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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

12 juin 1944- 12 juin 2010 à Valréas le souvenir demeure

16 Juin 2010, 20:39pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

12 juin 2009

Intervention devant le mur du Président des Familles de Fusillés

Ce 12 juin 1944,

 

Je n’étais pas à Valréas, comme nombre d’entre nous, nous n’étions pas nés ou d’autres poursuivant le combat dans diverses régions.

Mais nos parents, grands parents et amis se sont retrouvés face à ce Mur.

 

Grand père, père, enfant, frère et oncle ,  fusillés civils ou résistants, déportés, internés, nous représentons cette famille.

 

Ce 12 juin 1944,

Un bruit assourdissant fige Valréas, la sirène retentit, c’est l’étonnement avant la peur.

Deux jours après le massacre du village d’Oradour/Glane, Valréas risque les mêmes représailles.

Encerclée par des troupes de la Waffen SS.

Seul contre une armée aguerrie un groupe de résistants est encore présent  sur la route de Baume, les ordres de repli ne lui parvenant pas, il sera fait prisonnier.

Le Maire Jules NIEL, destitué mais ceint de son écharpe s’interpose devant l’Officier allemand qui l’informe que la ville va être détruite. 

Rassemblée sur la place de la Mairie la population est transite de peur. Du haut du kiosque, un officier allemand harangue la foule, phrases traduites en bon français par un soldat portant l’uniforme allemand.

Pendant ce temps là, la horde de Waffen SS, poursuit son horrible mission d’abattre sans sommation, dans la campagne, dans les rues des hommes dont un  vieillard de 70 ans Ulysse JARDIN.

Le jeune Augustin BARJOL, 20 ans, gardant la Mairie sous ordre de ses chefs, sera arrêté et fusillé.

Le groupe de résistants de la route de Baume fait prisonnier rejoint LE PORTALON lieu de rassemblement où d’autres sont déjà présents et notamment des civils pris lors des rafles et du pillage dans les maisons.

C’est la marche funeste jusqu’à l’alignement devant ce Mur.

Ouvriers, paysans, employés, patrons, résistants et civils étaient alignés face à ce Mur.

Derrière eux leurs bourreaux. L’exécution était lente, douloureuse, machiavélique.

 De leurs âges ils formaient trois générations.

Malgré les supplications du maire Jules Niel auprès de l’autorité allemande pour échanger sa vie contre les prisonniers. Les uns après les autres tombèrent, et leur sang ne fît qu’un. Les détonations retentirent dans ce village dont les larmes se mirent à couler.

De leur beuverie, de leurs agissements inhumains, les exécuteurs laissèrent  ces corps sans vie, ordre de ne pas les toucher.

53 fusillés civils et résistants, le plus jeune Georges KRIEGER, n’avait que 17 ans.

Quatre seulement survécurent à ce massacre.

Femmes de la Croix rouge, pompiers défiant les ordres,  iront porter secours aux rescapés, remplacés par des morts de la campagne. Détachés, attachés, maculés de sang pour les rendre semblables aux autres, c’est une horrible scène, une vision d’enfer, que ces sauveteurs ont le courage d’accomplir. Ils veilleront jusqu’au matin devant ce mur.

Rescapés, jeunes résistants iront poursuivrent jusqu’en Maurienne les meurtriers de ces multiples massacres.

Voilà cette effroyable journée du 12 juin 1944, 66 ans après souvenons-nous.

Cette journée du 12 juin 1944, doit rester une journée immuable. Une journée consacrée aux Martyrs civils et résistants.

Les vieilles familles que nous sommes se souviennent, faisons en sorte que les nouveaux résidents sachent que Valréas est une ville Martyre gravée pour l’éternité.

Je tiens à remercier les autorités civils et militaires, les représentants religieux, les représentants des associations, les représentants des écoles et les enfants, la population présente. Je tiens chaleureusement à remercier nos Portes drapeaux qui sont l’emblème de nos diverses associations civiques et qui par leur présence, rendent hommages aux Morts pour la France.

Le président

12 juin 44 -10-

Photos : Niel (La Provence)

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