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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Allocution du 12 juin 2018 au Mur des Fusillés à Valréas

14 Juin 2018, 05:07am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Allocution du 12 juin 2018 au Mur des Fusillés à Valréas

Nous voici une fois de plus réunis devant ce mur pour commémorer le souvenir du massacre de ces 53 victimes de la barbarie nazie  , 46 fusillés devant ce Mur, 7 autres dans la ville et la campagne.

53 victimes, résistants mais aussi otages, afin que l'ennemi ait son compte.

Par ce sacrifice, la ville de Valréas a été épargnée. Sa population rassemblée sur la place de l'hôtel de ville, silencieuse, écoutait avec effroi un officier allemand parlant bien le français. Du haut du kiosque, il haranguait ces hommes, femmes et enfants, les menaçant de représailles.

Hier, il y a 74 ans cette année, ils avaient choisi de résister, résister à l'envahisseur, mais résister aussi à une certaine collaboration qui avait décidé pour l'ensemble d'un peuple son avenir.

De leur sacrifice, ils avaient espoir d’une vie meilleure !

Il y eu aussi cette résistance silencieuse en faveur des persécutés et particulièrement des enfants, la bienveillance à Valréas où furent accueillies et abritées de nombreux Juifs, pour qui cette bienveillance rendait indispensable…aucune hostilité !

Cette résistance, armée ou silencieuse, avait fait front, sachant que bien des vies allaient être prises ; arrêtées, torturées, massacrées, fusillés, déportées dans d'abominables conditions inhumaines.

 

Dans cette résistance à Valréas, et aux alentours dont Taulignan, bien des hommes combattants volontaires, refusant la soumission, n'ont pas hésité à donner de leur vie, alors que nombreux avaient encore, toute leur jeunesse devant eux ; la famille, pour continuer à construire le bonheur dans une maison. Beaucoup d’autres se sont tues ! Laissant le système tracer une ligne qui pour les uns leurs faisait foi, pour certains la peur d’un châtiment.

Mais le partage de la Résistance était plus grand que le silence !

 

De tous ces tortionnaires bravant leurs routes de sang, d’ Oradour-sur Glane – Tulles – Miallet dans l’Indre et tant d’autres, si ce n’est même un hameau paisible tel que celui des Crottes sur la commune de Labastide de Virac en Ardèche, condamnés à des peines minimes, pour finir leur vie paisible, alors que nos familles pleurent depuis 74 ans.

Loin de nous transporter dans le passé, puisque nous sommes aussi ouverts vers l'avenir, nous ne pouvons effacer ce que nombre de personnes ont pu souffrir et se sacrifier lors des événements de la deuxième guerre mondiale, pour un avenir meilleur.

Ce rassemblement à Valréas, devant le Mur des Fusillés se veut de poursuivre notre volonté de ne pas oublier les valeurs qui nous ont été transmises au péril de la  vie.

Nous nous devons d'être encore et toujours vigilants de certains excès qui peuvent remettre en cause la Paix, si fragile dans ce monde par la folie de certains hommes, folie d'hégémonie, de puissance, d'ambition, de conquête, de fanatisme.

En ce moment même où je vous parle, malheureusement dans divers lieux de ce monde, des massacres se poursuivent et la plupart sont des victimes civiles et combien d’enfants, reclus dans des ruines, bombardées, incendiées, dans un affrontement d’une terre sans partage !

L’espoir d’hier de vivre mieux, s’effile de jour en jour.

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Je tiens à remercier au nom de notre association, toutes les municipalités qui se sont suivies ainsi que les divers représentants du Conseil Départemental, qui depuis ce massacre ont su apporter le réconfort de nos familles, par leurs divers engagements pour préserver le souvenir de nos chers disparus. Merci aux portes-drapeaux qui  honorent tous les morts pour la France. Merci à vous tous ici présent.

 Allocution écourtée au vu de l’ intempérie – Non lu ce qui suit

Je vous donne lecture dun extrait de l’ allocution du Pasteur Seignol alias Franck lors des événements de 1944 à Valréas

 

En quel siècle vivons nous ? Quel siècle que le nôtre ! Siècle du Progrès, de la Science, de la Lumière. Hier les Philosophies nous apprenaient que nous marchions vers l'âge d'or. Mais alors que le machinisme faisait un bon en avant nous enregistrions une régres­sion d'autant plus grande et douloureusement tragique, sur le plan moral. Nous restions insensibles quand le sang coulait en Chine. Quand la guerre fratricide ravageait l'Espagne. Notre embourgeoi­sement, oh ! Dérision, nous rendait insouciant du danger qui mena­çait l'Europe. Le fou mystique Hitler, nous apparaissait sous les traits d'un vulgaire peintre et non comme l’AntéChrist.

Et l'on vit cette vague de fascisme. Ce totalitarisme, cet avilissement de l'homme qui en fit du bétail humain; alors... que les autres, gardant leur dignité d'Hommes, conserveraient la notion des vraies valeurs: respect de la personnalité humaine, liberté de conscience.
Un cercle d'hommes en réunissait quelques-uns à Valréas. Ils s'occupaient des départs via l'Angleterre.

Jeunes gens, jeunes filles, enfants de la résistance, et vous saurez un jour ce qu'ils ont fait. Leur joie et leurs dangers, la vie clandestine, leurs souffrances, leurs martyrs, leur victoire, un livre sera écrit. Mais tout cela, pour si beau que ce soit ne serait rien s'il n’y avait une suite. On ne vit pas du passé. 

Michel Reboul - Président de lassociation des familles de Fusillés

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