12 juin 1944 Valréas Mémoire intacte
Aux noms des témoins survivants de ce 12 juin 1944 à Valréas
La mémoire se diversifie , la mémoire s’atrophie , la mémoire s'exploite, mais pour nous la mémoire reste intacte.
Depuis
quelques temps, nous avons pu constater que des mots, voir des phrases se changent au fil des temps concernant la tragédie du 12 juin 1944 à Valréas. Jusqu'à et là c'est quand même insurmontable
pour nous résistants et familles de fusillés qui sommes encore présents d'entendre que le dernier des Résistants, le dernier témoin , a disparu à Valréas.
Il est vrai que depuis quelques années des politiques nous poussent à commémorer tous les événements de ces tragédies guerrières vers une seule et unique cérémonie.
Alors comment pouvons nous consacrer cette mémoire intacte , alors que notre histoire se retrouve à être caricaturée par un 11 novembre.
Comment pouvons-nous transmettre cette mémoire, alors que dans les collèges et lycées, l'histoire ne devient qu'un passage bref de toutes ces nombreuses vies sacrifiées pour que nous ayons un soupçon de liberté, au vu que les guerres restent fidèles aux diverses personnes qui gèrent cette planète impropre à la mémoire collective.
Ceci étant, il faut quand même que celles et ceux qui veulent témoigner d'un passé tragique, comme pour ce 12 juin 1944 à Valréas, aient la pudeur d'en référer la triste vérité et non de s'approprier des faits qui n'ont pas lieu d'être. D'avoir une fois n'est pas coutume, l'amabilité, la délicatesse vis à vis des témoins encore en vie, de les contacter et surtout de bien les écouter.
Car leur mémoire est intacte et je peux vous assurer que lors de ces diverses cérémonies devant ce Mur où ont été alignés des résistants, mais aussi des civils, ces témoins d'un jour de ce massacre, se remémorent avec anxiété , bouleversement , une journée inoubliable. Nous ne pouvons nous mettre à leur place, nous ne pouvons changer leur regard, nous ne pouvons qu'être des passeurs de mémoire d'un héritage horrible.
Mais laissons leur ce souvenir pénible et n'allons pas le modifier dans des écrits, des paroles qui n'auront que l'aboutissement de détruire ce qu'ils ont essayé de nous communiquer, pour nous dire : Plus jamais çà !