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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

André Chaiffre responsable des FTP à Valréas ?

6 Juillet 2017, 09:29am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

André Chaiffre responsable des FTP à Valréas ?

Analyse média

L’attitude détendue du lieutenant-colonel de Lassus, au centre et au premier rang de l’assemblée officielle, semble indiquer que la manifestation (prise d’armes) n’a pas encore eu lieu. 

L’officier supérieur est accompagné (derrière lui, au second rang), par le commandant Chaiffre et le capitaine Rueff (coiffé d’un béret et le bras relevé). À gauche, André Hérold. Devant et à droite, le docteur Schaeffer, maire de Crest. Coiffé d'un chapeau : M. Vallon (père). 

La libération de Crest datant du 21 août 1944 (arrivée des premières unités états-uniennes de la
 Task Force Butler), la prise d’armes s’est déroulée peu de temps après. La ville, au centre d’un pôle résistant et qui a connu les exactions des Mongols le 20 juillet, de durs bombardements, également à proximité du Vercors, est honorée de la présence des deux principaux chefs des FFI de la Drôme, représentant symboliquement deux courants essentiels de la clandestinité armée, l’AS (Armée secrète) et les FTP (Francs-Tireurs et partisans). Cette prise d’armes est la dernière revue avant la dissolution des compagnies.

 

Auteurs : Michel Seyve 

Contexte historique

La photographie dissimule en partie l’importance d’André Chaiffre, le colonel de Lassus y occupant la position centrale. La discrétion relative de sa place ici, au cours de cette prise d’armes, ne doit cependant pas oblitérer son rôle réel au sein des FFI, depuis le début juin 1944 notamment, époque à laquelle sa présence est mise en évidence, notamment lors de l’attaque allemande de Valréas. 

C'est sur le terrain même que quelques-uns des acteurs, qui ont connu André Chaiffre ("Roger"), ont remarqué certains traits de son comportement : ainsi, quelques brèves touches du portrait de ce maquisard nous sont parvenues, lorsque la mémoire et l'écrit les ont conservées, plus tard lorsque le besoin de revenir sur l'événement s'est fait sentir. On peut en retrouver de minces traces dans les récits évoquant l'épisode du 7 au 12 juin 1944 de Taulignan-Valréas. C'est à peine une silhouette que l'on distingue... 

Le personnage ne manque pas d'intérêt pourtant, à cause même du rôle que les organismes résistants auxquels il appartient lui ont probablement demandé de jouer, à cause également de ses fonctions dans la Résistance régionale et départementale. 

Patrick Martin observe, dans sa thèse, que le PCF gagne 
« en popularité en 1944 au sein de la population drômoise, dans le Sud-Drôme et dans certaines communes importantes du Nord-Drôme (Romans, Saint-Vallier, Saint-Donat). Il a sous son contrôle 2 500 hommes en armes. Tous ne sont évidemment pas communistes, mais l'encadrement politique de ces hommes commence à s'opérer, avec l'apparition de personnes comme André Chaiffre, venu de Marseille et qui a pris, à Valréas, le commandement des FTP, à la grande surprise de certains d'entre eux. La volonté de diriger [de la part des communistes] se manifeste avec l'apparition de Chaiffre ». 

Quoi qu'il en soit, l'ascension rapide de "Roger" témoignerait de ces orientations : 
"le 6 juin 1944, le capitaine "Alain", qui avait été désigné comme chef FFI de la Drôme-Sud a sous ses ordres l'ensemble des forces FFI de ce secteur. Il a comme adjoint le capitaine "Roger" (André Chaiffre), qui doit assurer la liaison et la coordination avec l'état-major FTPF de la zone Sud. Puis le capitaine Roger passe à l'état-major du commandant Legrand, avec les mêmes fonctions "

Le général de Lassus ("Legrand") en parle en ces termes, lorsqu'il relate sa prise de commandement des FFI de la Drôme, les 3 et 4 juillet 1944 : 
« Les rapports avec les FTP s'améliorèrent dès mon arrivée. Je demandais qu'un adjoint FTP vint se joindre à mon état-major. Le capitaine "Roger" (André Chaiffre), qui était l'adjoint FTP d'Alain [le capitaine Alain commandait le 3e bataillon FFI (AS) en Drôme-Sud], fut désigné. D'un grand dynamisme, il circulait énormément et ce n'est que par intermittence qu'il venait à l'Escoulin [commune au nord de la nationale Crest-Die, où était installé le PC des FFI]». 

Nous avons tout loisir de penser (sans posséder d'autres indices que la remarque de Legrand et les signes de rejet des FTP de Nyons et de Valréas), que André Chaiffre, parallèlement à ses activités de commandement FFI auprès de l'état-major départemental, est impliqué dans d'autres missions politiques ou organisationnelles au sein des FTP. 

Le général de Lassus Saint-Geniès mentionne plusieurs fois la présence de "Roger" à ses côtés à Die. C'est à la suite d'une réunion avec "Roger", "Alain" et "Constant" qu'il décide « de procéder à la mobilisation générale, d'un certain nombre de classes » ; de même 
« des affiches, quelques jours après [doivent] être apposées dans tout le département ». Le 14 juillet 1944, Legrand remet des décorations, à la cérémonie de Die, entre autres au capitaine "Roger" « qui avait abattu au fusil-mitrailleur un avion du côté de Valréas... » (Ce qui est très douteux). Un peu plus tard, le 8 août, "Legrand" note dans son emploi du temps : « Je partis dans l'après-midi pour le Sud, à Buis-les-Baronnies, accompagné de mon adjoint FTP "Roger", que je voyais bien rarement »

Sans doute, "Legrand" regrette que la présence de son adjoint ne soit qu'épisodique - suggérant, compte tenu du dynamisme de son collaborateur, d'autres occupations. Il le signale pourtant près de lui de temps en temps ; il devait même l'apprécier dans les montagnes du sud - qu'il connaissait mal, à forte implantation FTP, ou ailleurs, comme à Puy-Saint-Martin, où, dit-il, 
« j'étais en voiture avec mon adjoint FTP », après le 18 août 1944 : de concert avec les Américains, et surtout, dans ce cas précis, avec une compagnie FFI, le chef FFI aurait libéré le bourg d'un retranchement allemand d'une soixantaine d'hommes. 

Ces alliances sont bien sûr conjoncturelles ; mais leur mémoire demeure très vivante. En témoigne cette rencontre, 40 ans après, en 1984, au cours d'un repas à l'Escoulin, lieu du PC FFI : Chaiffre était là, avec de Lassus Saint-Geniès, donnant une interview à Robert Serre. Au cours de cet échange, le résistant fait état de l’arrestation dont il a été un jour victime. Il rappelle à cette occasion ses appréhensions et son vécu de la torture, sa propre perception de la peur à 21 ans. 

En fait, tout se passe comme si "Roger", envoyé de Marseille par le parti communiste [ou (et) les FTP], avait une mission précise, après le débarquement de Normandie le 6 juin, dans une région où les Francs-Tireurs ont une forte présence : dans le secteur Sud-Drôme, au début juin 1944, quatre bataillons FTP côtoient deux bataillons AS. "Roger" se doit d'obtenir que les FTP aient un rôle clé dans l'insurrection locale (Taulignan-Valréas-la Lance, le Nyonsais), voire dans la Résistance départementale. 
A posteriori, l'ascension de "Roger", dans le sud-est de la Drôme, puis dans le département - qui suit la répression sanglante de Valréas-Taulignan, validerait cette hypothèse. 

Il est bien connu que les forces de la Résistance, unies sur un projet ambitieux de libération nationale et d'émancipation humanitaire mondiale, sont aussi un rassemblement d'organisations et de personnes poursuivant leurs propres objectifs. André Chaiffre est un de ceux qui, singulièrement, originaire de Marseille, signale l'influence phocéenne dans la Drôme et semble affirmer la volonté communiste de charpenter un rayonnement politique qui se dessine, de faire concrètement la place des FTP dans le commandement militaire des FFI au plus haut niveau. Il n'est pas surprenant que les chefs locaux et même régionaux de sa propre organisation, les FTP, sur le terrain souvent depuis 1943 et même parfois avant, aient contesté ce qui leur apparaît comme un chapeautage inadmissible et incompréhensible de dernière minute. Mais le contexte général est marqué par l'accélération vertigineuse de la guerre ; déjà, la question d'une nouvelle république se pose, le programme du CNR est en route. Chaiffre est un combattant, apparemment homme d'un parti qui a la ferme intention, comme d'autres éléments des différentes forces du mouvement résistant, peut-être davantage ou en tout cas autrement, de participer au gouvernement de la France libérée.

 

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Trop de fleurs pour les fusillés du 12 juin 1944 à Valréas.

5 Juillet 2017, 13:39pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Cette année, nous avons pu constater que les gerbes étaient toujours aussi présentées devant ce mur des fusillés pour honorer les 53 fusillés du 12 juin 1944. Nous pouvons apprécier depuis trois ans, le dépôt de gerbe du préfet du Vaucluse, rejoignant depuis des années, celles du Conseil départemental (Ex-conseil général) et bien évidemment celles de la ville de Valréas.

Mais nous avons pu aussi constater l'absence de certaines gerbes d'associations patriotiques.

Pourquoi une telle absence en cette année 2017, où nous célébrons les 700 ans d'histoire de notre enclave des papes, qui plus est la tragédie du 12 juin 1944 est bien inscrite dans ce parcours d'une histoire, heureuse, tumultueuse, innovatrice, sanglante, prospère... ?

Une gerbe qui a marqué cette présence de ces malheureux fusillés, celle de l'association des 700 ans d'histoire de notre enclave, nous en sommes très touchés. Remerciements aux enfants des écoles pour le dépôt de roses et diverses fleurs .

Alors, comment interpréter cette absence de gerbes ? On entend dire, même on ne se le cache pas, il y aurait trop de gerbes lors de cette cérémonie. Il fut même proposé, de créer une seule gerbe pour toutes les associations civiques de l'enclave, sous la houlette du RACE (Regroupement des Associations Civiques de l'Enclave). Que cela soit, sauf que ce 12 juin 2017, celle-ci était loin d'être présente pour représenter les gerbes absentes de certaines associations.

Trop de fleurs pour les fusillés du 12 juin 1944 à Valréas, amèneraient par la suite à voir pour certains, trop long le parcours, trop long la cérémonie en général !

Rien n'oblige à y assister, sauf que nous pouvons voir toujours une présence pérenne depuis la première commémoration, le 12 juin 1945.

Respect, devoir de mémoire d'une ville, de ses enfants morts pour notre liberté !

 

Pour l'association des familles de fusillés

Michel REBOUL

Faire défiler pour voir toutes les gerbes
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Libération de Valréas

3 Juillet 2017, 10:20am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Entrée de la route d'Orange où se situe actuellement le Mur des Fusillés

Entrée de la route d'Orange où se situe actuellement le Mur des Fusillés

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Une « libération » ou une occupation éphémère à Valréas du 8 au 12 juin 1944 (?)

22 Juin 2017, 17:31pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Livre du 12 juin 1944 - 53 fusillés à Valréas - 5ème édition
Livre du 12 juin 1944 - 53 fusillés à Valréas - 5ème édition

Livre du 12 juin 1944 - 53 fusillés à Valréas - 5ème édition

Cet article fait suite à une exposition Une libération éphémère - Valréas 8/12 juin 1944" Une exposition en 21 panneaux à découvrir durant tout l'été 2017 dans le nouvel Espace Expo Camille Bompard, Point Information Tourisme, Place Aristide Briand à Valréas (à côté du château de Simiane). Avec le soutien de la Ville de Valréas et l'Office de tourisme communautaire.

Ne remettant pas en cause cette exposition(1), seulement le titre ne nous apparaît pas approprié aux événements de cette période!

 

Il y a 73 ans, Valréas subissait les pires représailles de notre région. La résistance occupée Valréas et par l'ampleur des troupes allemandes venues en nombre, celle-ci ne pu que quitter les barrages mis en place et se replier vers les divers lieux de La Lance. Malheureusement, un groupe de résistants qui occupait le barrage de la route de Baume, ne recevant pas les ordres de replis, fut prisonnier et par la suite fusillé avec d'autres résistants et otages civils. Ce 12 juin 1944, 53 personnes moururent sous les balles de l'ennemi.

Aujourd'hui, l'occupation éphémère de Valréas du 8 au 12 juin 1944, devient une « libération » !

Même, si les guillemets nuance le mot libération, on ne peut se permettre de changer les écrits des anciens résistants qu'ils ont laissés dans le livre du 12 Juin 1944 – 53 fusillés Valréas (voir page (35).

On est loin d'une libération qui a laissé 53 morts à Valréas ! Une population prise en otage sur la place de la Mairie, de nombreuse familles apeurées.

Oui, Valréas fut libérée, mais le 26 août 1944 par la 3ème infanterie américaine conduite par le Commandant Mac Therney de l'U.S. Army.

 

(1) A noter : exposition du Comité des Amis de l'ANACR Valréas

 

 

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Ordre de nettoyage de Valréas ce 12 juin 1944

22 Juin 2017, 13:57pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Le chef régional de l’armée secrète (A.S.) le commandant «Alain» (Pierre Reynaud) délégua le commandement militaire sur Valréas au lieutenant « Georges » (Pierre Rigaud). L’autorité civile était exercée par Marius Gras et Louis Clarice, responsable de l’AS pour Valréas et environ. Une rivalité existait entre les forces gaullistes, l’AS et la résistance communiste FTPF. Les résistants prirent possession de la poste, la mairie et s’emparèrent des armes de la gendarmerie. Les lignes téléphoniques furent coupées, les collaborateurs et les miliciens, arrêtés. Des barricades furent dressées autour de Valréas en vue de résister. Dans un élan général, beaucoup de jeunes gens de Valréas se joignent aux résistants.

La possibilité d’un repli en cas d’attaque allemande fut envisagée. Mais « Roger » (André Chaiffre) lieutenant de la FTPF, se prononce contre l’idée d’un repli et veut engager le combat avec son groupe.

Au 12 juin, les Allemands attaquent et un ordre de repli est donné aux groupes de résistants.(...)

De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat « Unger » Le noyau de ce groupe de combat se composait de 3 compagnies du 2ème bataillon du 10ème régiment de Panzergrenadiers de la 9ème Panzerdivision. En tout, 13 officiers, 166 sous-officiers et 653 soldats. Parmi eux se trouvait le soldat Emil Bauer de la 7ème compagnie. La 9ème Panzerdivision stationnait pour repos en France du sud de mai à juillet 1944 suite à d’importantes pertes sur le front russe. Pour l’attaque de Valréas, le groupe de combat « Unger » fut appuyé par : Une compagnie de véhicules blindés composée de 32 chars et deux chars de reconnaissance appartenant à la 9ème section de reconnaissance de la 9ème Panzerdivision, sous le commandement du capitaine Gerhard Blank. Un groupe de la 8ème compagnie (légionnaires) du 3ème régiment de la division Brandenburg avec les interprètes nécessaires aux interrogatoires.(...)

En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ensemble avec les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulaient fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route à moto. À mi-chemin, à Novezan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussit à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pied mais la 9ème section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible en fit environ 20 prisonniers. (…)

Note : Valréas encerclée par les diverses troupes allemandes, il était difficile de passer à travers les mailles du filet bien blindé par ces troupes aguerries à la guerre. Seuls face à eux les 27 résistants et 26 otages civils pris au hasard et abattus dans la campagne dans les rues ou fusillés au mur, ainsi que la population toute entière subissant les brimades de « ces valeureux soldats ».

Plus de 70 ans après nombreux témoins se souviennent de ce jour tragique, sans pour autant se mettre en avant, mais racontant avec modestie la triste réalité des faits qu'ils ont pu assister. Restons humbles dans les divers témoignages qui pourraient ressurgir plus de 70 ans après alors que les divers responsables FTP et AS , civils et militaires ne sont plus pour contredire ou corriger certaines allégations mises en avant à ce jour.

Le livre du 12 juin 1944, 53 fusillés à Valréas a été édité en 5 éditions (3.000 exemplaires) , des documents et témoignages augmentés au vu des éditions, se sont poursuivis de 1981 (1ère édition) à 2001 (5ème édition).

Que le souvenir demeure !

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Allons enfants, chant des partisans et l'hymne de la Marseillaise

16 Juin 2017, 08:49am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article La Tribune du jeudi 15 juin 2017

Article La Tribune du jeudi 15 juin 2017

Comme chaque année et ce depuis toujours à Valréas, les enfants présents à cette commémoration du 12 Juin 1944, entonnent le chant des Partisans et la Marseillaise. Remerciements aux divers responsables des écoles et aux parents qui les ont accompagnés

 

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12 JUIN 1944 VALREAS

14 Juin 2017, 10:30am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article  Vaucluse Matin du 14 juin 2017

Article Vaucluse Matin du 14 juin 2017

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Hommage aux 53 fusillés de Valréas le 12 juin 1944

13 Juin 2017, 12:31pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Hommage aux 53 fusillés de Valréas le 12 juin 1944
Hommage aux 53 fusillés de Valréas le 12 juin 1944

73 ans sont passés depuis votre ultime sacrifice .

On pleurait le 12 juin 1944, avec la fierté dans l'âme, car on espérait que le don de vôtre vie rendrait la nôtre plus belle et plus heureuse.

Aujourd'hui, on garde en mémoire cette horrible journée afin de la transmettre.

Un bruit assourdissant fige Valréas, la sirène retentit, c’est l’étonnement avant la peur. Deux jours après le massacre du village d’Oradour/Glane, Valréas risque les mêmes représailles.

Le Maire Jules NIEL, destitué mais ceint de son écharpe s’interpose devant l’Officier allemand qui l’informe que la ville va être détruite.

Rassemblée sur la place de la Mairie la population est transite de peur. Du haut du kiosque, un officier allemand harangue la foule, phrases traduites en bon français par un soldat portant l’uniforme allemand. Pendant ce temps là, la horde sanguinaire, poursuit son horrible mission d'abattre sans sommation toutes personnes visibles, dans la campagne, dans les rues.

Encerclée par des troupes allemandes, seul contre une armée aguerrie un groupe de résistants est encore présent sur la route de Baume, les ordres d’un repli ne lui parvenant pas, il sera fait prisonnier.

Face contre ce Mur devant lequel nous nous inclinons aujourd’hui ; les bras levés, les mains jointes sur la tête, quelques uns priaient, d’autres chantaient la Marseillaise, tous attendaient… la mort !

Ils vont mourir parce qu’ils ont choisi la liberté.

Derrière eux :

Cette horde sanguinaire activant sa déroute sur les chemins de France, déversant sur son passage le sang et les pleurs ; 53 otages périrent. Leurs noms sont inscrits sur ce Mur pour l’éternité

Malgré le coup de grâce , quatre rescapés se relèveront pour témoigner tout au long de leur sursis de vie à la mémoire de leurs camarades restés au pied du mur.

Otages civils et résistants représenteront un acte de résistance contre un acte de soumission.

Un engagement responsable par la clameur venant d'Outre Manche, une France saignante de massacres, de tortures, d'internement dans les prisons, de déportation et d'extermination dans les camps, de tragédies avec la complicité du pouvoir en place, mais une France libre.

Et ce mot Résistance, qu'il soit la force d'une opposition d'un peuple asservi à la défense de sa patrie par un engagement de position, contre une situation de servilité qui nous ramènerait au passé.

La diversité de la Résistance tenait aussi à la variété des origines nationales de ses combattants : ils venaient de partout. Beaucoup avaient fui la dictature de leur pays alliée au régime hitlérien. La résistance c'est d'abord un état d'esprit, les actes suivent. L'idée de la résistance n'était pas de mourir en martyr sur l'autel d'une France libérée. Au plus jeune âge, ils aimaient trop la vie pour s'offrir en sacrifice. Ils avaient plutôt en tête de pourrir la vie de l'occupant autant qu'il la leur pourrissait.

Le combat quotidien de ces résistants préparait l’avenir. Nommés « terroristes » par l'ennemi et la collaboration française, ils affrontaient des hommes en armes, loin d'être des barbares ou des lâches que le sont aujourd'hui, des terroristes qui tuent des hommes, des femmes, des enfants sans défense.

Oui, ils aimaient la vie. Ils voulaient un monde meilleur pour tous. Ils voulaient vivre. Ne les oublions pas et soyons dignes de leur combat.

Pour nous génération d'après guerre avec le soutien des aînés, celles et ceux qui étaient présents lors de ces atrocités en tant qu' enfants, adultes, militants, combattants, résistants, nous nous devons de continuer le combat sous d'autres formes soient-elles , contre la xénophobie , le révisionnisme, la pensée unique , contre celles et ceux qui attisent la haine pour accéder au pouvoir, nous amenant dans un même état d'esprit de résistance.

Aurions-nous la mémoire courte ? Tourner la page à ce passé n'est malheureusement pas d'actualité au vu des atrocités qui se passent dans divers lieux de ce monde soit disant humain.

Alors j'en appelle à toutes les consciences, si on laisse dire , on laissera faire.

Allocution devant le Mur 12 JUIN 2017 – Michel Reboul

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12 JUIN 2017, commémoration du massacre de Valréas

8 Juin 2017, 08:57am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article La Tribune du jeudi 08 juin 2017

Article La Tribune du jeudi 08 juin 2017

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