Joseph LANGIU, réfractaire au S.T.O.
Il était parmi tous ces réfractaires du Service du Travail Obligatoire.
En 1942, Joseph reçoit sa convocation pour le S.T.O. La veille de son départ, il plaisante avec ses amis, au bistrot chez Victorien, Rue du petit Portail à Ansouis.
II ne dit rien à personne mais refusant son départ pour l’Allemagne, il gagne en douce le maquis du Luberon. De là il est envoyé rejoindre le maquis plus structuré du Haut Vaucluse. Il est enregistré par la base Mémoire des hommes comme faisant partie des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Ceux-ci regroupaient l’ensemble des mouvements de Résistances armés.
Témoignage de Madame MICHEL Adrienne, 58 ans, propriétaire du Domaine de Bavène à Valréas.
« J’ai camouflé chez moi pendant deux ans, un jeune homme au nom de « LANGUI (1) »,qui s’était soustrait au S.T.O.
Le 12 juin 1944, lors des opérations des troupes allemandes à Valréas, ce jeune homme était chez moi. Craignant la venue des Allemands, j’ai dit à ce jeune homme qu’il ferait bien de partir se cacher dans la montagne s’il ne voulait pas se faire prendre. « LANGUI » a quitté la ferme vers 16 heures en direction du quartier de Saint Pierre.
Depuis son départ, je n’ai plus eu des nouvelles de lui. Certaines personnes de Valréas ont vu « LANGUI » prisonnier des Allemands.
DIJON Alexandre, 50 ans, Industriel, et Maire de Colonzelle (Drôme), demeurant au dit lieu, et a déposé comme suit :
« Le 21 juin 1944, j’ai été prévenu par M. MONNIER Henri, que sa mère, Mme Veuve MONNIER Marie, cultivatrice au quartier des Iles à Colonzelle (Drôme), avait découvert le corps d’un inconnu en gardant son troupeau au quartier « Cros » à Colonzelle. Je me suis aussitôt rendu sur les lieux et je me suis trouvé en présence du cadavre d’un inconnu du sexe masculin. (…)
Procès-verbal N° 5 de la Brigade de Gendarmerie de Grignan en date du 29/11/1944
Oublié depuis cette date de son exécution, le 12 juin 1944 à Colonzelle (Drôme). Il aura fallu attendre 2024, soit quatre-vingts ans plus tard, par des contacts, des témoignages, des documents pour mettre un nom, au départ inconnu, puis retracer son parcours. Alors que bien des témoignages se sont fait entendre, sans que son nom apparaisse dans les divers livres, puis d’autres qui perdurent sans qu’ils soient dans le contexte réel de ce 12 juin 1944, nous laissant entendre qu’ils étaient là, comme la population de Valréas prise dans la nasse de l’armée Allemande, tandis que d’autres pourront y échapper, se réfugiant dans la montagne La Lance où d’autres lieux bien déserts. Ils témoigneront par la suite, comme les derniers survivants d’un combat, dont les Chefs en sont les seuls responsables d’un engagement qui n’avait lieu d’être…
- Lire LANGIU – erreur administrative du nom.