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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Après le massacre du 12 juin 1944, un vent de « révolution »

3 Novembre 2022, 15:27pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Après le massacre du 12 juin 1944, un vent de « révolution »

A noter : Loin de contester certains engagements de l’association du comité ANACR(A) de Valréas, il ne faut pas oublier que l’histoire du 12 juin 1944 laisse certaines ombres sur cette tragédie – Un mémoire de ce 12 juin 1944 est toujours en cours de rédaction et se veut d’informer au plus près pour ne pas oublier nos sacrifiés, résistants et otages fusillés.

Dans ce texte authentique, on ne peut que concevoir que Jules Niel s’est engagé tout au long de cette guerre 39/45 pour ses administrés et n’a par cette action sauvé sa ville malgré la tragédie qui s’en est déroulée sur cette occupation éphémère de la Résistance.

Il faut mentionner que Jules Niel a été le maire pour sa ville, et ce, sur les diverses positions des présidents et gouvernements qui se sont succédé, de Daladier en passant par le Maréchal Pétain pour finir avec le Général de Gaulle. La complicité silencieuse du maire Jules Niel pourtant mis en place par le Maréchal Pétain, en 1941, n'a pas failli à ses engagements jusqu'à vouloir donner sa vie en échange des fusillés du 12 juin 1944. 

On ne peut, par la suite que lui accorder toute notre gratitude.                                             
Le Comité de Libération de Valréas a su le reconnaître.                                             
À travers tout le pays, préfets et autres représentants de la République écartés par Vichy sortent simultanément de l'ombre avec des maquisards, récupérant les places laissées vacantes par les fonctionnaires de l’État français.

Dans les mairies s'installent des municipalités provisoires désignées avec le concours des groupements de résistance locaux, les comités et départementaux de Libération acquérant à partir de cette période une influence considérable.
Cette nouvelle prise de fonction a lieu à Valréas le 3 septembre 1944, le Conseil municipal est alors dissout par le comité local de Libération, mais ce dernier insiste fortement pour que Jules Niel reste à la tête de la municipalité qui doit être provisoire.

En effet, durant la séance, le maire donne lecture d'un courrier qu'il a reçu du président de Libération Marius Gras :                                                 
«  Le comité de Libération de Valréas a l'honneur de vous informer, qu'après-délibération en séance plénière, il adresse au comité départemental de Libération, la liste nominative du nouveau Conseil municipal de Valréas. Le comité se permet d'insister de façon pressante auprès de vous, pour que vous restiez à la tête de la nouvelle municipalité provisoire. En la proposant, nous avons eu pour but unique de sauvegarder la tranquillité de la ville de Valréas, déjà si cruellement éprouvée. »

Constatant que Jules Niel a su garder la population de la ville unie autour de lui pendant les durs moments de la guerre, le comité tient de ce fait pour le moment à ne pas le remplacer, afin de ne susciter aucune '' émotion '' au sein des Valréassiens. 

On pourrait également y voir là l'expression d'un sentiment de craintes pour certains, d'espoir pour d'autres, de la '' révolution ", terme vague regroupant toutes sortes de contestations possibles. A lire l’allocution le 12 juin 1946 de Charles Borello, maire de Valréas   Allocution de Charles BORELLO, le 12 juin 1946, Maire de Valréas - 12 JUIN 1944 - 53 Fusillés à VALREAS (over-blog.com)      

                                                           
La réponse qui est alors adressée par le Conseil municipal à Marius Gras et sans appel :

« Le Conseil municipal (...) après avoir pris connaissance de la lettre que vous avez bien voulu transmettre à M. le maire : au sujet du remaniement et de la composition du nouveau conseil que vous envisagez ; croit devoir vous faire remarquer, que tous les membres n'avaient accepté d'en faire partie que dans un seul but, dans les circonstances graves où se trouvait notre malheureux pays, de se rendre utile à la population valréassienne.  Il estime avoir rempli son mandat sans une défaillance n'ayant qu'un but, la défense des intérêts de la commune, et n'avoir jamais trahi leur devoir de bon Français et de patriote.                                                    

Dans ces conditions, tous ses membres s’estiment solidaires et laissent à l'autorité responsable le soin de prendre l’arrêté de dissolution (…) »

Tout en reconnaissant la nouvelle autorité, il considère par conséquence qu'il n'a pas démérité par rapport à la Résistance et prend cet arrêté comme la fin de son ''contrat'' pour lui dûment rempli. 

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