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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Quand la lecture vous apporte la connaissance !

21 Mars 2019, 15:05pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

17 septembre 1943 - MUTINERIE - Villefranche de Rouergue

17 septembre 1943 - MUTINERIE - Villefranche de Rouergue

C’est en lisant un mes derniers livres, que j’ai pu apprendre encore des faits dramatiques de cette seconde guerre mondiale. Il est vrai qu’il y en a eu tant, que l’on ne peut avoir connaissance de tout.

Ce livre « Les Imprudents » d’Olivier Bertrand, journaliste et auteur documentaires. 75 ans après le massacre du Hameau des Crottes « grottes en provençal » sur la commune de Labastide-de-Virac en Ardèche ,où 16 habitants, hommes, femmes et enfants furent massacrés, seul l’un d’entre eux restera inconnu jusqu’à ce que l’auteur retrouve son identité par des recherches dignes d’un enquêteur de police.

C’est dans ce livre, que je découvre que dans le village de Villefranche-de-Rouergue, des soldats croates mobilisés de force dans les rangs nazis se soulevaient contre leur oppresseur. Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1943, les mutins se débarrassent de leurs officiers allemands et prennent le contrôle de la ville. Mais le renfort de troupes nazies fait échouer le soulèvement. Et la répression sera terrible. Les Croates rescapés des combats meurtriers au nombre de 100, seront pour la plupart, capturés, puis torturés avant d’être fusillés et ensevelis dans une fosse à l’entrée de la ville au lieu-dit désormais dénommé « Champ des martyrs croates ».

 

 

Recherches sur Internet :

 

En 1943, des milliers de Croates originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine sont enrôlés de force dans la 13e division SS de l’armée allemande, alors puissance occupante en Croatie. Dans les rues de Zagreb, tous les hommes nés entre 1917 et 1925 sont arrêtés et convoyés sous bonne garde vers l’Allemagne, pour y être formés avant d’être envoyés sur les théâtres d’opération. 
Parmi ces hommes, près d’un millier est envoyé à Villefranche-de-Rouergue(Aveyron), dans le sud de la France, où les Allemands redoutent un débarquement des troupes alliées. Ils y forment le 13e bataillon de pionniers et sont soumis à des manœuvres d’entraînement. Un ressentiment profond oppose ces soldats mobilisés de force et les officiers allemands chargés de les encadrer, ressentiment qui s’accroît à mesure que se multiplient les mauvais traitements dont ils sont l’objet et qui scandalisent la population villefranchoise, témoin des humiliations et vexations qui leur sont infligées. Le 16 septembre 1943, deux soldats bosniaques parviennent à se procurer des vêtements civils auprès de la population villefranchoise et s’enfuient. Les derniers détails du projet de mutinerie prévu pour le lendemain sont revus.
Le 17 septembre une dizaine de soldats font irruption à l’hôtel moderne où sont installés les officiers allemands. Ils s’emparent des officiers tandis qu’un autre groupe neutralise les sous-officiers logés au collège. Les révoltés tuent cinq officiers allemands, se rendent maîtres de la ville pendant quelques heures. 
Toutefois, un officier allemand parvient à s’échapper et donne l’alerte. Alors qu’ils espèrent la venue de guides censés leur faire gagner le maquis, les mutins se retrouvent bientôt pris au piège dans la ville « libérée », cernés par des troupes nazies arrivées en grand nombre de Rodez et des garnisons alentour. Après une impitoyable chasse à l’homme dans les rues de la ville où les insurgés tentent une percée désespérée, la plupart est soit tuée au combat, soit capturée. Quelques dizaines d’entre eux parviennent, grâce à l’aide de la population villefranchoise solidaire des mutins, à s’échapper, gagnant le maquis. Mais de nombreux mutins de ce 13e bataillon de la 13e Division SS sont faits prisonniers et envoyés en camp de concentration, à Sachsenhausen et Buchenwald, d’où seuls quelques-uns reviennent.

D’autres ont été torturés avant d’être fusillés et ensevelis à l’entrée de la ville au lieu-dit désormais dénommé « Champ des martyrs croates ». 
L’histoire a retenu que l’espace d’une journée, Villefranche fut la première ville « libérée » de la France occupée. Il s’agit aussi de la première rébellion armée au sein d’unités allemandes. On peut noter que presque un an plus tard, Rodez fut le théâtre d’une révolte similaire, celle de soldats soviétiques incorporés de force à l’armée allemande.

Redoutant l’écho dévastateur sur le moral des troupes que la mutinerie de Villefranche-de-Rouergue aurait pu rencontrer, Himmler ordonna personnellement d’étouffer l’affaire. Peine perdue puisque quelques semaines plus tard Radio-Londres diffusa la nouvelle, lui donnant ainsi un retentissement qui déborda largement le cadre régional.

La plupart de ces mutins était originaire de Bosnie-Herzégovine, laquelle à l’époque faisait partie de l’éphémère "Etat indépendant de Croatie", instauré sous tutelle allemande et italienne. Ainsi, selon leur état civil retrouvé dans les archives, figuraient parmi les mutins, des "Croates catholiques" (ou Croates) et des "Croates musulmans" (ou Bosniaques, selon la terminologie actuelle).

Source : https://www.cercleshoah.org/spip.php?article387

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