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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Les fusillés du Mur à Valréas, devaient-être incinérés !

29 Juin 2020, 08:36am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

C'est une histoire dont beaucoup de Valréassiens n'ont eu connaissance, les allemands avaient prévu après avoir fusillé les résistants et otages devant le Mur route d'Orange, de les emmener dans des camions et de les incinérer dans la campagne, un acte encore plus ignoble, laissant aucune trace de leur passage si ce ne sont du sang et des larmes. Une femme, se trouvant face à ce mur d'exécution, a pu grâce à sa ténacité sauver tous ces corps et surtout ceux qui étaient encore vivants. Cette femme, cette dame, Jeannine Talmon, infirmière de la Croix-Rouge, mérite toute la reconnaissance des familles de fusillés, ainsi que tous celles et ceux présents ce jour tragique pour Valréas.
Toile du peintre Bernard Merle offerte à l'association des Familles de Fusillés

Lettre adressée à Émile Bouchet, résistant, Fusillé-rescapé

 

Paris le 5/10/50

 

Mon cher Bouchet,

 

J'ai reçu ce matin votre lettre, retransmise de Marseille et je m'empresse d'y répondre et en même temps de venir vous remercier de bien vouloir vous occuper de moi – Avec Joseph Coutton vous êtes un petit peu mes deuxièmes fils, puisque j'ai pu par ma modeste intervention, contribuer à vous garder cette vie, à laquelle on tient tant et qui pourtant vous éprouve atrocement.

Je ne sais si j'aurai pu être assez claire dans mon résumé d'activité, mais je pense que vous pourrez parfaire ces renseignements vous-même. Je tiens pourtant à vous préciser une chose que vous ignorez peut-être car, au moment où cela se passait, vous étiez, hélas, allongé le long de ce mur d'horreur dont le souvenir ne pourra jamais s'effacer en moi.

Après vous avoir fusillés sous mes yeux – J'étais en effet devant l'hôtel où les allemands avaient établi leur P.C. À ce moment là, je reçu l'ordre d'un officier allemand de monter à la Mairie prévenir que l'on interdise à la population de descendre en direction du lieu d'exécution. Montant donc vers la place de la Mairie, j'ai rencontré Mr l'abbé Gertoux à qui je demandais de descendre et de demander l'autorisation de bénir tous ces pauvres corps torturés. Redescendant au P.C. Allemand, monsieur l'abbé vient à moi le visage défait, me disant que quelques uns parmi vous remuaient encore et de faire quelque chose. J'ai alors parcouru la longue file de ces 44 corps allongés et n'ai pu constater la chose.

Je suis revenue vers les allemands et ai entrepris de discuter avec un grand lieutenant qui parlait asse bien le français. J'appris alors, ce que beaucoup de Valréassiens n'ont jamais su , les corps devaient être ramassés sur des camions amenés exprès par les allemands,menés en campagne et incinérés. Je ne peu vous dire ici toutes mes pensées, toutes mes angoisses. J'ai entrepris alors une lutte d'adresse et de mensonges qui a duré prés de deux heures. La chance m'a favorisé car ce lieutenant allemand était un frontalier, voisin de Belfort où j'habitais avant la guerre. Connaissant bien le régiment 188e d'artillerie où mon mari était capitaine.

Donc, après avoir étendu la conversation, mêlée de revendication concernant nos fusillés, cet officier a été trouvé le commandant, a discuté avec lui, puis m'a dit en souriant « Vous êtes têtue, mais aussi vous êtes brave et nous vous laissons les corps dont vous serez responsable ». J'ai accepté avec joie. Ils sont partis, vous connaissez le reste.

Un témoin a assisté de loin à ce que je vous raconte, c'est un pompier, habitant là, dont je ne connais pas le nom, mais que vous reconnaîtrez peut-être car il a eu une main coupée par une machine à scier le bois.

Je tenais à vous dire cette petite phrase de mon intervention du 12 juin 1944, car à mon avis c'était la plus importante. Je ne l'ai jamais beaucoup racontée car à Valréas, je sais qu'étant étrangère au pays on ne m'a jamais compté au nombre des personnes dignes d'une reconnaissance...

Je vais vous éclairer en vous contant ceci , vous serez trouver les noms. En Autriche avec mon mari en 1946, nous avions parmi nous à l’État Major d'Innsbrück un Commandant chargé de la recherche des criminels de guerre – rescapé de Dachau et de Buchenwald. Le Commandant voulait absolument me faire obtenir la Croix de guerre (car je n'ai jamais sollicité aucune récompense et me demandait pour cela quelques renseignements officiels, c'est à dire consacrés par la Croix Rouge et les notabilités de Valréas. J'ai alors écrie à Madame la Présidente de la Croix Rouge de Valréas... je n'ai jamais eu de réponse.Découragée, je n'ai plus rien tenté et j'étais décidé à continuer, si des événements nouveaux ne me contraignaient à chercher une situation afin de pouvoir permetre à mon fils de terminer ses études.

Je tiens donc à vous remercier à nouveau de ce que vous pourrez faire pour moi.... Je puis pourtant vous dire tout de suite que celle qui doit en premier être citée et récompensée, hélas à titre posthume est la dévouée et courageuse Mireille Montabaranom (je ne connais pas son nom de dame). …

Je vous prie de croire....

 

Signé Jeannine TALMON

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Chronique de l'épuration à Valréas, pour le massacre du 12 juin 1944

28 Juin 2020, 10:36am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Chronique de l'épuration à Valréas, pour le massacre du 12 juin 1944

C'est par ces lectures diverses de documents, que l'on peut comprendre au mieux les condamnations légères ou l'amnistie des tortionnaires du 12 juin 1944 à Valréas. Dont celle de Demetrio Helmut, lieutenant de la 8ème Compagnie Brandebourg – C'est par ces lectures que bien des témoins de la partie civile n'ont pu être entendu et par leur témoignage apporter des preuves accablantes sur cette journée, entre autre Jeannine Talmon, infirmière de la Croix-Rouge présente devant le mur lors de la fusillade.

 

Amnistie – Immunité, deux mots qui ont un sens pour les coupables et qui de nos jours se répètent !

 

Chronique de l'épuration – 15 avril 1946

 

Les Cours de Justice

 

Les Cours de Justice ont vécu.

 

Seule, la Cour de Justice de Paris, dont les pouvoirs ont été protégés, ne fermera ses portes que dans deux mois.

Leur naissance avait fait naître de grands espoirs. Longtemps encore sans doute, on discutera de leur utilité, de leurs travaux et de la qualité de leurs arrêts.

Tentons d'établir en toute impartialité le bilan de ce qu'il est possible d'inscrire à l'actif et au passif de ces juridictions, nées de la libération.

Comme toute chose qui n'a pas subi l'épreuve du temps et de l'expérience, les cours de Justice, pendant leur courte existence n'ont pas été à l'abri de tout reproche et de toute critique.

Créées par l'ordonnance du 26 juin 1944, elle-même modifiée par plusieurs textes de loi, les cours de Justice avaient pour mission de réprimer : « tous les faits de nature à favoriser les entreprises de l'ennemi », leur champ d'application était immense.

Composés d'hommes ayant fait leurs preuves dans la résistance, et qui ne devaient compte de leur verdicts qu'à leur conscience, elles semblaient devoir donner satisfaction même aux rigoristes les plus exigeants.

Il est incontestable, qu'au début, de sévères et justes sanctions ont été infligées aux serviteurs de l'ennemi. Le nombre de condamnation à mort en est la preuve.

Malheureusement, l'intransigeante de ceux qui étaient chargés de la répression s'est affaiblie et leur fermeté à progressivement diminué. Est-ce la lassitude, est-ce le trop grand nombre de coupables, est-ce la fastidieuse répétition journalière de ces mêmes faits répréhensibles, petit à petit les sanctions sont venues moins sévères et tel accusé qui en 1944 aurait certainement été condamné à vingt ans de travaux forcés, ne se voyait infliger fin 1945 que deux ou trois années de prison.

On peut relever dans l'organisation et le fonctionnement des cours de Justice, au moins trois lacunes importantes.

La première est la non admission de la partie lésée à l'instruction et à l'audience.

Devant tous les tribunaux répressifs cependant, l'intervention de la partie civile est un droit.

Admis au débats, ceux qui ont été victimes des agissements criminels des collaborateurs, auraient pu par 'intermédiaire d'une voie autorisée, faire connaître aux jurés, leurs souffrances, réfuter par avance les inexactitudes de l'accusé dans la présentation de sa défense, et dans tous les cas obtenir immédiatement la légitime réparation de leur préjudice.

On sait que pour obtenir cette réparation, ils doivent s'adresser aux tribunaux civils, et, avancer des sommes souvent importantes pendant que les condamnés ont de leur côté eu toute facilité pour mettre à l'abri leurs biens.

La seconde est la défense faites aux membres des cours de Justice d'accorder le bénéfice du sursis.

Cette interdiction qui avait pour but de renforcer la sévérité a eu pour résultat d'entraîner de nombreux acquittements, quand il y avait un doute sur la culpabilité ou que la peine était disproportionnée à la faute.

En fin par un singulier renversement des rôles, devant la Cour de Justice, le juge d'instruction était dépouillé de sa prérogative essentielle qui est celle de juger.

Ce n'était pas à lui qui appartenait, bien qu'il ait instruit l'affaire de décider si un prévenu devait être déféré ou non à la Cour. C'est un magistrat du Parquet, que sa qualité d'accusateur privait de la sérénité désirable, qui décidait.

Cet exposé ne concerne que les chambres criminelles des cours de justice. Les chambres civiques et leurs attributions devront faire l'objet d'une étude spéciale.

Il est incontestable que trop de coupables sont passés entre les mailles des filets tendus par une juridiction forcément imparfaite parce qu'exceptionnelle.

Et nous ne parlons pas de tous ceux qui jouissent actuellement de l'impunité la plus complète, en raison de l'inertie et parfois de la complaisance des services de police.

En résumé, les cours de justice n'ont pas satisfait la soif de la justice qui était celle de tous les Français.

Il n'est pas matériellement possible de réviser toutes les décisions rendues, ce serait d'ailleurs injuste.

Nous nous permettons cependant à ce sujet de suggérer ce qui suit.

Ne serait-il pas souhaitable qu'un texte de loi intervienne pour créer une juridiction supérieure qui aurait pour mission de réexaminer et juger à nouveau :

 

1/ Tous les faits justiciables des cours de Justice, quand lesdits faits ont été soumis aux juridictions ordinaires (tribunaux civils ou militaires) avant la création des cours de Justice.

2/ Tous les faits de collaboration qui ont été reconnus établis par les cours de Justice, mais dont les auteurs ont été acquittés ou relevés de l'indignité nationale, sous prétexte de services rendus à la résistance.

3/ Tous les faits de nature à favoriser les entreprises de l'ennemi qu'il y ait eu condamnation ou acquittement, s'il y a eu une partie lésée, et si cette partie, n'a pas été appelée, soit parce qu'elle était retenue en Allemagne, étant entendu que ladite partie lésée le demandera et se constituera partie-civile.

 

René VAUTHIER

Avocat

 

Source : Bulletin de la Résistance numéro 7 – Deuxième année – 15 avril 1946

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Liste des résistants inscrits au Service Historique des Armées

27 Juin 2020, 16:03pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Dossiers individuels qui composent le fonds , concernant des personnes dont les services de résistance ont été homologués ou non au titre des F.F.L. (Force Française Libre), des F.F.I. (Force Française de l'Intérieur), des D.I.R. (Déporté Interné Résistant), ou de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française). Ils sont constitués des pièces fournies par les demandeurs et les documents issus du travail administratif.

Liste ci-dessous, sous réserve d'omission dans les recherches actuelles.

 

Liste des résistants inscrits au Service Historique des Armées

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12 juin 2014, invitation du Ministre délégué aux Anciens Combattants

26 Juin 2020, 16:42pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Présence du Sous-Préfet le 12 juin 2016

Présence du Sous-Préfet le 12 juin 2016

Lettre envoyée au Ministre délégué aux Anciens Combattants, sollicitant sa présence lors de la commémoration du 70ème anniversaire (12 juin 2014) du massacre du 12 juin 1944.

Lettre envoyée le 23 janvier 2014, avec envois, d'une copie au Directeur de l'Office Nationale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre à Avignon, d'une copie au Président du département du Conseil Général de Vaucluse à Avignon, d'une copie au Maire de la commune de Valréas.

 

A noter que cette demande a été relayée par les divers représentants cités ci-dessus.

 

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Michel REBOUL: "Je ne peux rester insensible"

25 Juin 2020, 10:32am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article La Tribune du jeudi 25 juin 2020

Article La Tribune du jeudi 25 juin 2020

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Les fusillés de Valréas

24 Juin 2020, 07:26am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Les fusillés de Valréas

Bien des sources, dont celle-là :  

 

 Renseignements Michel Reboul, Association des familles de fusillés de Valréas.

 site internet12-juin-1944valreas.over-blog.com. (création  en 2009 - Michel Reboul)

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Michel Reboul se maintient dans l'association des Familles de Fusillés

22 Juin 2020, 14:03pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

12 juin 2019 - 75ème commémoration

12 juin 2019 - 75ème commémoration

Communiqué de presse

 

Depuis la mise en « sommeil officieuse » de notre association et
ma démission ( non actée en assemblée générale), faisant suite à
mon incompréhension au vu du déroulement de la cérémonie du 12
juin 2020, j'ai eu des encouragements sans précédents,
téléphoniques et envois de messages, et ce, non pas que par des
membres des familles de fusillés, mais aussi de nombreux
Valréassiens ainsi que sur les réseaux sociaux.

Par ces démarches, je ne peux rester insensible, et laisser tomber une
association qui perdure depuis 75 ans, ainsi que mon dévouement
depuis 30 ans, mon implication est et restera journalier.

Par ces demandes, ces encouragements, même si sur un coup de colère
justifié pour moi, pour la présence de toutes les familles de
fusillés ce 12 juin
, j'assurerai la poursuite d'une mémoire mémorable à Valréas. Il est évident, que ma demande de maintien de ma fonction de président devra être soumise lors d'une prochaine assemblée générale.

Je tiens à remercier chaleureusement celles et ceux qui m'ont encouragé dans ce sens



 

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Hommage : Il y a 80 ans, 48 tirailleurs sénégalais étaient exécutés par les allemands à Chasselay, dans le Rhône

21 Juin 2020, 10:14am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

L'important du devoir de mémoire et de recherches !

 

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Les réfractaires du S.T.O. à Valréas et ses alentours

21 Juin 2020, 09:33am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Les réfractaires du S.T.O.   à  Valréas et ses alentours

Réfractaires du service du travail obligatoire en Allemagne, ils se devaient de « fuir » pour outre passer cette obligation instituée par l'Allemagne mais aussi par la collaboration de Vichy. Ils se devaient grâce à des aides extérieures, médecins qui leurs fournissaient de faux certificats médicaux mentionnant un état de santé incompatible avec le travail demandé, où plus encore, le refuge dans les divers maquis de la région et entre autre celui de la Lance .

Chastan Pierre - Vive la quille - Vive De Gaulle - A bas Pétain - Laval au poteau

Et si l'étape avant de rejoindre le maquis, était un petit cabanon où le réfractaire devait attendre d'être pris en charge par un responsable, qui devait être sûr si la personne concernée était bien réfractaire, et non une personne qui avait ordre de s'infiltrer dans les groupes de maquisards afin de renseigner l'ennemi. Une stratégie qui grâce à bien des infiltrer ont coûté la vie à nombre de résistants.

 

A Valréas et dans les alentours nombre de ces cabanons sont présents, dans divers champs et vignes.

Celui que nous avons pu découvrir se trouve face à la Lance, des inscriptions y sont présentes, gravées sur les murs intérieurs. Une attente parfois longue, qui laissait à penser de mettre « son empreinte » avant de rejoindre pour de longs jours une autre vie, loin de la famille.

Une partie de la liste de noms gravés dans ce cabanon

A noter : De cette liste de noms recueillie sur les murs, il est possible que certains n'ont rien à voir avec la Seconde guerre mondiale, peut-être des inscriptions de personnes de passages dans les années suivantes . Mais des dates inscrites que nous avons recueilli nous confortent sur certains noms.

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