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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Le Maquis de la Lance

14 Novembre 2012, 11:24am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Sources : TERRE D'EYGUES (Numéro spécial) Résistance et Libération N°13-1994 SOCIETE D'ETUDES NYONSAISES

 

Maquis de la Lance0001 

 

 Maquis de la Lance 20001

 

Photo Maquis de la Lance0001

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Fusillés pour désobéissance, pour l'exemple, pour résistance

11 Novembre 2012, 21:07pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Toile peinte: Bernard MERLE ,offerte à notre associationLE-BON-COIN-005.jpg 

Fusillés pour désertion, fusillés pour l'exemple, fusillés pour résistance.

 

Combien sont-ils à mourir sous les balles faute d'obéissance ?

Oui, désobéissance aux ordres d'un officier ambitieux et surtout aux ordres incompréhensibles au vu de la situation qui ne pouvait qu'apporter de la chaire à canon de ces nombreux enfants à qui ont leur a mis un fusil dans les mains sans savoir bien souvent comment s'en servir.

Oui, désobéissance au vu d'une résistance à vouloir combattre l'occupation d'un territoire par l'ennemie.

Fusillés , tous ils l'ont été , d'un prétexte ou d'un autre , selon leur conviction.

Fusillés par leur propre compagnons, fusillés par un bataillon ennemie.

L'histoire se veut de transmettre des faits de guerre sur la forme , sans pour autant rentrer dans le fond. L'histoire aurait du se plonger dans le personnage du fusillé et non se recroqueviller sur les droits d'obéissance.

.

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12 juin 1944 Valréas Mémoire intacte

31 Octobre 2012, 18:43pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

 

Aux noms des témoins survivants de ce 12 juin 1944 à Valréas

 

La mémoire se diversifie , la mémoire s’atrophie , la mémoire s'exploite, mais pour nous la mémoire reste intacte.

 

livre 12 juin 440001Depuis quelques temps, nous avons pu constater que des mots, voir des phrases se changent au fil des temps concernant la tragédie du 12 juin 1944 à Valréas. Jusqu'à et là c'est quand même insurmontable pour nous résistants et familles de fusillés qui sommes encore présents d'entendre que le dernier des Résistants, le dernier témoin , a disparu à Valréas.

Il est vrai que depuis quelques années des politiques nous poussent à commémorer tous les événements de ces tragédies guerrières vers une seule et unique cérémonie.

Alors comment pouvons nous consacrer cette mémoire intacte , alors que notre histoire se retrouve à être caricaturée par un 11 novembre.

Comment pouvons-nous transmettre cette mémoire, alors que dans les collèges et lycées, l'histoire ne devient qu'un passage bref de toutes ces nombreuses vies sacrifiées pour que nous ayons un soupçon de liberté, au vu que les guerres restent fidèles aux diverses personnes qui gèrent cette planète impropre à la mémoire collective.

Ceci étant, il faut quand même que celles et ceux qui veulent témoigner d'un passé tragique, comme pour ce 12 juin 1944 à Valréas, aient la pudeur d'en référer la triste vérité et non de s'approprier des faits qui n'ont pas lieu d'être. D'avoir une fois n'est pas coutume, l'amabilité, la délicatesse vis à vis des témoins encore en vie, de les contacter et surtout de bien les écouter.

Car leur mémoire est intacte et je peux vous assurer que lors de ces diverses cérémonies devant ce Mur où ont été alignés des résistants, mais aussi des civils, ces témoins d'un jour de ce massacre, se remémorent avec anxiété , bouleversement , une journée inoubliable. Nous ne pouvons nous mettre à leur place, nous ne pouvons changer leur regard, nous ne pouvons qu'être des passeurs de mémoire d'un héritage horrible.

Mais laissons leur ce souvenir pénible et n'allons pas le modifier dans des écrits, des paroles qui n'auront que l'aboutissement de détruire ce qu'ils ont essayé de nous communiquer, pour nous dire : Plus jamais çà !

 Livre du 12 juin 1944 53 fusillés à Valréas0002

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Raymond GUINARD, fusillé à Valréas

7 Octobre 2012, 15:41pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Raymond GUINARD0001 

Il n'avait que 20 ans, l'âge d'une jeunesse où seule l'amour des uns et des autres pouvait puiser dans l'avenir de ce jeune dont la guerre lui a ôté la vie si brutalement. Raymond GUINARD a été fusillé ce 12 juin 1944 à Valréas auprès de ses autres camarades martyrs.

Nous , jeunesse d'après guerre , nous avons le devoir de transmettre ce que nos aïeuls , nous ont inculqué de ces drames si tragiques. Par l'écrit, par la parole et par la voix d'Internet aujourd'hui. C'est grâce à ce blog sur les fusillés de Valréas  , que nous avons eu un contact d'un habitant de Châlons en Champagne (51) , qui nous a transmis un des premiers livrets relatant le massacre de Valréas où se trouvait à l'intérieur la photographie de Raymond GUINARD , inscrit au dos « Guinard Raymond tué par les allemands ». Tout ceci retrouvait dans un vide grenier de la région de St Amand sur Fion dans La Marne , déclenchant notre interrogation sur ce lieu de trouvaille. Raymond était-il comme nombre de jeunes réfractaires au STO, venu se réfugier en Provence ?

Question que je souhaite approfondir en recherchant la famille.

Nous avons eu déjà des recherches concernant Edouard Roger CONSTANT, qui nous avaient permis de retrouver l'auteur d'une lettre adressée aux parents du défunt.

Nous ne les oublions pas.

Livret 12 juin 19440001

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53 bougies à Valréas

8 Septembre 2012, 15:46pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

 

Article Patriote Résistant0001

Article sur le Patriote Résistant  Septembre 2012

 

PATRIOTE RESISTANT0001

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Chant des partisans interdit à Bolléne (Vaucluse)

29 Juin 2012, 10:33am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Rassemblement BOLLENE ART 28.06.20120001

Rassemblement Bolléne ART VAUCLUSE MATIN 28.06.20120001

Réponse du Préfet suite BOLLENE ART VAUCLUSE MATIN0001

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12 juin 1944 - 12 juin 2012, Valréas se souvient.

13 Juin 2012, 21:26pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

12 juin 2012 021 

Il y a 68 ans Valréas aurait du cesser de vivre, grâce au courage de son Maire Jules NIEL, la ville fût sauvée, mais ne put malheureusement rien faire pour les 53 fusillés, 27 résistants, 26 civils .

Combien sont-ils ces fusillés, massacrés de cette France occupée ? Combien de villes et villages portent les stigmates de cette effroyable guerre ?

Résistants authentiques, fusillés pour des raisons diverses, ils se battaient contre l'idéologie du nazisme, pour la liberté, la démocratie, le progrès social, un monde débarrassé de tous les racismes. Ils appartenaient à toutes les couches sociales de la population, à toutes les familles de pensée, à tous les engagements. Ils étaient la France dans sa diversité, dressée au fil des jours contre l’oppresseur nazi et ses collaborateurs pétainistes.

La diversité de la Résistance tenait aussi à la variété des origines nationales de ses combattants : ils venaient de partout. Beaucoup avaient fui la dictature de leur pays allié au régime hitlérien.

Des combattants Francs Tireurs Partisans de la Main d’œuvres Immigrés, FTP-MOI fusillés le 21 février 1944, des « étrangers » . Représentant la diversité de la Résistance sur notre sol, ils sont notre fierté.

12 juin12 (16)N'oublions pas toutes ces victimes civiles innocentes :

le 10 juin 1944 Oradour /Glane 644 victimes, dont 191 hommes, 247 femmes et 206 enfants massacrées ou brûlées dans l'Église du village

le 25 août 1944 124 habitants massacrés , la plupart femmes et enfants dans le Village de Maillé dans l' Indre

D'autres massacres se poursuivaient dans des lieux les plus éloignés des villes et villages dont les 16 victimes du Hameau des Crottes à la Bastide de Virac en Ardèche le 4 mars 1944 et la liste sera longue.

N'oublions pas ces imprimeurs de Valréas qui s'engagent dans la résistance en imprimant des tracts , des laisser passer et fausses pièces d'identité entre autre l'imprimeur Louis D'ISERNIA ou l'ouvrier Alfred BUEY tous deux fusillés ce 12 juin 1944.

N'oublions pas les paysans qui sous le risque de représailles hébergeront des réfractaires au Service du Travail Obligatoire, mais aussi des résistants. Ils feront partis du gros ravitaillement des divers Maquis .

A Valréas , Monnier Marius s'est investi parmi tant d'autres dans cette résistance dés le début de l'année 1943. A Montségur Sur lauzon dans la Drôme la famille GILLES où même des armes étaient cachées dans une grotte proche de leur habitation.

 

12 juin12 (10)N'oublions pas tous ces expulsés, évadés, réfugiés d'Alsace, ceux de la commune de Wisches dans le Bas Rhin, qui aboutirent dans le Vaucluse , partout où ils pouvaient s'insérer, dont parmi les divers pôles de regroupement : Valréas fût le plus important. Les familles CHARPENTIER, HERRY, SCHREYECK, OHREL , WEBER et tant d'autres.

 

Alors, il fallait faire peur, faire taire cette Résistance par des représailles nauséabondes.

Valréas était un obstacle pour les forces allemandes. Pour remonter de la Provence vers la Normandie, elles devaient éviter la nationale le long du Rhône continuellement bombardée. De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat « Unger »

Des barrages de résistants sont établis route d'Orange, route de Grillon, route de Baume. Deux avions allemands viennent mitrailler le barrage route de Vinsobres.

   

Le 12 juin , les Allemands sont signalés , venant de Visan, tout va très vite. La sirène retentit. L'ordre de repli n'étant parvenu aux deux groupes postés route de Baume, l'un commandé par Lucien GENOT et le second par Emile BOUCHET. Les deux groupes sont fait prisonniers.

Ils rejoignent sous des souffrances qui leurs sont infligées , le Portalon où d'autres personnes ont été arrêtées au hasard des fouilles dans la ville et la campagne.

 

C’est la marche funeste jusqu’à l’alignement devant ce Mur.Derrière eux leurs bourreaux.

 

Je citerai le témoignage de Jean Louis Chaulot Talmont âgé de 13 ans en 1944, recueilli en décembre 1989.

 

« Et brusquement , des coups de feu. Les prisonniers qui tombent sont ceux les plus prés de l'entrée de la route d'Orange. Le premier est un homme âgé. Il me semble qu'il porte des vêtements de travail d'agriculteurs, peut-être en velours. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a un chapeau de feutre sur la tête. Quand il tombe en arrière, le chapeau se met en travers mais reste sur sa tête. L'homme se retourne à plat ventre et tente de se mettre sur les coudes, face aux Allemands, les mains jointes. Presque aussitôt, venant de l'autre côté de la route, un soldat allemand s'approche de lui. D'un coup de pied, il envoie rouler le chapeau au loin, braque son arme sur la tête de l'homme et tire »

 

12.06.2010.1Oui, l’exécution était lente, douloureuse, machiavélique,jusqu'aux derniers qui virent tomber leurs camarades.

Avec l'aide de la Croix rouge, des pompiers et volontaires défiant les ordres, ils portreront secours aux rescapés, remplacés par des morts de la campagne. Détachés, attachés, maculés de sang pour les rendre semblables aux autres, c’est une horrible scène, une vision d’enfer, que ces sauveteurs ont le courage d’accomplir. Ils veilleront jusqu’au matin devant ce mur.

C'est la raison pour laquelle les familles de fusillés sont très attachées à la présence de ces deux unités lors de cette cérémonie.

 

Le combat quotidien de ces résistants préparait l’avenir.

Oui, ils aimaient la vie. Ils n’étaient pas « des terroristes ». Ils voulaient un monde meilleur pour tous. Ils voulaient vivre. Ne les oublions pas et soyons dignes de leur combat.

Je citerai une phrase d'une résistante déportée à Ravensbrück , Yvette LUNDY:

La résistance c'est d'abord un état d'esprit, les actes suivent. Mon idée de la résistance n'était pas de mourir en martyre sur l'autel d'une France libérée, j'avais 20 ans et j'aimais trop la vie pour m'offrir en sacrifice. J'avais plutôt en tête de pourrir la vie de l'occupant autant qu'ils nous la pourrissait.

Alors pour nous génération d'après guerre avec le soutien des ainés, celles et ceux qui étaient présents lors de ces atrocités  en tant qu' enfants, adultes, militants, combattants, résistants, nous nous devons de continuer le combat sous d'autres formes soient-elles , contre la xénophobie , le révisionnisme, la pensée unique , contre celles et ceux qui attisent la haine pour accéder au pouvoir, nous amène dans un même état d'esprit de résistance.

Comment pouvons-nous oublier tant d'atrocités au vu d'une idéologie contraire au principe des droits de l'homme, au respect des uns et des autres.

Cette terre de Résistance serait-elle une fois de plus souillée, une fois de plus par des paroles dérivantes, nauséabondes et mensongères.

Aurions-nous la mémoire courte. Tourner la page à ce passé n'est malheureusement pas d'actualité au vu des atrocités qui se passent dans divers lieux de ce monde soit disant humain.

Alors j'en appelle à toutes les consciences, si on laisse dire , on laissera faire.



Je remercie au nom de notre association des Familles de Fusillés, de Déportés, d'Internés, Résistants et Patriotes, les personnalités ici présentent, les représentants ecclésiastiques, les présidents ou représentants des diverses associations civiques, la Gendarmerie, la Police Municipale, le détachement des sapeurs pompiers et les représentants de la Croix Rouge.

Je remercie les portes drapeaux toujours aussi nombreux, les enfants accompagnés de leurs maîtres ou parents, la population Valréassienne et les diverses personnes venant de l’extérieur qui se sont joins à notre souvenir tragique dont un car de l'amicale du souvenir de la Résistance d'Auxerre.

Merci également au Souvenir Français qui depuis 3 ans offre les 53 bougies déposées par les enfants et qui seront allumées ce soir .

Je tiens à excuser Sœur Michèle ALAZARD qui apporte tout son soutien à notre association. , fille de Jean ALAZARD, alias Don José, officier dans l'aviation qui a été un informateur important pour la résistance locale.

Et je voudrai conclure que sur ce Mur qui est devant vous, ce ne sont pas que des noms inscrits représentant des familles de fusillés, mais bien une ville Martyre , que toutes les municipalités qui se sont suivies ont su honorer jusqu'à présent.





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12 juin 1944 à Valréas-Widerstand gegen die Wehrmacht

31 Mai 2012, 15:51pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

 Livre : Widerstand gegen die Wehrmacht

  

LIVRE DE KARL HEIDINGER0001Karl Heidinger et Gérard Rossi                                                                                       6.12.2003

 

Résumé

(Sur les événements du 12 juin 1944 à Valréas)

 

Au 6 juin 1944 les Alliés débarquèrent en Normandie. De Londres arriva l’ordre d’un soulèvement général en France. Deux jours après, un groupe de résistants entra dans Valréas. Le but principal de l’occupation de Valréas et d’autres lieux de la vallée du Rhône était de couvrir la mobilisation générale et le soulèvement général dans la zone Est montagneuse du département en créant un point de fixation pour les forces d’occupation.

Le chef régional de l’armée secrète (AS) le commandant « Alain » (Pierre Reynaud) délégua le commandement militaire sur Valréas au lieutenant « Georges » (Pierre Rigaud). L’autorité civile était exercée par Marius Gras et Louis Clarice, responsable de l’AS pour Valréas et environ. Une rivalité existait entre les forces Gaullistes, l’AS et la résistance communiste FTPF.

Les résistants prirent possession de la poste, la mairie et s’emparèrent des armes de la gendarmerie. Les lignes téléphoniques furent coupées, les collaborateurs et les miliciens, arrêtés. Des barricades furent dressées autour de Valréas en vue de résister. Dans un élan général, beaucoup de jeunes gens de Valréas, se joignent aux résistants.

La possibilité d’un repli en cas d’attaque allemande fut envisagée. Mais « Roger » (André Chaiffre) lieutenant de la FTPF, se prononce contre l’idée d’un repli et veut engager le combat avec son groupe. Au 12 juin, les Allemands attaquent et un ordre de repli est donné aux groupes de résistants. Cet ordre de repli n’est jamais parvenu aux deux groupes des FTPF, installées à la barricade de la route de Baume. Les anciens résistants expliquent ce fait que l’agent de la Gestapo Roger Ferrant, qui s’était infiltré les rangs de la résistance à Valréas, avait détourné l’ordre de repli. Une autre explication: Peut-être ces deux groupes ont été tout simplerment oublié suite à la confusion régnant au poste de commandement lors de l’attaque allemande.

Valréas était un obstacle pour les forces allemandes. Pour remonter de la Provence vers la Normandie, elles devaient éviter la nationale le long du Rhône continuellement bombardée. De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat « Unger »

·        Le noyau de ce groupe de combat se composait de 3 compagnies du 2me bataillon du 10me régiment de Panzergrenadiers de la 9me Panzerdivision. En tout, 13 officiers, 166 sous-officiers et 653 soldats. Parmi eux se trouvait le soldat Emil Bauer de la 7me compagnie. La 9me Panzerdivision stationnait pour repos en France du sud de mai à juillet 1944 suite à de sévères pertes sur le front russe. Pour l’attaque de Valréas le groupe de combat « Unger » fut appuyé par :

·        Une compagnie de vehicules blindés composée de 32 chars et deux chars de reconnaissance appartenant à la 9me section de reconnaissance de la 9me Panzerdivision, sous le commandement du capitaine Gerhard Blank.

·        Un groupe de la 8me compagnie (légionnaires) du 3me régiment de la division Brandenburg avec les interprètes nécessaires aux interrogatoires. Groupe placé sous le commandement du chef de compagnie le commandant Träger et le chef de groupe le lieutenant Demetrio, entre 25 et 30 hommes en somme. Les noms de 9 de ces hommes qui se trouvaient à Valréas le 12 juin 1944 sont connus.

·        Des Feldgendarmes de Montélimar accompagnés de 250 jeunes gens du service des travailleurs du Reich également stationnés à Montélimar. On confie au groupe de mitrailleuse lourde du soldat Emil Bauer un détachement de ces jeunes fanatiques qui ont moins de 20 ans.

·        Une section, cent hommes environ, du 200ème  régiment de sécurité stationné à Livron, sous le commandement d’un lieutenant. Ce régiment appartenait à l’escadrille de combat 200, une unité spéciale de la Luftwaffe. Pour combattre les résistants du Vercors elle avait organisé le parachutage spécial le 21.07.1944 à Vassieux.

 

Dans la marche d’approche vers Valréas, à Taulignan eurent lieu les premiers incidents impliquant le groupe d’Emil Bauer. Avec comme conséquence, 13 tués parmi les résistants et les civils plus 5 prisonniers fusillés ultérieurement.

En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ensemble avec les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulait fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route en moto. A mi-chemin, à Novezan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussi à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pieds mais la 9me section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible en fit environ 20 prisonniers. Ces prisonniers ont été rassemblés à Valréas au Portalon devant la maison Autajon (5 cours Tivoli, où se trouve actuellement une plaque commémorative). Puis ils devaient se rendre à l’Hôtel Thomassin (aujourd’hui Grand Hôtel), quartier général allemand pour s’aligner le long du mur d’en face.

Quand le barrage défensif sur la route de Baume se leva sans ordre de repli il était trop tard. 15 résistants en voulant traverser la route d’Orange furent cernés et se rendirent, parmi eux Joseph Coutton et Emile Bouchet. Le lieutenant allemand Demetrio, jugé plus tard par la justice militaire à Marseille, y avait participé. Encordés les uns aux autres, les prisonniers devaient parcourir 2 km à pieds pour rejoindre les autres prisonniers en face de l’Hôtel Thomassin.

Selon le témoignage de madame Jeanine Talmon, les prisonniers furent rapidement interrogés devant l’Hôtel.

Le maire Jules Niel, avec véhémence, insiste auprès de l’autorité allemande pour échanger sa vie contre les prisonniers. Il a pu sauver deux prisonniers civils, mais pas le troisième déclaré innocent par lui, parce qu’arrêté avec un revolver à la main. Ensuite l’autorité allemande le major Unger ne voulut plus discuter.

Qui donc par la suite a donné l’ordre d’exécution ? Cette question fut capitale lors du procès militaire en 1951 à Marseille et resta sans réponse. Le major Unger se trouvait dans l’Hôtel un court instant quand l’ordre d’exécution a été donné. Lorsqu’il en sortit, 6 à 8 exécutés se trouvaient déjà par terre. D’après le témoignage du Oberleutnant Blank de la 9me section de reconnaissance blindée, l’ordre d’exécution fut donné par un commandant fanatique du SD, car son chauffeur avait été blessé à l’approche de Valréas. On a soupçonné le commandant Wilhelm Hentsch responsable de la Feldgendarmerie d’Avignon. Il s’est défendu en précisant qu’en tant qu’officier de police on l’informait toujours après l’action militaire et que de plus il n’était pas à Valréas ce jour là. Le lieutenant Demetrio fut également soupçonné mais il put démontrer que sept ou huit morts se trouvaient par terre lorsqu’il arriva sur le lieu d’exécution après avoir mené les interrogatoires à la mairie. 

D’après les témoignages lors de l’instruction (surtout celui du maire Niel) le major Unger n’a pas donné l’ordre d’exécution. On peut supposer que sa demande ultérieure de mutation résulte du fait que son prestige avait été écorné parce que l’ordre d’exécution de Valréas avait été donné par un officier subalterne.

En tout il y a eu 53 morts à déplorer, dont 10 personnes pendant l’attaque sur Valréas. Quatre personnes ont survécu à l’exécution, Emile Bouchet, Joseph Coutton, Auguste Mary et Gratien Soureillat. Un cinquième, Alfred Buey, est mort à l’hôpital des suites de ses blessures.

Ainsi 47 personnes se trouvaient devant le peloton d’exécution. Parmi les 53 morts, 27 venaient de la résistance et les 26 autres étaient des civils considérés comme otages par les Français.

Les exécutés devaient être transportés par camion pour être enterrés quelque part, ce qui aurait permis aux allemands de découvrir les blessés. Jeannine Talmon a pu empêcher le déplacement des cadavres. En tant que représentante de la croix rouge elle avait eu un entretient familier avec un lieutenant allemand qui avait étudié l’électronique à Grenoble. Après discussion avec son supérieur, le lieutenant obtint que les morts restent sur place jusqu’au lendemain matin pour être comptés par un officier allemand et le maire.

Pendant la nuit les blessés furent évacués vers l’hôpital et remplacés par des morts lors des combats précédents. Le lendemain, à 6h le matin, les morts sont rassemblés dans la chapelle des pénitents blancs instituée comme chapelle ardente. Après mise en cercueil les familles purent identifier les leurs.

L’enterrement eut lieu à 6h30 le 14 juin sous les conditions de la préfecture. Le convoi funèbre de 7 charrettes tirées par des chevaux fut accompagné non par la population mais seulement par le maire, ses deux adjoints et les fossoyeurs. Mais le jour même les tombes étaient recouvertes de fleurs.

Helmut Demetrio, lieutenant de la 8me compagnie (étrangère) du 3me régiment de la Division Brandenburg, se trouva le 13 et 14 février 1951 devant la justice militaire à Marseille à cause de sa participation à l’attaque de Valréas. Le chef d’accusation était : « Arrestation illégale, Séquestrations arbitraires, Assassinats ». Le procureur réclama la peine capitale.

Le tribunal constata que 53 patriotes français furent assassinés avec préméditation à Valréas le 12 juin 1944 par des militaires allemands. Des actes de barbarie n’ont pas été commis pour l’execution de ces crimes. Le lieutenant Demetrio n’est pas coupable de ces crimes. Le tribunal par 4 voix contre 3 a déclaré Demetrio non coupable de la mort des 13 résistants tués lors de la bataille du barrage routier direction Baume ou lors de l’exécution. Ainsi Demetrio fut relaxé avec une légère majorité des voix.

La ville et la population de Valréas réclamèrent vainement une révision de cette relaxe. Dans un procès suivant le 10 avril 1951 à Bordeaux, Demetrio fut condamné à 10 ans d’emprisonnement pour ses méthodes d’interrogation qu’il avait employées dans le bordelais en octobre et novembre 1943. Il ne fit que 9 ans d’emprisonnement.

Longtemps j’étais sans espoir d’entrer en contact avec les survivants de l’exécution Emile Bouchet et Joseph Coutton, car ils s’étaient opposés au jumelage. Une fois fait connaissance, Joseph Coutton m’a beaucoup aidé à rechercher la vérité sur la tragédie du 12 juin 1944 et faire en sorte que les morts ne tombent dans l’oubli.

Par Joseph Coutton, j’ai pu connaître en Emil Bauer un témoin allemand qui avait écrit en 1946 ses souvenirs de guerre en tant que simple soldat. Emil Bauer avait beaucoup de sympathie pour la population française mais il était obligé de faire son devoir de soldat. Lors du « nettoyage » de Taulignan il sauva la vie d’un gendarme blessé ainsi que de six résistants qu’il avait arrêtés à Novezan. Il ne pouvait pas laisser passer le motard venant de Valréas et par-là a empêché le repli des résistants vers Nyons. De ce fait il a contribué sans dessein à la mort des hommes ainsi fait prisonniers.

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Souvenir de la déportation

17 Avril 2012, 20:12pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Valréas, Cérémonie du souvenir le dimanche 29 avril 2012 à 11h00 .

Monument aux morts et Mur des Fusillés

  birkenwald(boisdebouleaux)Auschwitz

 

 

Parole de Nuit et Brouillard:

 

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent



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