du maquis puisque le chef de la répression avait reçu l'ordre que Valréas devait être rasé et toute la population massacrée... Et, la tuerie commença... L'un après l'autre les prisonniers du maquis, les otages tombèrent abattus, assassinés, victimes du sadisme d'une race et de l'ambition de quelques français, et, pendant cette horrible tuerie, les grands fautifs de cette tragédie étaient comme il est dit plus haut à St Pierre... Les corps abattus furent piétinés pour se rendre compte de leur mort, comptés, avec interdiction absolue d'y toucher jusqu'au lendemain 6 heures. Cette cruelle consigne ne fut pas respectée, 5 des fusillés n'étaient pas morts : Bouchet, Coutton, Mary, Soureillat, Buey, ce dernier ne survit pas à ses blessures. Ils furent enlevés du charnier et remplacés par ceux abattus dans la campagne et le nombre fût respecté.

Le lendemain 13 juin, dés 6 heures du matin, les corps des martyrs furent transportés dans la Chapelle des Pénitents Blancs, transformée en chapelle ardente, ce fut là que se fît la mise en bière et que les familles vinrent reconnaître les leurs, la plupart méconnaissables, l'acharnement à détruire avait sévi avec toute sa cruauté.

Le surlendemain, 14 juin, la municipalité qui avait repris ses fonctions décida qu’une messe basse serait dites sur le parvis de l’Église paroissiale et qu'ensuite les corps seraient transportés au cimetière. A 15 heures, un ordre allemand ordonnait que l'enterrement aurait lieu le 15 juin à 6 heures 30 ; il était interdit à la population et même au Conseil Municipal d'y assister, seuls étaient autorisés les parents directs des victimes.

Dans la journée, la population Valréassienne et environnante leur rendit un hommage qu'elle aurait voulu à la grandeur de leur sacrifice.

Le premier anniversaire de cette tragédie, le 12 juin 1945 (lendemain des élections municipales) un cortège seul est lieu sans discours, où la population Valréassienne et environnante tint à venir en foule se pencher sur le désastre de l'année précédente, aucun discours ne fut prononcé, la politique commence seule à parler l'année suivante , juin 1946. Le Conseil municipal élu par les élections d'avril 1945 subit un changement par suite de la démission du maire, forcée par des (attentats) successifs. La commémoration de cette date fatale fut marquée par l'inauguration d'une plaque apposée dans la salle des pas perdus de l'Hôtel de Ville, faisant pendant à celle des victimes de la Guerre 1914-18, portant les noms des malheureux martyrs du 12 juin 1944 ainsi que les noms des victimes Valréassiennes de la Guerre 1939 – 1945. Un discours du Maire fut prononcé, ainsi qu'un discours de Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture, Monsieur Cluchier, représentant monsieur le Préfet Stephanini, appelé à d'autres fonctions.

Toutefois, avant de mettre un point final à cet exposé, fait de toute véracité, il me plaît de signaler que pendant l'occupation de Valréas par le Maquis et surtout au moment difficile du 12 juin, un homme, par son sang froid et son abnégation a sauvé beaucoup de fuyards sur la route de Nyons. Je veux parler de Paul Mège, qui fuyant à motocyclette, tomba vers Novesan sur les allemands qui venaient pour encercler le pays, et qui, blessé dangereusement à la main, eut le courage de faire demi tour pour avertir les cars qui fuyaient vers Nyons et sauver ainsi tous ceux qui y étaient.

Récit de Monsieur BORELLO Charles, Maire - Père de Fusillé.

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Ces jeunes allemands qui veulent savoir!

19 Juin 2019, 17:07pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Rétro. sur la visite en juin 2009 de deux jeunes étudiants allemands à Valréas

65 ans nous séparent de cette période tragique et immuable de ce 12 juin 1944 où périrent 53 otages civils et résistants. Depuis, le souvenir s’est enrichi du savoir d’un jeune peuple allemand, qui veut comprendre ces années noires, sans pour autant être les héritiers de leurs ancêtres, parents ou grands parents. Ils ne sont responsables que de leurs actes vécus et ne seraient l’être de ces derniers. Mais, ils veulent savoir, cet engagement de ces résistants de la Drôme et de l’Enclave des Papes, qui ont osé faire face à une armée aguerrie  au combat. Non ils ne cherchent pas d’excuses, mais bien le savoir de cette combativité courageuse de ces jeunes qui résistent et ne veulent se soumettre au régime de Pétain et d’Hitler.

Pierre et Mario, de l’Université de Kiel (Allemagne), sont venus, encouragés par leur professeur Christian A.. Ils ont voulu voir et parcourir ces nombreux passages de la résistance, Le Plateau du Vercors, La Lance, mais aussi tous ces lieux tragiques qu’ont parcouru les otages du 12 juin 1944 à Valréas. De leur premier accrochage avec les  forces allemandes, en passant par leur point de rassemblement au Portalon après leurs arrestations, puis ce long trajet vers le Mur, lieu de leurs exécutions. Ils voulaient vraiment comprendre  par leurs questions pertinentes, parfois hésitantes. Comprendre également comment les familles et les amis, pouvaient poursuivre ce combat de la mémoire et perdurer ce souvenir tragique.

Qu’ils soient résistants, parents de fusillés, femme de rescapé ou tout simplement engagés dans ce souvenir, ils étaient fier de ce comportement de ces jeunes dont un peuple pas si lointain avait tant fait souffrir des hommes et des femmes  si proches l’un et l’autre aujourd’hui.

La page est tournée sur un passé, mais ne peut se refermer dans nos souvenirs.

A Christian, Pierre et Mario et tous les autres qui ont fait ce premier pas vers ces rescapés, ces résistants, ces familles et amis, nous ne pouvons que leur dire, un grand merci,

A Joseph Coutton , fusillé rescapé du 12 juin 1944,qui aurait tant apprécié cette rencontre avec cette jeune génération allemande.

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Raymonde d'Isernia, témoigne sur sa journée du 12 juin 1944 à Valréas

14 Juin 2019, 10:33am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La ville de Bollène marque un manquement au plus élémentaire devoir de mémoire

14 Juin 2019, 08:16am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

La ville de Bollène marque un manquement au plus élémentaire devoir de mémoire

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Lettre ouverte à l'oubli

14 Juin 2019, 06:48am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Lettre du 12 juin 1944 des frères Devès

Lettre du 12 juin 1944 des frères Devès

Faisant suite à l'absence de représentant de la Mairie de Bollène ainsi que cette année d'aucune gerbe déposée pour commémorer les 53 fusillés à Valréas, dont deux nés à Bollène, les descendants de la famille Devès adresse une lettre ouverte, publiée dans le Dauphiné - Vaucluse Matin.

 

Le 12 juin 1944, à Valréas, les nazis ont rassemblé 53 hommes et les ont fusillés. Parmi eux, se trouvaient François et Fernand Devès, 18 et 21 ans, nés à Bollène.

Chaque année, deux ou trois membres du Conseil Municipal Bollénois étaient présents à la cérémonie de commémoration et déposaient une gerbe devant le « mur des fusillés ».

A partir de 2008, avec le changement de municipalité, aucun représentant de la mairie de Bollène n’a fait le déplacement. Toutefois, une gerbe était commandée, fleurs que nous déposions avec mon cousin.

Et puis, il y a 3 ans, la municipalité Bollénoise a retrouvé le chemin de Valréas.

En ce 75ème anniversaire du débarquement, alors que les grands chefs d’Etat se sont rendus sur les plages de Normandie, la ville de Bollène marque par son absence et son « oubli » d’achat d’une gerbe, un manquement au plus élémentaire devoir de mémoire.

Cette attitude est un manque de respect, voire une insulte envers ceux qui ont donné leur vie pour la France, pour notre LIBERTE.

 

Florianne Devès-Lambert et Sandra Lambert-Chauvin,

descendantes des frères Devès, fusillés à Valréas, le 12 juin 1944.

 

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Chant des partisans par les enfants à Valréas

13 Juin 2019, 15:58pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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Prix du civisme 2019 à Paul Rebière

13 Juin 2019, 11:54am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article Vaucluse-Matin du 13 juin 2019

Article Vaucluse-Matin du 13 juin 2019

Conférence au Musée du Cartonnage et de l'Imprimerie à Valréas, de Paul Rebière, étudiant chercheur en histoire contemporaine à l'université d'Avignon, spécialisé dans la répression allemande en Vaucluse.

Intervention de Michel Reboul

Je suis heureux que cette conférence se soit déroulée dans ce lieu, mitoyen du mur des fusillés, sachant que pendant cette période douloureuse une imprimerie clandestine, dont certains imprimeurs ont été fusillés, pour son aide au service des réfractaires du service du travail obligatoire mais aussi à de nombreux persécutés.

En cette année du 75ème anniversaire de la commémoration de la fusillade du 12 juin 1944, je tenais à remercier Paul Rebière,

Pour moi qui depuis de longues années est à la recherche de différents documents ou témoignages, en complément du livre 12 juin 1944 – 53 fusillés à Valréas, je peux vous dire que c'est un travail de longue haleine, dont on vient à bout par le sérieux de son engagement mais aussi la passion d'apporter des nouveaux éléments, témoignages et documents.

Les archives s'ouvrent, difficilement encore, mais la ténacité de ces historiens en chargent de les consulter, nous apportent bien souvent d'autres regards sur ces faits de guerre, de résistance !

Au nom de l'association que je représente, je tenais, Paul, à vous remettre ce modique trophée du civisme 2019. Deuxième trophée de notre association (le premier remis pour le 70ème anniversaire à une collégienne de Valréas).

Trophée dédié à des personnes méritantes dans leurs engagements pour que notre souvenir de ce passé tragique du 12 juin 1944, pour nous familles de fusillés, mais aussi pour Valréas, ne soit pas oublié. Merci Paul

 

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Allocution du 12 juin 2019 - Valréas

13 Juin 2019, 10:39am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie Laurent Frasson

Photographie Laurent Frasson

Monsieur le Sous-Préfet

Monsieur le directeur de l'Office National des anciens combattants et victimes de guerre

Mesdames et Messieurs les élus,

Mon Général, messieurs les officiers et sous-officiers,

Messieurs les représentants des cultes,

Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents d’associations patriotiques,

Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames, Messieurs,

Chers enfants

« Les morts nous écoutent, quand on parle d’eux »

75 ans après la fusillade du 12 juin 1944, nous parlerons encore d’eux, nous nous souviendrons de ces 53 martyrs, 27 résistants et 26 otages, victimes de la barbarie nazie, l'un des massacres le plus meurtrier du Vaucluse.

Amédée Tena, résistant de la première heure, met sur pied dès décembre 1942 une organisation de résistance du Haut Comtat et du Nyonnais, créée hors partis politiques et coiffant des comités locaux à Valréas, Montségur, Taulignan et Le Pègue. La première réunion a lieu sous la présidence du pasteur Seignol. Une dizaine d'hommes y assistent venant des cantons de Saint-Paul-Trois-Chateaux, Valréas et Nyons, tous participant à l'entraide aux juifs.

 « Couleur, race ou religion ne sont pas des barrières pour aider son prochain »

Ce premier contact avait pour but de mettre au point une action effective et organisée de résistance hors des partis politiques.

Le 8 juin 1944, les forces du maquis occupèrent la ville. Il était malheureusement trop tôt, les troupes alliées venant à peine de débarquer sur les côtes de Normandie. Le 12 juin, par représailles, les Allemands, nombreux encore dans la région se jetaient sauvagement avec des moyens considérables, sur la petite ville de moins de 5000 habitants.. Les F.F.I. peut nombreux et misérablement armés et équipés, durent décrocher malgré leur courage.

Ce 12 juin 1944, ils étaient une poignée route d'Orange face à cette armée. Malgré le courage de ces jeunes résistants , seuls, sans ordre de repli ils ne pourront rejoindre leurs Chefs et camarades de combat qui avaient rejoint le maquis, laissant derrière eux une ville aux mains des tortionnaires.

La population Valréassienne vécut ces heures où la horde hitlérienne envahissaient la ville. Rassemblée sur la place de la mairie, la population est apeurée. Encerclée par des automitrailleuses et chars braqués sur la foule, du haut du kiosque, un officier allemand harangue la foule, phrases traduites en bon français par un soldat portant l’uniforme allemand. Les troupes allemandes agirent avec leur sauvagerie coutumière. Déchaînées, elles pillèrent, s’enivrèrent et assassinèrent.. Elles tuèrent les hommes qu'elles rencontraient dans les champs, armés ou non, jeunes hommes ou vieillards et prirent des otages au hasard des rencontres.

Sept hommes tombèrent sous les balles des hitlériens, dans les faubourgs ou à la campagne, 51 otages furent molestés, frappés puis fusillés. Quarante sept d'entre eux moururent, ils étaient là, eux, face à ce mur, à attendre la mort , il y eu au total 53 tués et 7 blessés dont une vielle femme de 80 ans qui vit tuer son fils sous ses yeux.

4 rescapés survivront et feront en sorte dans leur sursis de vie de ne pas oublier leurs camarades résistants et otages

Notre association en cette année de commémoration, tient à rendre hommage à tous les participants qui ont œuvré, en ces douloureuses circonstances, Le Maire Jules Niel qui interviendra auprès des officiers allemands pour que sa ville soit épargnée, l'Abbé Gertoux qui assista les victimes, les membres de la Croix-Rouge, femmes et hommes, les sapeurs pompiers de la ville,les volontaires, la plupart des habitants de Valréas, rivalisèrent de zèle et de dévouement dans leur pénible et pieuse besogne. On vit de toutes jeunes filles relevaient les cadavres, épancher le sang, faire la toilette des morts, ces corps meurtries qui furent transportés le 13 juin dans la chapelle des Pénitents Blancs, transformée en chapelle ardente. Sans oublier le docteur Didier Delaunay, directeur de l'hôpital de Valréas qui apporta son aide à diverses familles Juives.

Valréas, la bienveillance envers les persécutés

Valréas, la résistante contre une collaboration et l’avilissement de son peuple

Valréas occupée, mais loin d’être libérée si ce n’est par le sacrifice de cette journée du12 juin 1944.

Des témoins de ce drame sont encore parmi nous, ici présents, ils étaient la plupart des enfants, enfants de martyrs, enfants rassemblés sur la place de la mairie, enfants de votre âge chers écoliers.

La renaissance du fascisme resurgit, le rejet des uns et des autres, la xénophobie, l'homophobie tous ces actes inqualifiables combattus par tant d'hommes et de femmes jusqu'à la souffrance et la mort. Aujourd'hui encore soyons vigilants sur certaines paroles qui ne sauraient que nous propulser vers un passé où la liberté d'expression était réprimée. Nous avons à Valréas mais aussi dans le Vaucluse encore du sang de résistant soyons en fiers.

Je tiens aujourd’hui, devant vous, à rendre hommage, à remercier toutes celles et ceux qui ont donné de leur personne dans leur engagement au sein de la présidence de notre association faisant suite au Comité du Monument aux Morts, sans eux, sans elle, notre passé serait vite oublié :

Mme Josette Pradelle, institutrice, sœur de Charles Borello otage fusillé du 12 juin 1944.

Monsieur Joseph Coutton résistant fusillé-rescapé du 12 juin 1944.

Mme Raymonde d’Isernia, fille de Louis d’Isernia, résistant, fusillé le 12 juin 1944, actuellement Présidente de l’Association des Déportés Internés Résistants et Patriotes du Vaucluse, présente parmi nous.

Notre association dans cette journée du 12 juin 1944 ne représente pas un héroïsme de guerre, mais bien un sacrifice pour une paix durable, bien loin encore des sacrifices humains qui perdurent aux quatre coins de notre monde.

Je tiens à remercier les diverses municipalités et les Conseils départementaux qui se sont succédés et qui ont œuvré pour que cette journée soit toujours représentative dans la continuité des ans passés, souhaitons que cela perdure.

Je tiens à remercier l’ensemble des groupes scolaires pour leur présence toujours aussi grande, sous n’importe quel temps, rappelons-nous 2018. Merci aux diverses associations patriotiques, merci aux porte-drapeaux toujours aussi nombreux.

Merci à vous tous présents.

Allocution du 12 juin 2019. Michel Reboul, président de l'association des Familles de Fusillés, Résistants, Déportés, Internés, Patriotes et Amis

 

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