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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Hommage aux résistants-combattants

5 Juin 2024, 15:38pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Hommage aux résistants-combattants

A tous ceux qui se sont engagés en qualité de combattants volontaires de la Résistance, poursuivant l'ennemi jusqu'en Allemagne et bravant tous les dangers jusqu'à pour nombreux d'entre eux laissant leur vie pour la Patrie.

Une reconnaissance qui malgré leur absence en cette année 2024, dont la plupart se veulent les témoins de ces valeureux combats ne peuvent être oubliés, et ne peuvent-être occultés par des témoignages qui ne seraient avoir la valeur des leurs. 

Les Valréassiens qui ont poursuivi la guerre après le 12 juin 1944, et surtout repousser les allemands jusqu'en Maurienne et même en Allemagne, ne les oublions pas ; entre autre Élie Jardin, sergent-chef, né le 8 mars 1920 à Vinsobres (Drôme), résistant de Valréas, tué en Maurienne, et bien d'autres résistants de Valréas continuant cette guerre , ceux du Bataillon Morvan , Émile Bouchet fusillé-rescapé, Louis Barthe, Marcel Constant ..

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Raymonde d'Isernia, survivante du 12 juin 1944

4 Juin 2024, 08:51am

Publié par Michel Reboul

Un témoin clé, qui a assisté à la fusillade, elle n'avait que 11 ans à l'époque et son père faisait partie des personnes exécutées au Mur.
Elle était là, présente, loin des lieux de replis - Un témoignage poignant.
RAYMONDE D'ISERNIA
Elle avait 11 ans.
… un soldat allemand nous mettant en joue avec sa mitraillette
Je suis née en 1933 à Valréas. Mon père, Louis d’Isernia, avait créé un cartonnage-imprimerie rue du Berteuil. Mon frère Jean, de dix ans mon aîné et ma mère l’aidaient dans son activité.
Mon père, engagé volontaire au cours de la guerre 14-18, avait très mal vécu la capitulation de la France puis son occupation par l’armée allemande.
En 1942, mon frère part pour les chantiers de jeunesse, au SAPEY (près de Grenoble), puis début 1943, le service du travail obligatoire (STO) étant institué, il refuse de partir et se cache pendant quelques temps, avant de pouvoir reprendre le maquis, ce qui n’était pas une chose aisée.
Peu à peu, la résistance s’organise, mon père a des contacts avec le Pasteur Seignol, et Amédée Tena, il s’engage dans la lutte clandestine. Il est amené rapidement à imprimer des tracts nuitamment, puis des permis de conduire et divers « laissez-passer » nécessaires à la résistance dans la région.
Le 6 juin 1944, le débarquement des Alliés en Normandie est accueilli avec une immense joie. Je me souviens de l’ambiance qui régnait à la maison, j’avais le sentiment que la guerre était finie.
Le 8 juin 1944, au matin, les maquisards armés occupent la ville, mon père sort de la clandestinité et les rejoint ; il est chargé d’organiser le service du ravitaillement dans Valréas, avec transport par camionnettes sur les différentes positions.
À partir de ce moment-là, mon père fait de courtes apparitions à la maison, il est préoccupé et inquiet.
Le samedi 10 juin, mon père demande à ma mère de m’emmener pendant quelques jours à Grillon, dans la famille Boyer, engagée dans la résistance.
Le dimanche 12 juin, nous nous dirigeons vers Grillon, à bicyclette ; nous arrivons à hauteur d’un barrage où les maquisards armés, enthousiastes, échangent quelques mots avec ma mère qui les exhorte à la prudence ; dans le groupe, je reconnais le fils de nos voisins, Alfred Buey.
Tout au long de la journée, il n’est question que de l’occupation de Valréas et de la crainte d’une attaque allemande. Un avion, « le mouchard » survole la région.
Le soir, ma mère, très angoissée, décide d’aller à Valréas dès le lendemain matin. Elle refuse de m’emmener, mais devant mon insistance, accède à ma demande.
Le 12, en fin de matinée, nous partons à bicyclette pour Valréas où nous arrivons vers 12 heures. À ce moment-là, la sirène sonne, nous nous rendons à la Cantine pour retrouver mon père. Et nous voyant, il dit : « vous arrivez au mauvais moment, nous attendons l’ordre de repli. » Il nous fait servir à manger et l’attente se poursuit.
Vers 13 heures, l’ordre de repli, enfin donné, nous montons à l’avant d’une camionnette conduite par Pierre Bouchet, mon père est à l’arrière, faisant la navette entre les véhicules ; la colonne se dirige vers Nyons. Très vite, nous devons opérer un demi-tour, une estafette à moto nous annonçant l’arrivée des Allemands, ; j’ai su plus tard que la moto était conduite par M. Mège (blessé).
Je ne saurais dire le temps qui s’est écoulé avant que la fusillade ne commence ; Pierre Bouchet était descendu du camion, ma mère et moi étions restées dans la cabine, figées par la peur. Pierre Bouchet est revenu vers nous, nous a dit de descendre et de nous sauver. Je suis descendu la première, je me suis engagé dans le fossé bordant la route, courant à demi courbée, je me suis jetée à plat ventre ; ma mère, qui me suivait, s’est couchée sur moi pour me protéger.
Le bruit des tirs était infernal, l’air irrespirable, je pensais que nous allions mourir là.
Soudain, une phrase prononcée en allemand nous fait relever la tête ; un soldat allemand nous mettant en joue avec sa mitraillette nous fit signe de nous relever. Nous n’avions pas le choix ! Il nous fit avancer en direction de Valréas jusqu’à hauteur d’un fossé dans lequel il y avait des prisonniers, parmi eux se trouvait mon père.
Nous sommes restés là pendant des heures, sous un soleil de plomb, avant que l’on nous conduise dans Valréas, au « Portalon », devant la maison Autajon. À hauteur du Tivoli, j’avais aperçu un homme mort sur le sol (j’ai su par la suite qu’il s’agissait de Julien Salard.).
Il y avait des Allemands partout, sur des camions, mangeant et riant, prenant des photos.
Peu de temps après, nous avons vu arriver un groupe de jeunes maquisards, attachés en rond, les uns portant des armes autour du cou, les autres, leurs chaussures ; je ne les connaissais pas tous, je me souviens avoir reconnu René Hubert.
Un officier allemand portant de nombreuses décorations s’est approché de ce groupe ; il s’exprimait avec violence, avec des gestes menaçants que je compris aussitôt. J’ai dit à ma mère : « ils vont tuer les jeunes pris les armes à la main, je ne veux pas voir cela ». Je pensais que ceux qui avaient été arrêtés sans armes seraient épargnés. (mon père avait réussi à se débarrasser de son revolver.)
Nous avons vu passer un camion roulant en direction du monument aux Morts, à l’arrière duquel se trouvait mademoiselle Chambon.
Les Allemands ont donné l’ordre aux prisonniers, dont mon père faisait partie, de marcher en direction du monument aux Morts ; mon père s’est alors tourné vers nous et, de la main nous a fait signe de ne pas suivre ; nous avons laissé passer la colonne, mais un soldat allemand fermant la marche nous a intimidé l’ordre de suivre.
À hauteur de la Société Marseillaise se trouvaient des officiers allemands auxquels ma mère s’est adressée, disant : « ma fille est fatiguée, je voudrais m’arrêter un moment. ». À notre grande surprise, l’un des officiers dans un excellent Français, nous rassurant sur le sort de mon père arrêté, précisant : « ils sont conduits à la gendarmerie pour vérifications de leurs papiers, attendez là ».
Nous nous sommes assises sur un banc et avons attendu ; le calme était revenu autour de nous.
Soudain, des coups de feu ont retenti et nous avons tout de suite compris que les Allemands exécutaient les maquisards que nous avions vu arriver. Très vite, d’autres coups de feu éclatèrent, nombreux et presque ininterrompus. C’était l’horreur !
Nous nous sommes avancées vers le café Gachet, une femme était devant l’entrée parlant à un homme qui arrivait du Monument aux Morts. Il était bouleversé, il a dit : « ils les ont tous tués. ». C’est ainsi que nous apprîmes la mort de mon père.
J’ai voulu apporter mon témoignage qui rejoint ceux déjà recueillis. Même 57 ans après cette tragédie, il m’a été extrêmement difficile de le faire.
Juin 2001 – Raymonde d’Isernia

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Valréas (Vaucluse), 29 janvier et 12 juin 1944.

3 Juin 2024, 09:42am

Publié par Michel Reboul

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Temps de mémoire vivante

2 Juin 2024, 15:22pm

Publié par Michel Reboul

 

 

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Protection des plaques mémorielles

1 Juin 2024, 09:33am

Publié par Michel Reboul

Protection des plaques mémorielles
La demande de protection est à accompagner d’un dossier succinct (description de l’objet mobilier, photographies montrant son intérêt au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique, et, dans la mesure du possible, d’éléments relatifs à son histoire et à sa réalisation).
Cela devrait intéresser l'association patrimoine de Valréas (?)

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Jean VILLERET, déporté en 1944 à Natzweiler-Struthof puis Dachau

31 Mai 2024, 16:34pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

 

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Hommage à Colonzelle (Drôme) à Joseph LANGIU le 12 juin 2024

30 Mai 2024, 09:52am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

 

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Jospeh Langiu fusillé le 12 juin 1944

27 Mai 2024, 10:22am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

CELA CHANGE DE CERTAINES REMARQUES DÉSOBLIGEANTES QUI N'ONT LIEU D'ÊTRE.
Suite à la première publication de cette chronique, Michel Reboul, Président de l’Association cantonale des familles de Fusillés à Valréas s’est mis en contact avec nous, et a bien voulu nous transmettre les procès-verbaux de l’enquête de la gendarmerie. Ceci a permis de comprendre mieux le parcours de Joseph Langiu entre son départ d’Ansouis et la découverte de son corps. Qu’il soit remercié de son attention et de sa générosité.
 
 

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LE 27 MAI JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE

27 Mai 2024, 07:25am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

LE 27 MAI JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE
LE 27 MAI JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE

Le 19 juillet 2013, la République française instaurait le 27 mai correspondant à la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance à Paris et de sa première réunion au 48, rue du Four sous la Présidence de Jean Moulin le 27 mai 1943, comme « Journée Nationale de la Résistance ».
Cette revendication était formulée dès la libération par la quasi-unanimité des organisations de la Résistance et de la déportation. Le 6 juillet 1949, de nombreuses personnalités recouvrant toutes les sensibilités des organisations résistantes ont lancé un appel « pour une grande journée nationale de la Résistance et inviter l’Assemblée nationale à décider que cette journée nationale serait dorénavant une fête analogue au 14 juillet mais consacré au souvenir de tout ce qu’a été la Résistance ».

Se souvenir, pourquoi ?

Citons la parole du poète et Résistant, Jean MARCENAC :
« Événement majeur de notre histoire, la Résistance n’est pas seulement l’affaire de ceux qui la vécurent, y participèrent, l’organisèrent. Bien au-delà du souvenir, elle continue de génération en génération, à dispenser à tous son lucide enseignement. Cet événement majeur réclame un moment fort au cours duquel chacun puisse, non seulement l’honorer et le célébrer mais avant tout le comprendre ! Incessante pédagogie de l’espoir, la Résistance reste à l’œuvre dans la mémoire collective des français. Elle est une des forces profondes qui structurent notre durée, proclament notre passion de la liberté et donnent un sens véritable à notre héritage. »


 

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