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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Valréas, controverse sur le prolongement du Mur des Fusillés

23 Juillet 2020, 15:40pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie envoyée par une Valréssienne dont j'ai omis de noter son nom, toutes mes excuses.

Photographie envoyée par une Valréssienne dont j'ai omis de noter son nom, toutes mes excuses.

Il est de bon aloi de rappeler que l'association des Familles de Fusillés du 12 juin 1944, qui a pris la relève du Comité des Monuments aux Morts, se voit d'être l’interprète de ce moment tragique et par ces diverses interventions qui perdure depuis, et à chaque fois qu'il est nécessaire de rappeler son engagement pour que le souvenir demeure et ne soit pas effacé, ou entaché de contradictions qui ne sauraient qu'affaiblir ce qu'elle a toujours su défendre de président en président, d'année en année et ce depuis plus de 75 ans.

 

Cette longue liste de correspondance, de réunions, concernant la défense du Mur des fusillés se doit d'être inscrite sur ces pages, afin que nul n'oublie, l'action que cette association a su mener et n'a jamais baissé les bras, même si parfois des désaccords se sont mis en travers, le rebondissement a été tout à son honneur.

 

Une première correspondance.

 

Le 25 mai 1970, Joseph Coutton, l'un des quatre rescapés de la fusillade adresse au Maire Jules Niel et à son Conseil municipal, une lettre en ces termes :

 

Le Comité qui a érigé le Mur aux Fusillés et le Mausolée au cimetière s'est dissous de lui-même par manque d'effectifs représentatifs à la suite du décès ou du départ de la plupart d'entre eux. Vous avez accepté de prendre le reliquat de la caisse et vous vous êtes engagés à entretenir et à assurer la conservation de ces monuments.

En janvier 1969, la commission de la « Voirie » me demande mon opinion sur une idée émise concernant la troisième partie de l'encadrement du mur, cette partie étant souvent démantelée, il serait peut-être bon de la supprimer. Ma réaction et celle de mes camarades rescapés a été la suivante : NON.

Voici trois mois, convoqué avec Messieurs Lamy et Soureillat devant les membres de la Commission de la Voirie, la question est à nouveau posée : Monsieur Clarice redemande la suppression de ce troisième encadrement afin de permettre l'installation d'un commerce de machines agricoles ; ma réponse a été claire : NON.

Monsieur Soureillat est indifférent. Quant à monsieur Émile Bouchet, convoqué par mes soins, il serait d'accord pour enlever ce troisième encadrement à condition expresse que le propriétaire s'engage par écrit à ne pas toucher au reste, c'est à dire aux deux autres façades et à leurs encadrements.

Aujourd'hui, où en sommes-nous ? Les travaux ont commencé et à la suite de ma protestation, à votre dernière réunion du Conseil Municipal, vous avez fait arrêter les travaux, nommé une commission pour étudier ce qu'il était possible de faire.

Maintenant, sans avoir consulté les familles de Fusillés, sans accord du Conseil Municipal, les travaux ont repris (il est vrai, le rouge a été remplacé par le gris, le troisième encadrement doit-être condamné et malgré un projet d'embellissement, il n'en reste pas moins vrai que je considère que vous n'avez aucune garantie pour la protection de ce qui restera.

Quoique vous fassiez, vous avez détruit à jamais le respect dû au mur des Fusillés dont l'aspect n'aurait jamais dû être modifié.

Vous n'avez pas tenu vos engagements.

Je ne puis admettre que vous ayez laissé profaner un lieu sacré pour des questions d'intérêts.

Monsieur Clarice, à l'achat de sa maison, n'ignorait pas la tragique utilisation de la façade de celle-ci. Si la loi le rend propriétaire des murs, elle ne le dispense pas des servitudes.

D'autres part, qui a donné l'accord pour cette transformation et implantation de commerce, opérations régis par les lois en vigueur ?

Ils sont mort morts pour que vive la France... et non pour que d'autres s'enrichissent.

Le Mur doit être intégralement respecté, il en est encore temps. A vous de décider.

Quant à moi, dans le cas où vous maintenez ce que vous avez entrepris, j'ai le regret de vous signifier que je ne participe plus à la cérémonie du 12 juin, en tête du cortège. (Une suggestion : le porte-drapeau pourrait bien être monsieur Clarice!)

 

Monsieur le Maire, Madame, Messieurs, croyez bien que je regrette d'avoir à vous écrire tout cela, mais, en conscience et en souvenir de mes camarades disparus, j'avais le devoir de le faire.

 

Joseph Coutton

 

Fait à Valréas le 25 mai 1970

 

 

P.S. Il est possible que je communique cette lettre à la presse.

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Un mois plus tard, le 12 juin reste dans la pensée !

13 Juillet 2020, 10:28am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Un mois plus tard, le 12 juin reste dans la pensée !

Voilà déjà un mois que l'incompréhension s'était fait entendre de ma voix, il en reste toujours une amertume au vu du conteste actuel, où bien des rassemblements hors normes se font dans diverses villes. C'est ainsi, la "loi" c'est la "loi" !

Poursuivons nos engagements respectifs dans nos associations patriotiques et laissons ce passé d'une "guerre 2020" déclarée qui se poursuit à soubresauts.

J'ai pu apprécier certains propos dans cet article de l'adjoint aux cérémonies patriotiques, qui revient par cette phrase sur ma demande que j'avais formulé avant la cérémonie, d'où la présence des familles de fusillés avec distanciation. 

"Certains membres ont pris l'initiative de venir quand même pour honorer les disparus de cette tragédie, par habitude et cela peut se comprendre, nous n'avons pas juger opportun de les refouler, la distanciation physique demandée étant respectée."

RAPPEL : 

Communiqué ANACR Valréas :

 

Un regret : alors que nous avions préparé la commémoration avec la mairie de Valréas, limitant fortement la participation de chaque association, deux porte-drapeaux se sont imposés…

Ma réponse : 

Comment expliquer cela ? - Regret – imposés !

 

Depuis 76 ans, les cérémonies du 12 juin, ont toujours eu la présence des présidents des associations et leur-porte drapeau au fil des ans qui passent., selon les guerres et les conflits qui perdurent depuis. Et, nous leurs en sommes très reconnaissants.

 

Il aurait peut-être fallu que les associations d'anciens combattants et porte-drapeaux, autres que le Comité ANACR et Amis, et l'association des familles de fusillés (non présente à la réunion au vu de mon refus) soit au courant de cette cérémonie restreinte, puisque Mme Varée, présidente de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie ) , m'a téléphoné la veille du 12 juin en me demandant le déroulement de la cérémonie, n'ayant rien reçu de la Mairie. 

De plus, cette cérémonie devait rassembler au maximum 10 personnes, élus, porte drapeaux, familles de fusillés (dont les noms ont été décidés dans cette réunion). Qu'en est-il de ceux qui ont bravé l'interdiction, familles de fusillés, Valréassiens,  un regret, une imposition ? 

Cette cérémonie n'appartient loin de là à l'ANACR Amis, mais depuis 75 ans toutes les associations sont représentées.

 

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Bien des femmes oubliées pendant les guerres mondiales

11 Juillet 2020, 07:40am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Bien des femmes oubliées pendant les  guerres mondiales

Oubliez les histoires d'aventure de James Bond, Kim Philby, Klaus Fuchs et co. - l'espionnage n'est pas seulement un jeu de garçons. Tant qu'il y a eu des conflits, il y a eu des agents féminins dans les coulisses. En Belgique et dans le nord de la France, en 1914-1918, plusieurs milliers de femmes travaillaient activement contre les forces de l’Empereur occupant leur patrie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes de nombreux pays se sont opposées aux nazis, risquant le peloton d'exécution ou la décapitation à la hache ou à la guillotine. Pourtant, beaucoup de ces femmes n'avaient pas le droit de voter pour un gouvernement ni même d'ouvrir un compte bancaire. Alors pourquoi l'ont-ils fait? Cette histoire révélatrice explore la vie et les motivations des femmes de nombreuses races et classes sociales qui ont risqué leur vie en tant qu'agents secrets, et célèbre leur intelligence, leur force et leur courage.

 

Un des  passages dans ce livre qui nous intéresse à Valréas, sur les pratiques de ce Lieutenant présent lors du massacre des 53 personnes le 12 juin 1944.

 

"Lorsque Demetrio et « Cosh » entrèrent dans la cuisine de la ferme, les premiers mots de ce dernier à Lucienne furent. « Votre mari a tout raconté. Il a dit que vous nous diriez où se trouvent maintenant les armes ». Elle savait que c'était un mensonge parce que s'il avait craqué, ils le sauraient déjà.

 

Assise sur la table de la cuisine avec un pistolet chargé pointé sur elle, mais confiant que son mari ne l'avait pas impliquée, même sous la torture, elle a été tour à tour traitée et battue pendant quatre à cinq heures. Sachant qu'un des hommes arrêtés s'était pendu dans sa cellule après qu'un œil eut été arraché de son orbite ... interrogatoire par ces deux hommes, elle est devenue tellement traumatisée que sa gorge s'est complètement asséchée et qu'elle ne pouvait ni parler, ni bouger"

 

 

 

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