On ne refait pas l'histoire, on la consolide
En pleine période des cérémonies de la commémoration du 75ème anniversaire de la Libération du territoire français, il est de coutume de s'interroger sur cette histoire du passé et d'accorder cette libération à nos alliés, sans oublier les combattants volontaires de la Résistance Française.
Faut-il comprendre dans cette période de libération que sans l'appui de la Résistance, rien n'aurait pu valoir une telle victoire, par le sacrifice inévitable dans cet engagement de guerre, de nombreuses victimes, militaires, combattants-volontaires et civils. Plus de 75 ans après, des recherches se poursuivent sur les fondements de ce passé peu glorieux pour nombre de français collaborateurs d'une France occupée et ceux qui par leurs engagements ont su reconquérir l'honneur de la France.
Historiens, archivistes, d'une commémoration à l'autre, apportent d'autres éléments méconnus ou peu des divers passages de cette seconde guerre mondiale.
Des éléments locaux ressortent ou sont étudiés en profondeur, laissant des interrogations sur des témoignages d'époques qui auraient pu être oubliés ou extrapolés sans en approfondir le sujet. D'autres témoignages s'affichent qui même s'ils se rapprochent aux événements passés peuvent être véhiculés vers une rédaction plus ou moins tronquée si ce n'est fausse. Le temps passe, les survivants s'éteignent au fil des ans, laissant derrière eux leur mémoire transcrite sur une page, de mots, de pleurs, seul regret pour nous lecteurs assidus de ces événements, de ne pas les avoir plus écouté , plus interrogé !
Même si le peu d'engagement a été mis en place pour résister, combattre, il ne faut surtout pas tomber dans l'extrême d'une histoire personnelle que l’on n’aurait pas vécu, mais se contenter du peu, une belle histoire de résistance, sans combat, mais avec la certitude d'avoir fait son devoir avec ses propres moyens.
L'un ne dit rien, l'autre raconte encore plus, soyons juste dans nos propos 75 ans après, et que ceux qui s'engagent à faire revivre cette période, dans leurs paroles, leurs écrits ne se laissent pas entraîner dans une situation non conforme à la mémoire de nos chers disparus. On ne refait pas l'histoire, on la consolide sans arrière-pensée.
Faut-il s'initier aux divers témoignages et documents, sans chercher à comprendre encore plus les événements qui se sont déroulés pendant la seconde Guerre mondiale, où la Résistance par ces groupes diversifiés a su montrer son devoir de libérer la France de son occupant ?
À force de lire depuis des années, d'entendre des témoignages de retrouver d'autres documents, et dont des archives inédites s'ouvrent laissant le doute sur certains textes écrits auxquels nous avons la seule connaissance. Par ces lectures, ces recherches approfondies, on est en droit de se poser des questions sur les différents actes mis en avant lors de cette période tragique de la seconde Guerre mondiale et encore plus sur la Résistance en générale.
Chaque lieu où celle-ci a été engagée, on se doit de comprendre les événements qui par la traîtrise, l'infiltration mais aussi par le « combat » entre maquis des diverses obédiences, dont les partis politiques présents et combattants, ont laissé des troubles, des manques, des oublis plus ou moins voulus !
À Valréas, nous avons depuis plus de 75 ans, cette interrogation sur ce repli qui n'aurait pas été transmis à un groupe de résistant le 12 juin 1944. Malgré certaines suspicions sur un Roger Ferrant ou Ferrautin, infiltré dans le groupe A.S. (Armée Secrète) rien à ce jour établi qu'il en est l'instigateur. On ne peut s'arrêter sur une accusation, sans que celle-ci soit confirmée par d'autres témoignages révélés. Il est vrai qu'à cette époque, le jugement, bien souvent sans tribunal ne peut que laisser un doute sur l'inculpation.
De nos lectures des divers ouvrages sur la Résistance, nous pouvons observer que des témoignages, des écrits sur cette période jusqu'à présent mis en avant, peuvent nous laisser interrogateurs !
Guerre et politique subsistent de se placer dans un conteste qui s'avère susciter des ambitions et de ce fait laissent à penser que même en temps de guerre, la politique se veut maître en la matière, apportant par ces diverses unités de résistants une entente plus ou moins comprise, si ce n’est « combative » pour se positionner après-guerre.
La liberté à un prix, bien des victimes en ont fait les frais, combattants ou civils, leurs sacrifices est loin d'une union de paix, mais bien le début d'une rivalité politique.
A paraître : 12 juin 1944 Valréas - l'ordre de repli et ses conséquences