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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

histoire

Ces « héros » du 12 juin 1944 à Valréas

26 Janvier 2023, 10:52am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

5 éditions de 1981 à 2001

5 éditions de 1981 à 2001

On pourrait leur donner dans leurs divers engagements la mention de héros, comme la définition de ce mot nous indique « Personnage mythique ou légendaire ayant accompli des faits extraordinaires. »

Qui sont-ils ces héros d’un jour, si ce ne sont les 53 fusillés du 12 juin 1944, mais quel acte héroïque auraient-ils effectué ?

Plus de 79 ans après de cet engagement de résistance, nous nous apercevons que des témoignages sortent d’une ou plusieurs pages inscrites à l’encre noire, loin de les désapprouver, si ce n’est de s’interroger de cette absence depuis les faits, qui seraient dictés sur ces pages souvenirs.

A Valréas, on sait qu’un livre sur cette tragédie du 12 juin 1944, où il y eut 53 fusillés, résistants et otages a été édité  « 12 Juin 1944 – 53 fusillés à Valréas – Récit et témoignages, 5 éditions de 1981 à 2001, faisant suite à des écrits d’un autre livre  «  Histoire extraordinaires de la Résistance dont l’auteur est Paul Dreyfus, journaliste, aux Editions Fayard. Dans un de ces paragraphes, l’auteur au vu de divers témoignages, fait mention de l’ordre de repli qui « n’aurait pas été exécuté », d’où la publication du livre du 12 juin 1944, pour expliquer les faits à la population valréassienne qui semblait ne pas être informée.

Rappelons que ce livre publié en 5 éditions où des témoignages au fil des ans ont été rajoutés, d’autres semblent restés absents depuis, et s’ouvrent au lendemain de la disparition des derniers témoins, témoignant dans ce livre.

Pour en revenir à ces « héros » ayant accompli des faits extraordinaires, dans un laps de temps, entre le 8 juin et le jour final de leur exécution le 12 juin 1944, nous sommes à même de dire que leur sacrifice pour sauver une population rassemblée sur la place de l’hôtel de ville, entourée d’une armada guerrière ennemie, peut-être comparé à un acte héroïque, même si 26 otages pris au hasard pour faire le nombre de « combattants se repliant dans le maquis » furent aussi exécutés.

Avec l’ouverture de certaines archives historiques, qu’elles soient françaises ou allemandes, nous prenons connaissance de divers documents, pour ce qui est des témoignages, osons croire que les auteurs eurent une faiblesse pudique à les écrire bien tardivement.

Cette histoire appartient à ceux qui l’ont connu, mais ne peuvent pour certains s’en faire mienne.

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Occupation éphémère de Valréas par la Résistance.

19 Novembre 2022, 10:54am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie groupe de résistants de Tulle (Corrèze)

Photographie groupe de résistants de Tulle (Corrèze)

Occupation de Valréas par la Résistance décidée, mais loin d'être efficace, si ce n'est de l'inconscience d'un certain haut commandement, sachant que les « troupes de résistants » non loin d'être des centaines d'hommes, mais quelques vétérans de la première guerre mondiale, des résistants venant d'autres lieux « appuyés » par des jeunes réfractaires au S.T.O. Malgré, l'avertissement d'un autre officier, le Commandant Joseph ALAZARD, alias « Don José » : «... le 11 juin au soir, il renseignait lui-même, devant plusieurs témoins à un poste avancé, et sous le feu de l'aviation allemande qui devait se produire le lendemain. Il conseillait une manœuvre en retraite vers le maquis, quitte à faire par la suite un retour offensif. .. » , le repli n'a pas été donné assez vite pour éviter toute confrontation avec l'ennemi. Un des barrages ne le recevant pas, nous en connaissons la suite, comme nous connaissons l'arrestation d'autres résistants en fuite ainsi que des otages civils. Puis cette inconscience d'un « officier » Capitaine par la suite lors de divers combats, André Roger CHAIFFRE, envoyé par le Parti Communiste Français de Marseille pour prendre le commandement des F.T.P.F. Même si sa venue par les FTPF de Valréas est contestée, il a bien était dans l’État Major du Capitaine ALAIN..... et devint par la suite l'officier en second du Colonel LEGRAND au commandement de la Drôme. De cette occupation éphémère, du 8 au 12 juin 1944, deux avions de reconnaissance allemands survolés la région, fallait-il comprendre que les troupes allemandes en retrait étaient prêtes à intervenir au moindre accrochage. Sans repli, comme il avait été décidé, les risques étaient majeurs.

André CHAIFFRE, alias « Roger », se trouvant sur un barrage n'a trouvé de mieux lors du passage des avions, de prendre un fusil mitrailleur et de leur tirer dessus. Fort heureusement sans les atteindre, contrairement au déclaration du capitaine Alain dans un de ses témoignages (le grossissement des actes étant dans chaque engagement militaire bien connu). Mais cet acte, aurait déclenché le mécontentement de certains officiers allemands décidant de prendre en otage la ville de Valréas.

 

Aujourd'hui, cet acte de résistance peut-être perçu comme irréfléchi !

 

Bien des témoignages revendiques, que malgré l'engagement de combattre l'ennemi, la peur était en soi et le manque d'entraînement qu'ils soient du Chef ou du combattant volontaire.

Que ce soit à Tulle, comme décrit ci-dessous, où à Valréas connaissant les faits.

 

« on n'était pas des guerriers, on venait juste de quitter l'école, la charrue. On avait peur pour sa peau. Pour ma part, je songeais d'abord à me protéger des tirs allemands avant de riposter. » - Entretien de Roger Bette avec Emmanuel Amara, dans le documentaire Tulle, enquête sur un massacre 10 juin 1944

« Beaucoup d'éléments ont été décevants sous le feu et on lâché pied dés qu'ils ont senti devant eux une certaine résistance. On ne fait pas des soldats avec des recrues organisées depuis huit jours à peine. Par ailleurs, certains chefs de détachements et de compagnies manquent de l'allant nécessaire pour entraîner les hommes au combat. On sent très nettement la crise des cadres sulbaternes au point de vue militaire » AMT, J.-J. Chapou, Considérations générales sur l'échec de Tulle.

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Alsace: de nouvelles fouilles organisées dans l'ancien camp de concentration du Struthof

20 Août 2022, 07:45am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La Rafle du VEL D’HIV

12 Juillet 2022, 17:38pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie Le Point

Photographie Le Point

Il y 80 ans l’inimaginable se produit par l’homme d’une soi-disant humanité, loin de la bienfaisance envers son prochain. Une période que la France se doit de ne pas oublier.

La rafle du Vélodrome d’Hiver  souvent appelée « rafle du Vél'd'Hiv »

Le 16 juillet 1942, commençait une des plus ignobles actions sur le territoire français – Terre de liberté, de fraternité – L’horreur est encore plus fortuite quand on sait que  le gouvernement de Vichy, sous la houlette du Maréchal Pétain en est l’instigateur sur les recommandations des nazis à la botte d’Hitler, l’extermination des Juifs.

A Valréas la rafle est aussi présente

Le 12 juin 1944, étant auprès de l’Etat-Major allemand installé à la terrasse du Grand Hôtel (1) place du Monument aux Morts de Valréas, en qualité d'infirmière de la Croix Rouge et requise pour différentes coordinations, j'ai constaté au retour d'une recherche de blessés et de morts dans la campagne, que plusieurs personnes étaient groupées à la hauteur du garage de l'hôtel: hommes, femmes, dont une jeune femme avec deux jeunes enfants, ce qui m'avait frappée. J'ai demandé au lieutenant interprète ce dont il s'agissait. Il m'a répondu ; « Ce sont des juifs, nous les emmenons ». En effet, plus tard, avant que les occupants commencent à partir, ces personnes ont dû monter dans un camion qui attendait à la hauteur de l'actuelle caserne des pompiers. Ayant été appelée à l'hôpital, j'ai constaté à mon retour que le camion n'était plus là. Je ne connaissais aucune de ces personnes nominativement, mais j'avais eu l'occasion de les voir dans la rue ou chez les commerçants.

Valréas, le 29 juin 1984 signé J Rutschi-Talmon – Vice-Présidente ANACR Valréas

Valréas et la législation discriminatoire envers les Juifs - 12 JUIN 1944 - 53 Fusillés à VALREAS (over-blog.com)

 

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Le Chambon-sur-Lignon, parcours et mémoire de la résistance

3 Mai 2022, 07:16am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La Résistance au pays d'Apt

27 Avril 2022, 12:16pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La traque des Juifs à Valréas

6 Février 2022, 15:21pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

La ville de Valréas n'a pas échappée à la traque des Juifs, mais la population a su manifester sa bienfaisance.

 

Selon  Jean-Pierre Kaminker, les nombreux juifs réfugiés à Valréas y ont joui d’une sécurité relative, la bienveillance faisant obstacle à la persécution. Le mérite en revient selon lui à la population considérée dans son ensemble, quoique sa minorité protestante fasse l’objet d’un hommage particulier.

La persécution contrariée - Jean-Pierre Kaminker | Éditions Lambert-Lucas

 

Ce sont des juifs, nous les emmenons !

Le 12 juin 1944, étant auprès de l’État-Major allemand installé à la terrasse du Grand Hôtel1 place du Monument aux Morts de Valréas, en qualité d'infirmière de la Croix Rouge et requise pour différentes coordinations, j'ai constaté au retour d'une recherche de blessés et de morts dans la campagne, que plusieurs personnes étaient groupées à la hauteur du garage de l’hôtel : hommes, femmes, dont une jeune femme avec deux jeunes enfants, ce qui m'avait frappée. J'ai demandé au lieutenant interprète ce dont il s'agissait. Il m'a répondu ; « Ce sont des juifs, nous les emmenons ». En effet, plus tard, avant que les occupants commencent à partir, ces personnes ont dû monter dans un camion qui attendait à la hauteur de l'actuelle caserne des pompiers. Ayant été appelée à l'hôpital, j'ai constaté à mon retour que le camion n'était plus là. Je ne connaissais aucune de ces personnes nominativement, mais j'avais eu l'occasion de les voir dans la rue ou chez les commerçants.

Valréas, le 29 juin 1984 signé J Rutschi-Talmon – Vice-Présidente ANACR Valréas

 

Concernant les deux enfants que décrit Jeannine Talmon, il s'agirait peut-être de Georges et Alfred Dreyfus.

Le 25 juin 1984, Alfred Dreyfus adresse une lettre à monsieur le maire de Valréas :

Monsieur le Maire,

Ayant habité votre ville en 1944, j'ai été pris avec mon frère dans une rafle par les troupes allemandes.

Le Ministère des Anciens Combattants me demandant les dates de mon arrestation, je vous serais reconnaissant de me les faire connaître si vous avez mentionnées ces dates dans les registres de votre ville.

La cousine de ma mère demeure toujours à Valréas (Mme André Jambard, cartonnière) pourrait peut-être vous donnez quelques renseignements à ce sujet, si toutefois elle s'en souvient, il y a aussi la famille Mr Petit (notaire) qui habitait à côté de chez mes parents, qui pourrait vous donner également des renseignements.

Dans l'attente de vous lire, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mon profond respect.

Signature

PS/ Je pense qu'il s'agit du mois de Juin ou juillet 1944 vers 17heures 30 environ.

 

Je soussigné, Jacqueline Guin, née Petit, certifie être présente lors de l'arrestation de Alfred  et Georges  Dreyfus le 12 juin 1944. ils habitaient chez leurs parents 29 route de Vinsobres à Valréas, se trouvant sur le pas de leur porte, ils ont été interpellés par les Allemands qui patrouillaient dans le quartier. Par leurs parents nous avons su qu'ils étaient acheminés sur la citadelle de Pont Saint Esprit où ils sont restés jusqu'à la libération, prisonniers.

Valréas le 29 juin 1984 signé J. Guin

 

Il est à noter de nos recherches : Famille Canaud - Marguerite Canaud, 37 ans, née à Valréas le 29 décembre 1905, est arrêtée parce que juive et déportée sans retour de Drancy vers Sobibor le 23 mars 1943 par le convoi n° 52.
Déportation : 23/03/1943 convoi no 52

 

1Hôtel Thomassin à l'époque Témoignage de Jeanine Talmon – Infirmière en chef de la Croix-Rouge à Valréas

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Valréas avant la guerre

15 Octobre 2021, 16:26pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Valréas avant la guerre

Depuis le 19 mai 1929, c'est Jules Niel qui est à la tête du conseil municipal de la ville.

Depuis l’Été, la France renforce ses armées, par le rappel de réservistes, mobilisation partielle, mais à partir du 1er septembre 1939, c'est la mobilisation générale. Celle-ci se fait dans l'ordre, personne n'ose encore croire à un conflit imminent La ville voit l'arrivée d'un régiment d'artillerie de l'Armée des Alpes, qui s'établit à l'ombre des platanes alors qu'une chaleur écrasante s'abat sur la région. Les soldats fraternisent avec les habitants, un relatif climat de détente renforce cette impression de la Der des Der a définitivement enterré les vieux démons de la guerre dans les tranchées, et qu'une solution à celle « mésentente » entre les puissants peut encore être trouvée.

Mais, le 23 septembre, en début d'après-midi, c'est la sirène qui ramène les Valréassiens à cette triste vérité :

La guerre est bien de retour.

 

Valréas et Vichy

 

La ville de Vichy devient le lieu d'établissement du gouvernement, celle-ci étant pourvue d'assez d'hôtels pour accueillir le personnel politique depuis que Bordeaux est passée en zone occupée.  
Les premières mesures prises par le gouvernement ont pour but l'épuration du corps parlementaire et le remplacement des municipalités non-conformistes. Les municipalités sont également concernées dans la Vaucluse, sur les 151 recensées, 65 sont dissoutes du 30 août 1940 au 9 octobre 1942 pour être remplacées par des délégations spéciales ou de nouveaux conseils choisis. Valréas fait partie des communes jugées conforme, son Conseil municipal n'étant pas considéré comme ceux inaptes à administrer sainement leurs communes. 
Par arrêté du 19 février 1941, Monsieur Jules NIEL, est nommé maire de la commune de Valréas. Monsieur Raoul RIVIÈRE et nommé premier adjoint. Monsieur Gabriel BOURBA est nommé deuxième adjoint. (…)


Le Conseil municipal exprime une nouvelle fois l'idée que l'union avec le gouvernement est essentielle à la bonne marche du pays, se faisant par là même son relais auprès de la population. Par conséquent, comme ils l'avaient fait avec Édouard Daladier, l'ensemble des conseillers, sur proposition du maire, décide de l'envoi d'un télégramme au maréchal :

Maréchal Pétain Chef de l’État Français

Vichy

Le conseil municipal de Valréas (Vaucluse) dans sa séance du 2 mars 1941, adresse à Monsieur le Maréchal Pétain, Chef de l’État Français, l'expression de sa vive admiration et de son profond respect. Il l'assure de sa fidèle collaboration et de tout son dévouement pour l’œuvre du redressement national.

Il décide de donner le nom du Maréchal Pétain à une des principales artères1 de la ville. Niel, maire de Valréas

La vie quotidienne de Valréas est dès lors marquée par les célébrations faites en l'honneur des nouveaux symboles du régime, comme la fête de Jeanne d'Arc. Un courrier rédigé par l’Église Réformée de Valréas le 1er juin 1941 et adressé au maire nous informe que « ... l'heure de culte de l’Église Réformée a dû être modifiée afin de permettre aux fidèles d'assister aux manifestations publiques organisées pour la fête de Jeanne d'Arc et pour la journée des mères », on peut dire qu'il s'agit de la mise en place d'un culte nouveau, celui des valeurs traditionnelles françaises et par la même de son instigateur en la personne du Maréchal. Il serait ainsi « prioritaire » face au culte religieux, l’Église devant s’adapter à ces célébrations. Un courrier, riche d'informations daté du 5 mai, rédigé par le préfet et destiné à Jules Niel, nous permet de connaître le déroulement de ces journées et les raisons de leur création.

à suivre...
 

Source : Archives de Valréas – Travail de recherches - Mémoire de Master Ihssane Gharbi -Officier de Gendarmerie

1Cours du Berteuil

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L'attaque allemande le 12 juin 1944

25 Mai 2021, 07:04am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Emil Bauer

Emil Bauer

Valréas était un obstacle pour les forces allemandes. Pour remonter de la Provence vers la Normandie, elles devaient éviter la nationale le long du Rhône continuellement bombardée. De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat «  Unger » 

On confie au groupe de mitrailleuse lourde du soldat Emil Bauer un détachement de ces jeunes fanatiques qui ont moins de 20 ans. Une section, cent hommes environ, du 200e régiment de sécurité stationné à Livron, sous le commandement d’un lieutenant. Ce régiment appartenait à l’escadrille de combat 200, une unité spéciale de la Luftwaffe. Pour combattre les résistants du Vercors, elle avait organisé le parachutage spécial du 21.07.1944 à Vassieux

Dans la marche d’approche vers Valréas, à Taulignan eurent lieu les premiers incidents impliquant le groupe d’Emil Bauer. Avec comme conséquence, 13 tués parmi les résistants et les civils plus 5 prisonniers fusillés ultérieurement. En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ainsi que les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulaient fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route à moto. À mi-chemin, à Novézan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussit à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pied mais la 9e section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible fit environ 20 prisonniers. Ces prisonniers ont été rassemblés à Valréas au Portalon devant la maison Autajon (5 cours Tivoli, où se trouve actuellement une plaque commémora­tive). Puis ils devaient se rendre à l’Hôtel Thomassin (aujourd’hui Grand Hôtel), quartier général allemand, pour s’aligner le long du mur d’en face.

 

Source : L'historien Karl Heidinger

 

Témoignage du soldat Emil Bauer - détenue par l'association des familles de fusillés :

Le soldat Emil BAUER, né le 31 juillet 1914, soldat fantassin dans la 7ème compagnie, 2ème bataillon, 10ème régiment panzer grenadier, 9ème division blindée.

 

Cet homme, comme tous les hommes de ces guerres infidèles, appartenait à une division allemande qui s’est vue projeter vers notre ville meurtrie. Son témoignage que nous avons recueilli, serait une confession en soi, un pardon de toutes ces atrocités de nombreux militaires engagés dans cette atrocité de guerre.

 

« Le soldat ne devait jamais avoir de temps pour lui afin qu’il ne puisse pas avoir  d’idées stupides sur ces guerres insensées »

 

J’appartenais à un commando éclaireur. « A Tarascon les commandos éclaireurs durent descendre du train. De là, partait une ligne vers Nîmes. Tel était notre but.

Ici c’était différent de la Russie, ici, on pouvait se faire descendre n’importe où.

Nous faisions des raids contre les Résistants dans la Vallée du Rhône et dans les montagnes. C’était un chapitre triste.

Les principales zones de résistances étaient Valréas et Privas. Là, se trouvaient les principales bases du maquis. A partir de là, ils menaient des attaques contre les troupes allemandes.

Les Départements de l’Ardèche, du Gard, du Vaucluse et de la Drôme garderont éternellement le souvenir effroyable du 10ème Bataillon de Chasseurs.

 

Pendant leur trajet, les gars me racontèrent leurs derniers combats.

Comment, ils pouvaient exécuter les prisonniers, qu’ils soient coupables ou non coupables, ou bien piller et incendier les maisons.

C’est pourquoi lors de ce trajet  je ne présageais rien de bon.

 

Pendant ce temps les hommes de troupe avaient commis un acte abominable.

Les occupants furent criblés de balles par les soldats, ensuite ils s’approchèrent du véhicule, mirent le canon de carabines chargées d’explosifs russes dans la bouche des blessés graves et appuyèrent sur la détente.

Les morts restèrent là, comme une splendide illustration de la culture Nazi !

A Valréas, ils avaient rassemblé des jeunes et des moins jeunes. Ils étaient debout ; le visage contre le mur et ils furent fusillés par le 1er bataillon.

 

Nous étions une foule débauchée. Nous ne faisions jamais de prisonnier, tout le monde était fusillé.

Nos expéditions ressemblaient à des expéditions du diable.

L’effroyable tournée de la 9ème division blindée, dans le Sud de la France était terminée.

 

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