Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés
L'association créée le 20 novembre 1971 sous la présidence d'Henri Guillard, pour donner suite à la dissolution du Comité du Monument aux Morts créé le 19 décembre 1946, présidée par le docteur Émile Quet, n'a pas failli pendant des années à son engagement à s'interposer, à proposer et à s'indigner s'il le fallait pour défendre les valeurs de ce Mur où 53 personnes ont trouvé affreusement la mort. Ce blog a pour objet de perdurer les événements de la tragédie du 12 juin 1944 à Valréas Vaucluse, où 53 personnes dont 27 résistants et 26 otages ont été fusillés. Mis en ligne par l'association cantonale des familles de fusillés, déportés, internés, résistants, patriotes et amis (AFFDIRPA) affiliée à l'association nationale des familles de fusillés (ANFFMRFA) - Tous les articles peuvent être "copié/collé", sans oublier de mettre la source. Merci
Le chant des Partisans
Le chant des Partisans
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme.
Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite!
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...
C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...
Cérémonie du 12 juin à Valréas, toujours représentative, malgré...
Cette année nous célébrerons le 75ème anniversaire de la commémoration de la tragédie du 12 juin 1944 à Valréas.

75 ans ce n'est pas si loin, ni vieux, si ce n'est l'âge de certaines personnes d'entre nous, qui n'avons peut-être pas vécus ce drame, mais dont nos parents, nos grand parents eux vécurent cette infâme période refusant la collaboration avec l'ennemi.
Alors que nous assistons à une révision de notre histoire au vu que tous ceux qui se sont sacrifiés, ne sont plus et ne peuvent de ce fait s'indigner, et si même certains qui ont connu ces périodes tragiques sont encore là, ils sont loin d'être écoutés si ce n'est tout simplement ignorés.
Hier, dans cette ville pas si loin de la notre, pas si loin de Valréas, on voulait interdire le chant des Partisans, chant de la résistance, chant de la liberté. Aujourd'hui, dans ce même lieu, on déclassifie la rue du 19 mars 1962 et ce pour seulement des raisons politiques et non historiques, puisque cette date commémorative est officiellement reconnue par les divers gouvernement successifs.
Puis, sur des réseaux sociaux on peut lire, que certaines cérémonies devraient ne plus être commémorée, tel le 8 mai (sans toutefois supprimer le jour férié). Comme on sait depuis quelques années, que d'autres souhaiteraient une seule et unique cérémonie ancrée sur celle du 11 novembre. Sans oublier que cette période de la grande guerre de 14/18 doit-être minimisée dans les livres scolaires. On se demande où on va, peut être tout simplement l'oubli de notre passé.
D'autres encore, déplorent trop de gerbes à la cérémonie du 12 juin à Valréas, alors qu'ils n'en déposent aucune lors des cérémonies officielles, si ce n'est le 11 novembre (tient donc ! Qui sait les mêmes ?).
A Valréas, malgré certaines défections, la cérémonie du 12 juin a toujours été représentative, seul bémol, si les enfants des écoles primaires sont bien présents chaque année, il en est loin des collèges et Lycées. En ce 75 ème anniversaire, j'aurai souhaité que des élèves du lycée s'investissent afin de lire la lettre de deux frères fusillés ce 12 juin, lettre prémonitoire datée du jour même de leur exécution.
Déception, je dirai même grande déception, aucun volontaire !
Heureusement dans notre famille de fusillés, un jeune de 14 ans s'est porté volontaire. C'est cela notre association, une famille qui n'oublie pas !
Michel Reboul
La Police française, précieuse alliée du IIIe Reich
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Occupation : la police française, précieuse alliée du IIIe Reich
Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables lors de la rafle du Vél d'Hiv. Durant l'Occupation ...
https://www.geo.fr/histoire/occupation-la-police-francaise-precieuse-alliee-du-iii-eme-reich-127070
Valréas, mèmoire d'une période qui s'éteint
En cette année 2019 , nous célébrerons de multitudes commémorations du souvenir.
75 ans nous sépare de ces engagements de Résistance et de Liberté. Résistance Française, sans oublier la résistance allemande qui fût la première victime à être condamnée sévèrement.
Liberté d'un pays outragé, liberté des camps de concentration et d'extermination.
A l'heure où nombre de témoignages, d'écrits divers se font ressentir pour commémorer ces années noires, les témoins s'épuisent. Rappelons que pendant des années, rien ne filtrait dans les familles éprouvées par ces engagements de résistance et de déportation, voire de prisonniers de guerre. Il aura fallut attendre la génération des enfants et l'interrogation des petits-enfants sur cette période qui est devenue depuis immuable pour connaître et faire connaître.
Nombreux témoignages ont été recueillis dans des livres retraçant l'engagement des résistants, le refus du Service du Travail Obligatoire (STO), la déportation, comme à Valréas la tragédie du 12 juin 1944, mais combien de témoignages n'ont pas été répertoriés ?
Certes bien des hommes et des femmes ont participé à des actes héroïques, victimes ou témoins de drames monstrueux. Les années passent et on s'aperçoit au fil des temps , des écrits qui sortent au vu de la disparition des acteurs principaux de ces divers faits. Nous avons pu en contrer quelques uns, dont le mensonge ne pouvait nous laisser indifférent et que nous ne pouvions laisser dire. D'autres plus complexes et certainement ingénieux , seront malheureusement incontournables à démentir.
Nous savons maintenant !
D'autres encore s'accaparent l'histoire, leur histoire en oubliant peut-être par mégarde de citer ceux qui étaient proches de toutes ces tragédies. Ceux qui ont continué à se taire, et qui par pudeur n'ont pas voulu témoigner devant un public , dans un livre, mais qui ont fait tout autant ou étaient témoins de scènes affligeantes et inoubliables aux yeux de leur tendre jeunesse .
Nous rentrons dans la période d'une mémoire qui s'éteint, seule la transmission peut se poursuivre par ce que l'on pourrait appeler les « Passeurs de Mémoires » .
Associations qui ont œuvré pendant des années pour perdurer ce souvenir. Associations d'anciens déportés, internés, résistants et patriotes reprises par des associations plus jeunes, le relaie. Celles et ceux qui seront en charges de transmettre ces divers témoignages et documents pour ne pas oublier.
L'écrit reste, les paroles s'en vont, faut-il que ces écrits soient sincères et non entachés de « fautes ».
Michel REBOUL – Président des familles de Fusillés Valréas.
Journée nationale du souvenir de la déportation
Valréas le dimanche 28 avril 2019 à 11 h 00 devant le Monument aux Morts.
Sitôt arrivés au pouvoir en janvier 1933, Adolf Hitler et les nazis créent les premiers camps de concentration en Allemagne. Dachau est ainsi ouvert le 21 mars 1933. Y sont internés les opposants au régime, les "asociaux", tous ceux qui n'entrent pas dans les normes national-socialistes.
Avec l'expansion allemande en Europe puis la Seconde Guerre mondiale, le système concentrationnaire prend une autre dimension. À partir de 1941, il s'intègre en outre dans la mise en place de la "solution finale de la question juive". Les camps se multiplient, y compris dans les territoires annexés ou occupés : Mauthausen en Autriche, Auschwitz en Pologne, Natzweiler (Struthof) en France...
Nous nous devons de rester vigilant face à des actes autoritaires qui peuvent penser que notre passé est vite oublié !
Histoire d'enfants
(…) En parlant, Grand-père ébouriffe les cheveux d'Yves avec le plat de sa main gauche. Arnaud, placé juste à côté, voit comme une tache bleue sur son avant-bras, juste au dessus de la montre. Il y a plusieurs chiffres qui se suivent, on dirait un nombre. D'abord 1, puis 9, puis 0 et encore trois autres chiffres qu'il ne parvient pas à lire.
-
Grand-père, vous avez un tatouage sur le bras ?
Arnaud a dit « Grand-père » tout naturellement.
-
Oui, j'ai un tatouage sur le bras.
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Et pourquoi ? C'est une drôle d'idée de se faire tatouer des chiffres.
-
Je n'ai pas choisi, mon garçon.
-
On ne vous a pas tatoué ces chiffres de force quand même ? Demande Yves.
-
Mais si, mon garçon.
-
Comme on le fait aux animaux ?
-
Exactement. Comme le bétail.
Joëlle et Mathieu ne participent pas à la conversation. Ils voient bien que Grand-père semble gêné tout à coup. (...)
Alfred Gaston Buey, lithographe - résistant
À mon Oncle Alfred Buey, lithographe, résistant, fusillé le 12 juin 1944 à Valréas (Vaucluse)
Valréas ville Martyre du 12 juin 1944
Depuis 75 ans, nous honorons nos morts, morts pour la France, qu'ils aient choisi de résister ou qu'ils soient otages loin de leur plein gré, c'est ainsi les guerres.
Dés le mois de décembre 1942, un premier groupe d'une dizaine de patriotes venus des cantons de Valréas, Nyons et Saint-Paul-trois-Châteaux se réunit autour du Pasteur Bonifa.
Ancien combattant de la Guerre 14-18, le Pasteur Bonifa est le maître à penser de ces hommes qui tiennent leurs premières réunions chez le Pasteur Seignol à Valréas, et qui se fichent pour première tâche d'aider les juifs pourchassés.
Ce premier contact avait aussi pour but de mettre au point une action effective et organisée de Résistance, en dehors des partis politiques. Ainsi naquit l'Organisation du Haut-Comtat avec à sa tête , Amédée Tena
En février 1943, cette Organisation adhère, par l'intermédiaire du Capitaine Descourd et du Lieutenant Arnaud de l'Armée Secrète (A.S.), constituée au plan national. Des informations parviennent de Vichy grâce au Capitaine Alazard, attaché au Ministère de l'Air, mais aussi de Londres via Souto qui s'est installé à Genève.
Un maquis de réfractaire au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) est organisé au pied de la montagne de la Lance, à la ferme Julliens. Dès le 5 mars 1943 une cinquantaine de réfractaires y a trouvé refuge.
La suite, nous la connaissons presque tous, un livre a été écrit par l'initiative des rescapés de la fusillade, édité en 5 éditions à chaque fois augmentées de témoignages.
Témoignages qui peuvent-être parfois contradictoires de part la position de repli qui n'est pas parvenu aux deux groupes de résistants de la route de Baume de Transit, contradictoire sur la présence d'unités allemandes, désignées comme S.S., alors qu'à ce jour nous avons pu les identifier et ce grâce à des correspondances avec un historien allemand Karl Heidinger. D'autres documents et témoignages sont restés dans les archives de l'association des Familles de Fusillés, découvertes après la disparition du dernier rescapé du 12 juin 1944, nous les avons lus, puis transcrites dans un livre « Valréas se souvient ».
Mais, nous apprenons encore aujourd'hui, nous recherchons encore 75 ans après, les responsables de ce massacre. Nos recherches se fixent sur la 8ème compagnie Brandenbourg, sur cet officier parlant bien le français, Demetrio Helmut. Nous recherchons aussi, le résistant André Roger Chaiffre, envoyé par le Parti Communiste de Marseille pour prendre le commandement des F.T.P.F. du canton de Valréas, loin d'être par les Communistes de Valréas reconnu en tant que tel. De nos recherches, nous avons pu avoir des renseignements précis sur cette personne, il nous reste à étayer sa présence à Valréas et son parcours de résistant qui lui valu la Médaille de la Résistance par décret du 15 octobre 1945. Qui était aussi ce Roger Ferrant, signalé comme agent de la Gestapo dans le livre du 12 juin 1944 ?
Nous avions notre imprimerie clandestine à Valréas .
Amédée Tena, résistant de la première heure, met sur pied dès décembre 1942 une organisation de résistance du Haut Comtat et du Nyonnais, créée hors partis politiques et coiffant des comités locaux à Valréas, Montségur, Taulignan et Le Pègue. La première réunion a lieu sous la présidence du pasteur Seignol. Une dizaine d'hommes y assistent venant des cantons de Saint-Paul-Trois-Chateaux, Valréas et Nyons, tous participant à l'aide aux juifs.
Une imprimerie clandestine installée à Valréas fournira de faux papiers est de fausses cartes d'alimentation aux persécutés.
Dans le secteur de Valréas, un groupe de l'Armée Secrète est constitué à l’initiative du pasteur Bonifas. Les réunions clandestines ont lieu chez le pasteur Seignol[1] : y participent Amédée Tena, industriel à Montségur-sur-Lauzon, Georges Guibal, le docteur Quet, Louis d’Isernia, imprimeur à Valréas, Louis Clarice, Robert Vigne, notamment.Ils organisent le passage à la clandestinité des réfractaires au STO. Louis d’Isernia imprime clandestinement (malgré le rationnement de l’encre et du papier) des tracts, puis de fausses cartes d’identité pour des familles juives réfugiées dans le nord-Vaucluse et dans la Drôme. Plus tard, après la Libération,Amédée Tena dira « nous avions notre imprimerie clandestine à Valréas » et « ces fausses cartes étaient plus vraies que nature ». Il faut souligner l’engagement de la communauté protestante dans l’aide apportée aux Juifs pourchassés par l’État français.
En février 1943, le groupe adhère à l’Armée Secrète (AS) par l’intermédiaire du capitaine Descours. Le chef de secteur est Amédée Tena.
Il participe à la création d’un maquis à la montagne de la Lance, puis propose un rapprochement avec les maquis organisés par les FTPF à la Lance également.
L’AS reçut ses 1ers parachutages en septembre 1943 ce qui permit d’améliorer les conditions de vie des réfractaires.
Les fonds étaient centralisés chez Andrée Chambon[2] (employée à la coopérative Charasse), les armes stockées chez Gabriel Gilles à Montségur.
[1] Pasteur Seignol alias « Franck » ; Notes du discours prononcé par FRANCK (1) à la journée de la Libération de VALRÉAS – Livre : Valréas se souvient – Recueil de témoignages et documents
[2] Mademoiselle Andrée Chambon née le 22 septembre 1901. Elle servit la Résistance en accueillant les hommes de l'armée secrète des montagnes de la région nyonsaise qui avaient un code convenu pour se faire ouvrir la porte. Elle les restaurait et leur procurait ravitaillement par l'intermédiaire des fournisseurs valréassiens ; bouchers, épiciers, boulangers favorables à la Résistance. Elle était indicatrice des mouvements de la Gestapo favorisant ainsi la fuite de certaines personnes menacées. Enfin et surtout elle avait organisé chez elle une infirmerie où elle hébergeait les résistants malades que le docteur Gluge, Juif et résistant lui-même, visitait journellement. Le 12 juin 1944, désignée comme infirmière, elle est partie avec les résistants. Stoppée avec tous les autres sur la route de Nyons, arrêtée et ramenés au Monument à l'hôtel Thomassin, surveillée par un soldat allemand, l'arme au poing, elle a assisté atterré et impuissante à la fusillade. Au bout d'un certain temps, qu'elle ne peut définir, elle s'est rendu compte que les Allemands étaient partis en l'oubliant volontairement ou involontairement. Elle n'a jamais su. – Livre : Valréas se souvient – Recueil de témoignages et documents