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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Honneur aux Combattants Volontaires de la Résistance

27 Août 2020, 12:07pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Montélimar août 1944

Montélimar août 1944

A tous ceux qui se sont engagés en qualité de combattants volontaires de la Résistance, poursuivant l'ennemi jusqu'en Allemagne et bravant tous les dangers jusqu'à pour nombreux d'entre eux laissant leur vie pour la Patrie.

Une reconnaissance qui malgré leur absence en cette année 2020, dont la plupart se veulent les témoins de ces valeureux combats ne peuvent être oubliés, et ne peuvent-être occultés par des témoignages qui ne seraient avoir la valeur des leurs. De grands Résistants , honneur leur soit rendu en cette journée de la Libération de Valréas .

Le 9 juin 1944, une ordonnance signée par H. Queuille, Ministre d’État fixa le statut des F.F.I. - Forces Françaises de l'Intérieur.

 

A la tête de 3 000 hommes, dont 1 000 sous les ordres du capitaine Reynaud (Alain) le chef départemental de l'Armée Secrète (A.S.) Drôme, le commandant Drouot (Hermine) répartit ses formations :... 8ème Cie – 162 hommes, lieutenant Rigaud 1(Georges)

 

22 août 1944

 

Afin d'éviter la vallée du Rhône, les lourds convois ennemis protégés par leur blindés se replièrent par les voies intérieures, préférant le harcèlement des armes légères F.F.I. Aux meurtriers bombardements de l'aviation alliés...

 

Le commandant De Lassus et son adjoint F.T.P. Le commandant Roger, venant de Saou, se dirigeant vers Puy-St-Martin précédés par une colonne de 25 chars destroyers américains. A 2 kms environ de ce dernier village, des cultivateurs vinrent prévenir qu'une soixantaine d'Allemands s'étaient retranchés dans le village, autour de l'église et du cimetière, avec un canon anti-chars. …..

 

23 août 1944

 

A Salles sous Bois, Jean Barsamina disparu au cours d'une reconnaissance effectuée dans l'après-midi par les F.F.I. Le camion sur lequel il avait pris place fut attaqué et détruit par un char allemand sur la route reliant Grignan à Taulignan.

 

24 août 1944

 

Les éléments de la Wehrmacht continuant leur repli par le R.N. 538 firent de nouvelles victimes en abattant à Buis-les-Baronnies, Marius Bastidon et David Goldeberg, et à Venterol, près de Nyons (Drôme) le sergent chef F.T.P. Charles Ivaldi. Protégés par leurs blindés et leur artillerie légère, les colonnes se retirant par les voies intérieures se battirent avec acharnement contre les Alliés. Sur la route de Taulignan-Valréas le soldat ennemi Lehmaier, fut des 4 heures victime des balles américaines. Il tomba près du pont franchissant le Lez, à 20 mètres à droite de la route D47 et à 50 mètres du jardin de M. Marinier.(...)

 

Le lieutenant Huet rameta une nouvelle fois ses hommes qui effectuèrent depuis Uriage une manœuvre débordante dont le bilan se solda pour les américains à 2 morts, Kiva Fingerhut et Bruce Gilmer qui furent inhumés à Valréas (Vaucluse) et pour les français à 8 morts....

 

25 août 1944

 

Dés le début de la matinée les blindés de la 11e Panzer et les fantassins de la 198e Division se mirent en mouvement et convergèrent vers la Bégude, Bolieu, Marsanne, Cliousclat, Livron. Déployés en éventail sur la rive gauche du Rhône ils tentèrent de s'infiltrer afin de surprendre les éléments de pointe alliés. Mais la réaction fut immédiate, l'aviation Anglo-Américaine, embrasant collines et véhicules, déversa sur les longs convois, le feu et la mort. Bombardés impitoyablement par les appareils de l'artillerie, harcelés par les F.F.I., mitraillés et poursuivis par la chasse aérienne alliée, l'ennemi terrorisé vola bicyclette, automobiles et chevaux pour hâter son repli.

A Chateauneuf du Rhône, un lieutenant français, né à Lyon mais demeurant à Meknes (Maroc), Pierre Soubeirat, 24 ans tomba héroïquement.(...) A Nyons, Raymond Clément fut également frappé à mort quai St-Pierre par des balles allemandes. Suzanne Lombard 21 ans atteinte Place de la République et le jeune Raymond Peron âgé de 8 ans décédé à l'hôpital furent toutes victimes de l'artillerie ennemie. (…)

Bataille de Montélimar août 1944

26 août 1944

 

La 19e Armée Allemande n'ayant toujours pu faire sauter le « bouchon » américain de la Vallée du Rhône, tenta une nouvelle fois une manœuvre débordante. Délaissant le N7, les colonnes attaquèrent par l'est et si quelques éléments réussirent à s'infiltrer à travers les mailles du filet, la progression coûta aux allemands de nombreuses victimes (…)

 

27 août 1944

 

Face aux 7000 hommes et à l'artillerie du général Butler près de 50 000 Allemands bloqués à Montélimar s'employèrent à fond pour briser l'encerclement. De la ville même l'artillerie allemande

déclencha un violent tir, prélude d'une grande offensive. Afin de protéger leurs arrières et entraver la marche de la 3e Division d'Infanterie U.S. Du général O' Daniel ils encombrèrent la route de véhicules et d'engins de toutes sortes qu'ils tassèrent les uns contre les autres. DE sorte que lorsque la 3e D.I.US voulut passer, elle dut dégager la route avec les bulldozers.

 

28 août 1944

 

Dans la région lyonnaise, les F.F.I., concentrés autour de Lyon par le colonel Descour2, harcelèrent une armée allemande qui ne put livrer que des combats de retardement.

 

Source : Témoignage sur le Vercors Joseph La Picirella

 

1 Le général Rigaud est né en 1920 à Saint-Restitut (Drôme). Saint-Cyrien, il fut résistant pendant la Seconde guerre mondiale et participa notamment aux sabotages des lignes ferroviaires et téléphoniques, le 13 août 1944, deux jours avant le débarquement allié en Provence.

2 Marcel Descour (également connu dans la Résistance sous les noms de guerre Cavalier1DautryPérimètre et Bayard2), né à Paris le 6 novembre 1899 et mort à Montbrison-sur-Lez (Drôme) le 2 avril 1995 est un officier général et résistant français.

Commandant dans l'infanterie pendant la bataille de France, il fait partie des forces armées que le régime de Vichy est autorisé à conserver après l'armistice. Il commence très tôt à mener des activités de résistance et est l'un des premiers officiers d'active à passer dans la clandestinité, le 27 novembre 19423. Il prend la tête de l'Organisation de résistance de l'Armée dans la région lyonnaise en 19434.

Marcel Descour devient gouverneur militaire de Lyon à la libération de la ville et est promu général en 1946. Il poursuit sa carrière militaire, notamment comme commandant des forces françaises d'occupation en Autriche en 1946, et plus tard commandant la 1re division blindée dans les forces d'occupation françaises en Allemagne. En 1956, il est nommé de nouveau gouverneur militaire de Lyon. En 1958, il est impliqué dans l'opération Résurrection visant à porter au pouvoir le général de Gaulle. Il est nommé général d'armée en 1959 et quitte le service actif l'année suivante

 

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La Résistance sans arme

6 Août 2020, 14:15pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Écoutes de Radio-Londres

Écoutes de Radio-Londres

Dés la capitulation, des esprits plus éclairés, plus combatifs que d'autres cherchent à résister à l'occupant en zone Nord, à l'ennemi ainsi qu'au régime de VICHY en zone Sud. Avec lenteur et difficulté vont peu à peu se constituer au cours des années 1941-1942 les premiers mouvements structurés de la résistance. Mais pour beaucoup, abusés par la propagande de VICHY, la voie de la Résistance a été difficile à trouver. Nous avons relevé cependant, à travers des documents, les premières manifestations d'une attitude hostile aux Allemands ou à Pétain.

 

L'écoute de Radio-Londres (ou dans une moindre mesure de Radio-Sottens en Suisse) est significative à cet égard. Ces auditeurs clandestins sont d'ailleurs menacés par des dénonciations, par des articles virulents publiés dans des journaux collaborateurs, Le Ventoux par exemple.

 

 

Émissions radio à Valréas

 

Le premier poste a été parachuté à Valréas en 1942. On le déplace plusieurs fois : chez M. Daniel Quinaut puis chez le ménage Michel enfin à la scierie de M. Bouchet père.

Les allemands cherchent l'émetteur. Quand le piano émet on fait marcher simultanément les scies, les meules, les tronçonneuses tous les moteurs parasitent et brouillent l'écoute allemande. Le poste n'a pas été découvert. L'émetteur était manipulé par un maître principal de la Marine M. Aimo. L'indicatif du poste était « Le zèbre et Valréas ».

Témoignage Émile Bouchet 1974

 

Dénonciation au Préfet

 

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A la rencontre de l'histoire de Valréas

4 Août 2020, 04:11am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Article de la Provence du 19/11/2015

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Valréas, controverse sur le prolongement du Mur des Fusillés

23 Juillet 2020, 15:40pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Photographie envoyée par une Valréssienne dont j'ai omis de noter son nom, toutes mes excuses.

Photographie envoyée par une Valréssienne dont j'ai omis de noter son nom, toutes mes excuses.

Il est de bon aloi de rappeler que l'association des Familles de Fusillés du 12 juin 1944, qui a pris la relève du Comité des Monuments aux Morts, se voit d'être l’interprète de ce moment tragique et par ces diverses interventions qui perdure depuis, et à chaque fois qu'il est nécessaire de rappeler son engagement pour que le souvenir demeure et ne soit pas effacé, ou entaché de contradictions qui ne sauraient qu'affaiblir ce qu'elle a toujours su défendre de président en président, d'année en année et ce depuis plus de 75 ans.

 

Cette longue liste de correspondance, de réunions, concernant la défense du Mur des fusillés se doit d'être inscrite sur ces pages, afin que nul n'oublie, l'action que cette association a su mener et n'a jamais baissé les bras, même si parfois des désaccords se sont mis en travers, le rebondissement a été tout à son honneur.

 

Une première correspondance.

 

Le 25 mai 1970, Joseph Coutton, l'un des quatre rescapés de la fusillade adresse au Maire Jules Niel et à son Conseil municipal, une lettre en ces termes :

 

Le Comité qui a érigé le Mur aux Fusillés et le Mausolée au cimetière s'est dissous de lui-même par manque d'effectifs représentatifs à la suite du décès ou du départ de la plupart d'entre eux. Vous avez accepté de prendre le reliquat de la caisse et vous vous êtes engagés à entretenir et à assurer la conservation de ces monuments.

En janvier 1969, la commission de la « Voirie » me demande mon opinion sur une idée émise concernant la troisième partie de l'encadrement du mur, cette partie étant souvent démantelée, il serait peut-être bon de la supprimer. Ma réaction et celle de mes camarades rescapés a été la suivante : NON.

Voici trois mois, convoqué avec Messieurs Lamy et Soureillat devant les membres de la Commission de la Voirie, la question est à nouveau posée : Monsieur Clarice redemande la suppression de ce troisième encadrement afin de permettre l'installation d'un commerce de machines agricoles ; ma réponse a été claire : NON.

Monsieur Soureillat est indifférent. Quant à monsieur Émile Bouchet, convoqué par mes soins, il serait d'accord pour enlever ce troisième encadrement à condition expresse que le propriétaire s'engage par écrit à ne pas toucher au reste, c'est à dire aux deux autres façades et à leurs encadrements.

Aujourd'hui, où en sommes-nous ? Les travaux ont commencé et à la suite de ma protestation, à votre dernière réunion du Conseil Municipal, vous avez fait arrêter les travaux, nommé une commission pour étudier ce qu'il était possible de faire.

Maintenant, sans avoir consulté les familles de Fusillés, sans accord du Conseil Municipal, les travaux ont repris (il est vrai, le rouge a été remplacé par le gris, le troisième encadrement doit-être condamné et malgré un projet d'embellissement, il n'en reste pas moins vrai que je considère que vous n'avez aucune garantie pour la protection de ce qui restera.

Quoique vous fassiez, vous avez détruit à jamais le respect dû au mur des Fusillés dont l'aspect n'aurait jamais dû être modifié.

Vous n'avez pas tenu vos engagements.

Je ne puis admettre que vous ayez laissé profaner un lieu sacré pour des questions d'intérêts.

Monsieur Clarice, à l'achat de sa maison, n'ignorait pas la tragique utilisation de la façade de celle-ci. Si la loi le rend propriétaire des murs, elle ne le dispense pas des servitudes.

D'autres part, qui a donné l'accord pour cette transformation et implantation de commerce, opérations régis par les lois en vigueur ?

Ils sont mort morts pour que vive la France... et non pour que d'autres s'enrichissent.

Le Mur doit être intégralement respecté, il en est encore temps. A vous de décider.

Quant à moi, dans le cas où vous maintenez ce que vous avez entrepris, j'ai le regret de vous signifier que je ne participe plus à la cérémonie du 12 juin, en tête du cortège. (Une suggestion : le porte-drapeau pourrait bien être monsieur Clarice!)

 

Monsieur le Maire, Madame, Messieurs, croyez bien que je regrette d'avoir à vous écrire tout cela, mais, en conscience et en souvenir de mes camarades disparus, j'avais le devoir de le faire.

 

Joseph Coutton

 

Fait à Valréas le 25 mai 1970

 

 

P.S. Il est possible que je communique cette lettre à la presse.

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Un mois plus tard, le 12 juin reste dans la pensée !

13 Juillet 2020, 10:28am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Un mois plus tard, le 12 juin reste dans la pensée !

Voilà déjà un mois que l'incompréhension s'était fait entendre de ma voix, il en reste toujours une amertume au vu du conteste actuel, où bien des rassemblements hors normes se font dans diverses villes. C'est ainsi, la "loi" c'est la "loi" !

Poursuivons nos engagements respectifs dans nos associations patriotiques et laissons ce passé d'une "guerre 2020" déclarée qui se poursuit à soubresauts.

J'ai pu apprécier certains propos dans cet article de l'adjoint aux cérémonies patriotiques, qui revient par cette phrase sur ma demande que j'avais formulé avant la cérémonie, d'où la présence des familles de fusillés avec distanciation. 

"Certains membres ont pris l'initiative de venir quand même pour honorer les disparus de cette tragédie, par habitude et cela peut se comprendre, nous n'avons pas juger opportun de les refouler, la distanciation physique demandée étant respectée."

RAPPEL : 

Communiqué ANACR Valréas :

 

Un regret : alors que nous avions préparé la commémoration avec la mairie de Valréas, limitant fortement la participation de chaque association, deux porte-drapeaux se sont imposés…

Ma réponse : 

Comment expliquer cela ? - Regret – imposés !

 

Depuis 76 ans, les cérémonies du 12 juin, ont toujours eu la présence des présidents des associations et leur-porte drapeau au fil des ans qui passent., selon les guerres et les conflits qui perdurent depuis. Et, nous leurs en sommes très reconnaissants.

 

Il aurait peut-être fallu que les associations d'anciens combattants et porte-drapeaux, autres que le Comité ANACR et Amis, et l'association des familles de fusillés (non présente à la réunion au vu de mon refus) soit au courant de cette cérémonie restreinte, puisque Mme Varée, présidente de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie ) , m'a téléphoné la veille du 12 juin en me demandant le déroulement de la cérémonie, n'ayant rien reçu de la Mairie. 

De plus, cette cérémonie devait rassembler au maximum 10 personnes, élus, porte drapeaux, familles de fusillés (dont les noms ont été décidés dans cette réunion). Qu'en est-il de ceux qui ont bravé l'interdiction, familles de fusillés, Valréassiens,  un regret, une imposition ? 

Cette cérémonie n'appartient loin de là à l'ANACR Amis, mais depuis 75 ans toutes les associations sont représentées.

 

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Bien des femmes oubliées pendant les guerres mondiales

11 Juillet 2020, 07:40am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Bien des femmes oubliées pendant les  guerres mondiales

Oubliez les histoires d'aventure de James Bond, Kim Philby, Klaus Fuchs et co. - l'espionnage n'est pas seulement un jeu de garçons. Tant qu'il y a eu des conflits, il y a eu des agents féminins dans les coulisses. En Belgique et dans le nord de la France, en 1914-1918, plusieurs milliers de femmes travaillaient activement contre les forces de l’Empereur occupant leur patrie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes de nombreux pays se sont opposées aux nazis, risquant le peloton d'exécution ou la décapitation à la hache ou à la guillotine. Pourtant, beaucoup de ces femmes n'avaient pas le droit de voter pour un gouvernement ni même d'ouvrir un compte bancaire. Alors pourquoi l'ont-ils fait? Cette histoire révélatrice explore la vie et les motivations des femmes de nombreuses races et classes sociales qui ont risqué leur vie en tant qu'agents secrets, et célèbre leur intelligence, leur force et leur courage.

 

Un des  passages dans ce livre qui nous intéresse à Valréas, sur les pratiques de ce Lieutenant présent lors du massacre des 53 personnes le 12 juin 1944.

 

"Lorsque Demetrio et « Cosh » entrèrent dans la cuisine de la ferme, les premiers mots de ce dernier à Lucienne furent. « Votre mari a tout raconté. Il a dit que vous nous diriez où se trouvent maintenant les armes ». Elle savait que c'était un mensonge parce que s'il avait craqué, ils le sauraient déjà.

 

Assise sur la table de la cuisine avec un pistolet chargé pointé sur elle, mais confiant que son mari ne l'avait pas impliquée, même sous la torture, elle a été tour à tour traitée et battue pendant quatre à cinq heures. Sachant qu'un des hommes arrêtés s'était pendu dans sa cellule après qu'un œil eut été arraché de son orbite ... interrogatoire par ces deux hommes, elle est devenue tellement traumatisée que sa gorge s'est complètement asséchée et qu'elle ne pouvait ni parler, ni bouger"

 

 

 

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Les fusillés du Mur à Valréas, devaient-être incinérés !

29 Juin 2020, 08:36am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

C'est une histoire dont beaucoup de Valréassiens n'ont eu connaissance, les allemands avaient prévu après avoir fusillé les résistants et otages devant le Mur route d'Orange, de les emmener dans des camions et de les incinérer dans la campagne, un acte encore plus ignoble, laissant aucune trace de leur passage si ce ne sont du sang et des larmes. Une femme, se trouvant face à ce mur d'exécution, a pu grâce à sa ténacité sauver tous ces corps et surtout ceux qui étaient encore vivants. Cette femme, cette dame, Jeannine Talmon, infirmière de la Croix-Rouge, mérite toute la reconnaissance des familles de fusillés, ainsi que tous celles et ceux présents ce jour tragique pour Valréas.
Toile du peintre Bernard Merle offerte à l'association des Familles de Fusillés

Lettre adressée à Émile Bouchet, résistant, Fusillé-rescapé

 

Paris le 5/10/50

 

Mon cher Bouchet,

 

J'ai reçu ce matin votre lettre, retransmise de Marseille et je m'empresse d'y répondre et en même temps de venir vous remercier de bien vouloir vous occuper de moi – Avec Joseph Coutton vous êtes un petit peu mes deuxièmes fils, puisque j'ai pu par ma modeste intervention, contribuer à vous garder cette vie, à laquelle on tient tant et qui pourtant vous éprouve atrocement.

Je ne sais si j'aurai pu être assez claire dans mon résumé d'activité, mais je pense que vous pourrez parfaire ces renseignements vous-même. Je tiens pourtant à vous préciser une chose que vous ignorez peut-être car, au moment où cela se passait, vous étiez, hélas, allongé le long de ce mur d'horreur dont le souvenir ne pourra jamais s'effacer en moi.

Après vous avoir fusillés sous mes yeux – J'étais en effet devant l'hôtel où les allemands avaient établi leur P.C. À ce moment là, je reçu l'ordre d'un officier allemand de monter à la Mairie prévenir que l'on interdise à la population de descendre en direction du lieu d'exécution. Montant donc vers la place de la Mairie, j'ai rencontré Mr l'abbé Gertoux à qui je demandais de descendre et de demander l'autorisation de bénir tous ces pauvres corps torturés. Redescendant au P.C. Allemand, monsieur l'abbé vient à moi le visage défait, me disant que quelques uns parmi vous remuaient encore et de faire quelque chose. J'ai alors parcouru la longue file de ces 44 corps allongés et n'ai pu constater la chose.

Je suis revenue vers les allemands et ai entrepris de discuter avec un grand lieutenant qui parlait asse bien le français. J'appris alors, ce que beaucoup de Valréassiens n'ont jamais su , les corps devaient être ramassés sur des camions amenés exprès par les allemands,menés en campagne et incinérés. Je ne peu vous dire ici toutes mes pensées, toutes mes angoisses. J'ai entrepris alors une lutte d'adresse et de mensonges qui a duré prés de deux heures. La chance m'a favorisé car ce lieutenant allemand était un frontalier, voisin de Belfort où j'habitais avant la guerre. Connaissant bien le régiment 188e d'artillerie où mon mari était capitaine.

Donc, après avoir étendu la conversation, mêlée de revendication concernant nos fusillés, cet officier a été trouvé le commandant, a discuté avec lui, puis m'a dit en souriant « Vous êtes têtue, mais aussi vous êtes brave et nous vous laissons les corps dont vous serez responsable ». J'ai accepté avec joie. Ils sont partis, vous connaissez le reste.

Un témoin a assisté de loin à ce que je vous raconte, c'est un pompier, habitant là, dont je ne connais pas le nom, mais que vous reconnaîtrez peut-être car il a eu une main coupée par une machine à scier le bois.

Je tenais à vous dire cette petite phrase de mon intervention du 12 juin 1944, car à mon avis c'était la plus importante. Je ne l'ai jamais beaucoup racontée car à Valréas, je sais qu'étant étrangère au pays on ne m'a jamais compté au nombre des personnes dignes d'une reconnaissance...

Je vais vous éclairer en vous contant ceci , vous serez trouver les noms. En Autriche avec mon mari en 1946, nous avions parmi nous à l’État Major d'Innsbrück un Commandant chargé de la recherche des criminels de guerre – rescapé de Dachau et de Buchenwald. Le Commandant voulait absolument me faire obtenir la Croix de guerre (car je n'ai jamais sollicité aucune récompense et me demandait pour cela quelques renseignements officiels, c'est à dire consacrés par la Croix Rouge et les notabilités de Valréas. J'ai alors écrie à Madame la Présidente de la Croix Rouge de Valréas... je n'ai jamais eu de réponse.Découragée, je n'ai plus rien tenté et j'étais décidé à continuer, si des événements nouveaux ne me contraignaient à chercher une situation afin de pouvoir permetre à mon fils de terminer ses études.

Je tiens donc à vous remercier à nouveau de ce que vous pourrez faire pour moi.... Je puis pourtant vous dire tout de suite que celle qui doit en premier être citée et récompensée, hélas à titre posthume est la dévouée et courageuse Mireille Montabaranom (je ne connais pas son nom de dame). …

Je vous prie de croire....

 

Signé Jeannine TALMON

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Chronique de l'épuration à Valréas, pour le massacre du 12 juin 1944

28 Juin 2020, 10:36am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Chronique de l'épuration à Valréas, pour le massacre du 12 juin 1944

C'est par ces lectures diverses de documents, que l'on peut comprendre au mieux les condamnations légères ou l'amnistie des tortionnaires du 12 juin 1944 à Valréas. Dont celle de Demetrio Helmut, lieutenant de la 8ème Compagnie Brandebourg – C'est par ces lectures que bien des témoins de la partie civile n'ont pu être entendu et par leur témoignage apporter des preuves accablantes sur cette journée, entre autre Jeannine Talmon, infirmière de la Croix-Rouge présente devant le mur lors de la fusillade.

 

Amnistie – Immunité, deux mots qui ont un sens pour les coupables et qui de nos jours se répètent !

 

Chronique de l'épuration – 15 avril 1946

 

Les Cours de Justice

 

Les Cours de Justice ont vécu.

 

Seule, la Cour de Justice de Paris, dont les pouvoirs ont été protégés, ne fermera ses portes que dans deux mois.

Leur naissance avait fait naître de grands espoirs. Longtemps encore sans doute, on discutera de leur utilité, de leurs travaux et de la qualité de leurs arrêts.

Tentons d'établir en toute impartialité le bilan de ce qu'il est possible d'inscrire à l'actif et au passif de ces juridictions, nées de la libération.

Comme toute chose qui n'a pas subi l'épreuve du temps et de l'expérience, les cours de Justice, pendant leur courte existence n'ont pas été à l'abri de tout reproche et de toute critique.

Créées par l'ordonnance du 26 juin 1944, elle-même modifiée par plusieurs textes de loi, les cours de Justice avaient pour mission de réprimer : « tous les faits de nature à favoriser les entreprises de l'ennemi », leur champ d'application était immense.

Composés d'hommes ayant fait leurs preuves dans la résistance, et qui ne devaient compte de leur verdicts qu'à leur conscience, elles semblaient devoir donner satisfaction même aux rigoristes les plus exigeants.

Il est incontestable, qu'au début, de sévères et justes sanctions ont été infligées aux serviteurs de l'ennemi. Le nombre de condamnation à mort en est la preuve.

Malheureusement, l'intransigeante de ceux qui étaient chargés de la répression s'est affaiblie et leur fermeté à progressivement diminué. Est-ce la lassitude, est-ce le trop grand nombre de coupables, est-ce la fastidieuse répétition journalière de ces mêmes faits répréhensibles, petit à petit les sanctions sont venues moins sévères et tel accusé qui en 1944 aurait certainement été condamné à vingt ans de travaux forcés, ne se voyait infliger fin 1945 que deux ou trois années de prison.

On peut relever dans l'organisation et le fonctionnement des cours de Justice, au moins trois lacunes importantes.

La première est la non admission de la partie lésée à l'instruction et à l'audience.

Devant tous les tribunaux répressifs cependant, l'intervention de la partie civile est un droit.

Admis au débats, ceux qui ont été victimes des agissements criminels des collaborateurs, auraient pu par 'intermédiaire d'une voie autorisée, faire connaître aux jurés, leurs souffrances, réfuter par avance les inexactitudes de l'accusé dans la présentation de sa défense, et dans tous les cas obtenir immédiatement la légitime réparation de leur préjudice.

On sait que pour obtenir cette réparation, ils doivent s'adresser aux tribunaux civils, et, avancer des sommes souvent importantes pendant que les condamnés ont de leur côté eu toute facilité pour mettre à l'abri leurs biens.

La seconde est la défense faites aux membres des cours de Justice d'accorder le bénéfice du sursis.

Cette interdiction qui avait pour but de renforcer la sévérité a eu pour résultat d'entraîner de nombreux acquittements, quand il y avait un doute sur la culpabilité ou que la peine était disproportionnée à la faute.

En fin par un singulier renversement des rôles, devant la Cour de Justice, le juge d'instruction était dépouillé de sa prérogative essentielle qui est celle de juger.

Ce n'était pas à lui qui appartenait, bien qu'il ait instruit l'affaire de décider si un prévenu devait être déféré ou non à la Cour. C'est un magistrat du Parquet, que sa qualité d'accusateur privait de la sérénité désirable, qui décidait.

Cet exposé ne concerne que les chambres criminelles des cours de justice. Les chambres civiques et leurs attributions devront faire l'objet d'une étude spéciale.

Il est incontestable que trop de coupables sont passés entre les mailles des filets tendus par une juridiction forcément imparfaite parce qu'exceptionnelle.

Et nous ne parlons pas de tous ceux qui jouissent actuellement de l'impunité la plus complète, en raison de l'inertie et parfois de la complaisance des services de police.

En résumé, les cours de justice n'ont pas satisfait la soif de la justice qui était celle de tous les Français.

Il n'est pas matériellement possible de réviser toutes les décisions rendues, ce serait d'ailleurs injuste.

Nous nous permettons cependant à ce sujet de suggérer ce qui suit.

Ne serait-il pas souhaitable qu'un texte de loi intervienne pour créer une juridiction supérieure qui aurait pour mission de réexaminer et juger à nouveau :

 

1/ Tous les faits justiciables des cours de Justice, quand lesdits faits ont été soumis aux juridictions ordinaires (tribunaux civils ou militaires) avant la création des cours de Justice.

2/ Tous les faits de collaboration qui ont été reconnus établis par les cours de Justice, mais dont les auteurs ont été acquittés ou relevés de l'indignité nationale, sous prétexte de services rendus à la résistance.

3/ Tous les faits de nature à favoriser les entreprises de l'ennemi qu'il y ait eu condamnation ou acquittement, s'il y a eu une partie lésée, et si cette partie, n'a pas été appelée, soit parce qu'elle était retenue en Allemagne, étant entendu que ladite partie lésée le demandera et se constituera partie-civile.

 

René VAUTHIER

Avocat

 

Source : Bulletin de la Résistance numéro 7 – Deuxième année – 15 avril 1946

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Liste des résistants inscrits au Service Historique des Armées

27 Juin 2020, 16:03pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Dossiers individuels qui composent le fonds , concernant des personnes dont les services de résistance ont été homologués ou non au titre des F.F.L. (Force Française Libre), des F.F.I. (Force Française de l'Intérieur), des D.I.R. (Déporté Interné Résistant), ou de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française). Ils sont constitués des pièces fournies par les demandeurs et les documents issus du travail administratif.

Liste ci-dessous, sous réserve d'omission dans les recherches actuelles.

 

Liste des résistants inscrits au Service Historique des Armées

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