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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Ordre de nettoyage de Valréas ce 12 juin 1944

22 Juin 2017, 13:57pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Le chef régional de l’armée secrète (A.S.) le commandant «Alain» (Pierre Reynaud) délégua le commandement militaire sur Valréas au lieutenant « Georges » (Pierre Rigaud). L’autorité civile était exercée par Marius Gras et Louis Clarice, responsable de l’AS pour Valréas et environ. Une rivalité existait entre les forces gaullistes, l’AS et la résistance communiste FTPF. Les résistants prirent possession de la poste, la mairie et s’emparèrent des armes de la gendarmerie. Les lignes téléphoniques furent coupées, les collaborateurs et les miliciens, arrêtés. Des barricades furent dressées autour de Valréas en vue de résister. Dans un élan général, beaucoup de jeunes gens de Valréas se joignent aux résistants.

La possibilité d’un repli en cas d’attaque allemande fut envisagée. Mais « Roger » (André Chaiffre) lieutenant de la FTPF, se prononce contre l’idée d’un repli et veut engager le combat avec son groupe.

Au 12 juin, les Allemands attaquent et un ordre de repli est donné aux groupes de résistants.(...)

De ce fait l’ordre de nettoyage de Valréas a été donné au groupe de combat « Unger » Le noyau de ce groupe de combat se composait de 3 compagnies du 2ème bataillon du 10ème régiment de Panzergrenadiers de la 9ème Panzerdivision. En tout, 13 officiers, 166 sous-officiers et 653 soldats. Parmi eux se trouvait le soldat Emil Bauer de la 7ème compagnie. La 9ème Panzerdivision stationnait pour repos en France du sud de mai à juillet 1944 suite à d’importantes pertes sur le front russe. Pour l’attaque de Valréas, le groupe de combat « Unger » fut appuyé par : Une compagnie de véhicules blindés composée de 32 chars et deux chars de reconnaissance appartenant à la 9ème section de reconnaissance de la 9ème Panzerdivision, sous le commandement du capitaine Gerhard Blank. Un groupe de la 8ème compagnie (légionnaires) du 3ème régiment de la division Brandenburg avec les interprètes nécessaires aux interrogatoires.(...)

En fin de matinée du 12 juin, Valréas était encerclée. Mais la plus grande part des résistants avait pu fuir. Une partie des résistants ensemble avec les personnels des cantines, des bureaux et des gendarmes voulaient fuir avec un convoi de plusieurs camions en direction de Nyons. Paul Mège partit en reconnaissance de la route à moto. À mi-chemin, à Novezan, le chemin de retraite était déjà barré par le groupe d’Emil Bauer. Paul Mège fut blessé mais réussit à prévenir le convoi. Les gens voulurent s’enfuir à pied mais la 9ème section de reconnaissance blindée sous la responsabilité du lieutenant Scheible en fit environ 20 prisonniers. (…)

Note : Valréas encerclée par les diverses troupes allemandes, il était difficile de passer à travers les mailles du filet bien blindé par ces troupes aguerries à la guerre. Seuls face à eux les 27 résistants et 26 otages civils pris au hasard et abattus dans la campagne dans les rues ou fusillés au mur, ainsi que la population toute entière subissant les brimades de « ces valeureux soldats ».

Plus de 70 ans après nombreux témoins se souviennent de ce jour tragique, sans pour autant se mettre en avant, mais racontant avec modestie la triste réalité des faits qu'ils ont pu assister. Restons humbles dans les divers témoignages qui pourraient ressurgir plus de 70 ans après alors que les divers responsables FTP et AS , civils et militaires ne sont plus pour contredire ou corriger certaines allégations mises en avant à ce jour.

Le livre du 12 juin 1944, 53 fusillés à Valréas a été édité en 5 éditions (3.000 exemplaires) , des documents et témoignages augmentés au vu des éditions, se sont poursuivis de 1981 (1ère édition) à 2001 (5ème édition).

Que le souvenir demeure !

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