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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

histoire

Les paysans dans la résistance

14 Avril 2024, 07:21am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Le refus de l’occupation et du régime de Vichy ne se réduit pas aux grands noms et aux grandes figures qui, après-guerre, ont connu gloire et honneur. Comme les « combattants de l’ombre », des populations modestes ont aussi tenu une place particulière, quand tout s’effondrait, et ont osé faire face à la hargne sans limite des vainqueurs.(…)

Leur attitude est d’autant plus remarquable que la fratrie commence à s’opposer au gouvernement de Philippe Pétain dès la défaite. « Pas comme beaucoup, devenus résistants à la fin, quand la victoire était certaine », selon François, l’un des fils. (…)

Une reconnaissance bien tardive

Pendant quatre ans, cette famille ordinaire de paysans a choisi la justice et la liberté, n’hésitant pas à rompre avec la légalité et à prendre des risques inouïs. Après-guerre, ils s’engageront au Parti communiste durant au moins deux décennies, et resteront, toute leur vie, fidèles aux idéaux humanistes de leur jeunesse. « En toutes circonstances il faut savoir rester des hommes », diront-ils. Ils devront attendre 1977 pour se voir remettre la croix de Combattant Volontaire de la Résistance, mais à titre posthume pour le père, décédé dix-sept ans plus tôt, « même si on n’a jamais fait ça pour la gloriole ».(…)

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Musée de la Résistance Romans sur Isère

24 Janvier 2024, 10:23am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Musée de la Résistance Romans sur Isère

https://www.facebook.com/ANACR.Romans.BdP 

Le Musée Romanais de la Résistance en Drôme et de la Déportation : fin du combat ou nouveau départ ?

En 1972, 22 Résistants et Déportés de la région de Romans se constituent en Comité du Musée de la Résistance et de la Déportation, une association loi 1901 dont le but est « de recueillir des documents et des objets concernant la Résistance et la Déportation pendant les années 1939 à 1945 et de favoriser les recherches historiques relatives à cette période dans l’intérêt de l’Histoire et de la Paix ». Leur action se concrétise en 1974 par l’ouverture, avec l’aval de la municipalité d’alors, d’un musée dans l’ancien couvent de la Visitation où se trouve également le Musée de la Chaussure. Un billet commun ouvre l’accès aux deux musées.
Au début des années 1990, toujours avec l’appui de la municipalité, le Musée, devenu « de la Résistance en Drôme et de la Déportation », inaugure une nouvelle présentation. Les contenus du parcours de visite évoluent pour couvrir la période 1919-1945, avec comme thématique centrale la montée du nazisme et du fascisme en Europe, et pour intégrer les dernières évolutions muséographiques. En 2019 suite aux dégâts causés par un important orage de grêle et début novembre 2020 en raison de l’épidémie de la Covid, les deux musées de Romans sont fermés.
Le 19 mai 2021, la municipalité ne rouvre pas le Musée de la Résistance et avance quelques propositions d’accès aux collections qui resteront sans suite. L’émotion est vive au sein des associations qui perpétuent la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Celles-ci s’opposent résolument à ce qu’elles considèrent comme une fermeture de fait et forment un Comité de défense et de développement du Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation. Faute d’avoir pu engager le dialogue avec la municipalité, ce Comité introduit une requête auprès du Tribunal administratif de Grenoble sur la base d’une convention signée en 2000 entre l’association regroupant les porteurs des intérêts moraux et matériels du musée et la municipalité en exercice à l’époque. Parallèlement, le Comité de défense et de développement lance une pétition en faveur de la réouverture. Aujourd’hui chacun est en attente de la décision du Tribunal administratif : rejet ou, c’est bien sûr le souhait du Comité de défense et de développement, acceptation de la demande d’annulation de la fermeture actuellement en vigueur.
L'expression « lieux de mémoire », apparue dans les années 1980 à la suite de la publication de l'ouvrage éponyme de l'historien Pierre Nora, est depuis devenue une formule de circonstance derrière laquelle l’usage courant place en priorité des lieux et des objets, matériels et concrets ou abstraits et intellectuellement construits, dont la collectivité a choisi d'entretenir le souvenir. En France, cela va des dix Hauts-Lieux de la Mémoire nationale jusqu’aux plus humbles des Monuments aux Morts, en passant par les nombreux mémoriaux, nécropoles, stèles et autres éléments commémoratifs qui parsèment le pays. Tous ces lieux revendiquent un intérêt civique et pédagogique. C’est le cas également de la centaine de Musées de la Résistance et de la Déportation fondés pour entretenir le souvenir et promouvoir les valeurs de ceux qui se sont levés pour libérer le pays et rétablir la République.
Certains de ces musées, généralement parmi les plus discrets, sont restés très proches de la configuration matérielle et du message patriotique voulus par leurs fondateurs, d’autres ont bénéficié de circonstances qui leur ont donné envergure et visibilité. C’est le cas de celui de Grenoble, souvent cité en exemple. Soutenu par le Département, ambitieux et ouvert dans ses projets, très médiatisé, il propose aujourd’hui une offre mémorielle, historique et culturelle qui, bien que solidement ancrée dans la Résistance en Isère, la dépasse pour en confronter les valeurs aux interrogations du présent.
Le musée de Romans a pour sa part toujours eu un statut municipal. Sa gestion est régie par la convention déjà citée du 22 décembre 2000. Le Tribunal administratif de Grenoble dira (il l’aura probablement fait au moment où ces lignes seront publiées) si et en quoi la situation actuelle est, ou n’est pas, conforme aux termes de cette convention. Mais quel que soit son avis, le blocage que nous connaissons aujourd’hui met en évidence quelques incertitudes qui pèsent sur l’avenir. La première concerne l’utilité de deux musées de la Résistance dans le département la Drôme. En effet, Vassieux-en-Vercors, village-martyr et Compagnon de la Libération, abrite le Musée départemental de la Résistance du Vercors créé par un ancien Résistant en 1973 et repris par le Conseil général de la Drôme en 2009. Ce lieu a sa spécificité historique et géographique et, avec le mémorial du col de la Chau, la nécropole nationale de Vassieux et le village lui-même, il fait partie intégrante du puissant ensemble mémoriel du Vercors. Un ensemble dont le rayonnement justifié est à la hauteur des sacrifices qu’il commémore, mais qui parfois éclipse d’autres lieux de mémoire. Dans ce contexte, l’intérêt du musée de Romans pour d’autres faits de Résistance dans le département se justifie pleinement. L’historien Alain Coustaury le confirme dans une note de présentation des lieux de Mémoire en Drôme : « Avec une approche différente, les deux musées drômois, séparés par une cinquantaine de kilomètres, ne se concurrencent pas. »
Admettre comme acceptable le maintien des deux musées n’épuise pas les interrogations sur le devenir de celui de Romans. Sur le plan matériel et financier, la ville à l’évidence ne se montre pas disposée à prolonger son soutien et, par ailleurs, le Comité de défense et de développement du Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation ne semble pas pour l’instant avoir envisagé de solliciter d’autres collectivités potentiellement susceptibles de prendre le relais. Sur le plan historique, mémoriel et muséographique, le Comité n’exclut pas un changement d’échelle et de forme. L’expérience de musées en pointe comme celui de Grenoble montre que l’intervention d’un comité scientifique ouvert permet de faire évoluer les intentions locales de départ vers des projets à vision beaucoup plus large, nationale voire internationale. Le temps est peut-être venu de traiter le passé sur des bases européennes et non comme s’il était « propre à chaque nation », comme si l’horizon de la mémoire s’arrêtait aux frontières des États.
Quoi qu’il en soit, en ce tout début d’année 2024 à Romans, le Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation n’est plus accessible au public. Pour la pétition qui le dénonce, cet état de fait équivaut purement et simplement à l’effacement d’un lieu consacré à cette exigence toute particulière de l’existence humaine qu’est le « devoir de Mémoire ». Il s’agit, dans le cas présent, rien moins que de préserver et transmettre le souvenir et les valeurs républicaines d’un engagement populaire contre une idéologie mortifère dont la résurgence, plus active que jamais, devrait inciter à la vigilance. Dans cette approche, la fermeture sans lendemain du musée ne peut que s’inscrire dans l’avenir régional comme un signe négatif à la portée et aux conséquences incalculables.
Michel JOLLAND Membre titulaire 
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Ces « héros » du 12 juin 1944 à Valréas

26 Janvier 2023, 10:52am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

5 éditions de 1981 à 2001

5 éditions de 1981 à 2001

On pourrait leur donner dans leurs divers engagements la mention de héros, comme la définition de ce mot nous indique « Personnage mythique ou légendaire ayant accompli des faits extraordinaires. »

Qui sont-ils ces héros d’un jour, si ce ne sont les 53 fusillés du 12 juin 1944, mais quel acte héroïque auraient-ils effectué ?

Plus de 79 ans après de cet engagement de résistance, nous nous apercevons que des témoignages sortent d’une ou plusieurs pages inscrites à l’encre noire, loin de les désapprouver, si ce n’est de s’interroger de cette absence depuis les faits, qui seraient dictés sur ces pages souvenirs.

A Valréas, on sait qu’un livre sur cette tragédie du 12 juin 1944, où il y eut 53 fusillés, résistants et otages a été édité  « 12 Juin 1944 – 53 fusillés à Valréas – Récit et témoignages, 5 éditions de 1981 à 2001, faisant suite à des écrits d’un autre livre  «  Histoire extraordinaires de la Résistance dont l’auteur est Paul Dreyfus, journaliste, aux Editions Fayard. Dans un de ces paragraphes, l’auteur au vu de divers témoignages, fait mention de l’ordre de repli qui « n’aurait pas été exécuté », d’où la publication du livre du 12 juin 1944, pour expliquer les faits à la population valréassienne qui semblait ne pas être informée.

Rappelons que ce livre publié en 5 éditions où des témoignages au fil des ans ont été rajoutés, d’autres semblent restés absents depuis, et s’ouvrent au lendemain de la disparition des derniers témoins, témoignant dans ce livre.

Pour en revenir à ces « héros » ayant accompli des faits extraordinaires, dans un laps de temps, entre le 8 juin et le jour final de leur exécution le 12 juin 1944, nous sommes à même de dire que leur sacrifice pour sauver une population rassemblée sur la place de l’hôtel de ville, entourée d’une armada guerrière ennemie, peut-être comparé à un acte héroïque, même si 26 otages pris au hasard pour faire le nombre de « combattants se repliant dans le maquis » furent aussi exécutés.

Avec l’ouverture de certaines archives historiques, qu’elles soient françaises ou allemandes, nous prenons connaissance de divers documents, pour ce qui est des témoignages, osons croire que les auteurs eurent une faiblesse pudique à les écrire bien tardivement.

Cette histoire appartient à ceux qui l’ont connu, mais ne peuvent pour certains s’en faire mienne.

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Occupation éphémère de Valréas par la Résistance.

19 Novembre 2022, 10:54am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie groupe de résistants de Tulle (Corrèze)

Photographie groupe de résistants de Tulle (Corrèze)

Occupation de Valréas par la Résistance décidée, mais loin d'être efficace, si ce n'est de l'inconscience d'un certain haut commandement, sachant que les « troupes de résistants » non loin d'être des centaines d'hommes, mais quelques vétérans de la première guerre mondiale, des résistants venant d'autres lieux « appuyés » par des jeunes réfractaires au S.T.O. Malgré, l'avertissement d'un autre officier, le Commandant Joseph ALAZARD, alias « Don José » : «... le 11 juin au soir, il renseignait lui-même, devant plusieurs témoins à un poste avancé, et sous le feu de l'aviation allemande qui devait se produire le lendemain. Il conseillait une manœuvre en retraite vers le maquis, quitte à faire par la suite un retour offensif. .. » , le repli n'a pas été donné assez vite pour éviter toute confrontation avec l'ennemi. Un des barrages ne le recevant pas, nous en connaissons la suite, comme nous connaissons l'arrestation d'autres résistants en fuite ainsi que des otages civils. Puis cette inconscience d'un « officier » Capitaine par la suite lors de divers combats, André Roger CHAIFFRE, envoyé par le Parti Communiste Français de Marseille pour prendre le commandement des F.T.P.F. Même si sa venue par les FTPF de Valréas est contestée, il a bien était dans l’État Major du Capitaine ALAIN..... et devint par la suite l'officier en second du Colonel LEGRAND au commandement de la Drôme. De cette occupation éphémère, du 8 au 12 juin 1944, deux avions de reconnaissance allemands survolés la région, fallait-il comprendre que les troupes allemandes en retrait étaient prêtes à intervenir au moindre accrochage. Sans repli, comme il avait été décidé, les risques étaient majeurs.

André CHAIFFRE, alias « Roger », se trouvant sur un barrage n'a trouvé de mieux lors du passage des avions, de prendre un fusil mitrailleur et de leur tirer dessus. Fort heureusement sans les atteindre, contrairement au déclaration du capitaine Alain dans un de ses témoignages (le grossissement des actes étant dans chaque engagement militaire bien connu). Mais cet acte, aurait déclenché le mécontentement de certains officiers allemands décidant de prendre en otage la ville de Valréas.

 

Aujourd'hui, cet acte de résistance peut-être perçu comme irréfléchi !

 

Bien des témoignages revendiques, que malgré l'engagement de combattre l'ennemi, la peur était en soi et le manque d'entraînement qu'ils soient du Chef ou du combattant volontaire.

Que ce soit à Tulle, comme décrit ci-dessous, où à Valréas connaissant les faits.

 

« on n'était pas des guerriers, on venait juste de quitter l'école, la charrue. On avait peur pour sa peau. Pour ma part, je songeais d'abord à me protéger des tirs allemands avant de riposter. » - Entretien de Roger Bette avec Emmanuel Amara, dans le documentaire Tulle, enquête sur un massacre 10 juin 1944

« Beaucoup d'éléments ont été décevants sous le feu et on lâché pied dés qu'ils ont senti devant eux une certaine résistance. On ne fait pas des soldats avec des recrues organisées depuis huit jours à peine. Par ailleurs, certains chefs de détachements et de compagnies manquent de l'allant nécessaire pour entraîner les hommes au combat. On sent très nettement la crise des cadres sulbaternes au point de vue militaire » AMT, J.-J. Chapou, Considérations générales sur l'échec de Tulle.

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Alsace: de nouvelles fouilles organisées dans l'ancien camp de concentration du Struthof

20 Août 2022, 07:45am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La Rafle du VEL D’HIV

12 Juillet 2022, 17:38pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie Le Point

Photographie Le Point

Il y 80 ans l’inimaginable se produit par l’homme d’une soi-disant humanité, loin de la bienfaisance envers son prochain. Une période que la France se doit de ne pas oublier.

La rafle du Vélodrome d’Hiver  souvent appelée « rafle du Vél'd'Hiv »

Le 16 juillet 1942, commençait une des plus ignobles actions sur le territoire français – Terre de liberté, de fraternité – L’horreur est encore plus fortuite quand on sait que  le gouvernement de Vichy, sous la houlette du Maréchal Pétain en est l’instigateur sur les recommandations des nazis à la botte d’Hitler, l’extermination des Juifs.

A Valréas la rafle est aussi présente

Le 12 juin 1944, étant auprès de l’Etat-Major allemand installé à la terrasse du Grand Hôtel (1) place du Monument aux Morts de Valréas, en qualité d'infirmière de la Croix Rouge et requise pour différentes coordinations, j'ai constaté au retour d'une recherche de blessés et de morts dans la campagne, que plusieurs personnes étaient groupées à la hauteur du garage de l'hôtel: hommes, femmes, dont une jeune femme avec deux jeunes enfants, ce qui m'avait frappée. J'ai demandé au lieutenant interprète ce dont il s'agissait. Il m'a répondu ; « Ce sont des juifs, nous les emmenons ». En effet, plus tard, avant que les occupants commencent à partir, ces personnes ont dû monter dans un camion qui attendait à la hauteur de l'actuelle caserne des pompiers. Ayant été appelée à l'hôpital, j'ai constaté à mon retour que le camion n'était plus là. Je ne connaissais aucune de ces personnes nominativement, mais j'avais eu l'occasion de les voir dans la rue ou chez les commerçants.

Valréas, le 29 juin 1984 signé J Rutschi-Talmon – Vice-Présidente ANACR Valréas

Valréas et la législation discriminatoire envers les Juifs - 12 JUIN 1944 - 53 Fusillés à VALREAS (over-blog.com)

 

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Le Chambon-sur-Lignon, parcours et mémoire de la résistance

3 Mai 2022, 07:16am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La Résistance au pays d'Apt

27 Avril 2022, 12:16pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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La traque des Juifs à Valréas

6 Février 2022, 15:21pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

ANONYME © NARA / Le Mémorial de Caen

La ville de Valréas n'a pas échappée à la traque des Juifs, mais la population a su manifester sa bienfaisance.

 

Selon  Jean-Pierre Kaminker, les nombreux juifs réfugiés à Valréas y ont joui d’une sécurité relative, la bienveillance faisant obstacle à la persécution. Le mérite en revient selon lui à la population considérée dans son ensemble, quoique sa minorité protestante fasse l’objet d’un hommage particulier.

La persécution contrariée - Jean-Pierre Kaminker | Éditions Lambert-Lucas

 

Ce sont des juifs, nous les emmenons !

Le 12 juin 1944, étant auprès de l’État-Major allemand installé à la terrasse du Grand Hôtel1 place du Monument aux Morts de Valréas, en qualité d'infirmière de la Croix Rouge et requise pour différentes coordinations, j'ai constaté au retour d'une recherche de blessés et de morts dans la campagne, que plusieurs personnes étaient groupées à la hauteur du garage de l’hôtel : hommes, femmes, dont une jeune femme avec deux jeunes enfants, ce qui m'avait frappée. J'ai demandé au lieutenant interprète ce dont il s'agissait. Il m'a répondu ; « Ce sont des juifs, nous les emmenons ». En effet, plus tard, avant que les occupants commencent à partir, ces personnes ont dû monter dans un camion qui attendait à la hauteur de l'actuelle caserne des pompiers. Ayant été appelée à l'hôpital, j'ai constaté à mon retour que le camion n'était plus là. Je ne connaissais aucune de ces personnes nominativement, mais j'avais eu l'occasion de les voir dans la rue ou chez les commerçants.

Valréas, le 29 juin 1984 signé J Rutschi-Talmon – Vice-Présidente ANACR Valréas

 

Concernant les deux enfants que décrit Jeannine Talmon, il s'agirait peut-être de Georges et Alfred Dreyfus.

Le 25 juin 1984, Alfred Dreyfus adresse une lettre à monsieur le maire de Valréas :

Monsieur le Maire,

Ayant habité votre ville en 1944, j'ai été pris avec mon frère dans une rafle par les troupes allemandes.

Le Ministère des Anciens Combattants me demandant les dates de mon arrestation, je vous serais reconnaissant de me les faire connaître si vous avez mentionnées ces dates dans les registres de votre ville.

La cousine de ma mère demeure toujours à Valréas (Mme André Jambard, cartonnière) pourrait peut-être vous donnez quelques renseignements à ce sujet, si toutefois elle s'en souvient, il y a aussi la famille Mr Petit (notaire) qui habitait à côté de chez mes parents, qui pourrait vous donner également des renseignements.

Dans l'attente de vous lire, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mon profond respect.

Signature

PS/ Je pense qu'il s'agit du mois de Juin ou juillet 1944 vers 17heures 30 environ.

 

Je soussigné, Jacqueline Guin, née Petit, certifie être présente lors de l'arrestation de Alfred  et Georges  Dreyfus le 12 juin 1944. ils habitaient chez leurs parents 29 route de Vinsobres à Valréas, se trouvant sur le pas de leur porte, ils ont été interpellés par les Allemands qui patrouillaient dans le quartier. Par leurs parents nous avons su qu'ils étaient acheminés sur la citadelle de Pont Saint Esprit où ils sont restés jusqu'à la libération, prisonniers.

Valréas le 29 juin 1984 signé J. Guin

 

Il est à noter de nos recherches : Famille Canaud - Marguerite Canaud, 37 ans, née à Valréas le 29 décembre 1905, est arrêtée parce que juive et déportée sans retour de Drancy vers Sobibor le 23 mars 1943 par le convoi n° 52.
Déportation : 23/03/1943 convoi no 52

 

1Hôtel Thomassin à l'époque Témoignage de Jeanine Talmon – Infirmière en chef de la Croix-Rouge à Valréas

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