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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Une des raisons de chercher à comprendre cet ordre de repli et ses conséquences par la suite.

24 Janvier 2023, 10:54am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Une des raisons de chercher à comprendre cet ordre de repli et ses conséquences par la suite.
Nos recherches se poursuivent pour ce mémoire du 12 juin 1944

 

Dans les archives de l'association des familles de fusillés, nous découvrons une lettre.

« Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas dans des conditions et à cette date... » 

Dans cette lettre du 11 décembre 1989 adressée à Joseph Coutton, Jean-Louis Talmon, se pose beaucoup de questions sur cette journée du 12 juin 1944, où il n'avait que 5 ans, était présent avec sa mère Jeannine Talmon, responsable de la Croix-Rouge Française à Valréas (voir ses divers témoignages dans le livre 12 juin 1944 pages 149 à 152)

« Mais tout de même, en évoquant de nouveau tout cela me vient de nouveau à l'esprit les mêmes questions lancinantes.

Comment la résistance a pu prendre la décision d'occuper Valréas dans des conditions et à cette date... ! 2 jours après le débarquement en Normandie ! C'est à dire alors que le monstre allemand était à peine égratigné et qu'on ne savait pas si les alliés n'allaient pas être rejetés à la mer. Et, comment imaginer entraver valablement les mouvements allemands, si c'est de cela qu'il s'agissait, avec quelques armes légères.

Même en tenant compte de l'euphorie du moment, on imagine mal comment une telle imprudence a pu être commise.

Et, deuxième interrogation : comment se fait-il que le repli n'ait concerné tous les partisans engagés mais, semble-t-il, seulement les FFI. Mauvaise transmission d'ordres ? Dualité de commandement assortie d'une divergence d'analyse de la situation ? Mais comment quelqu'un pouvait penser que des barricades, même surmontées de fusils mitrailleurs, pourraient faire autre chose que tenir quelques dizaines de minutes, au mieux, devant des blindés.

Cette action n'aurait-elle pas été plus efficace plus tard, lors du débarquement en Provence ?

Entendons-nous bien : il ne s'agit pas de diminuer le mérite de ceux qui y ont cru et y sont restés ou ont failli y rester, mais de s'interroger sur les véritables motivations, et/ou compétences des dirigeants de l'affaire.

Et puis, quel a été le rôle de ces civils arrivés avec les allemands et qui ressemblaient fort, parait-il, à des hommes de la Gestapo ? Qui étaient les deux civils que ma mère a vus, apparemment prisonniers dans un camion bâché stationnant contre le monument aux morts, peu avant que celui ne reprenne la route avec les allemands ?

Pourquoi les FFI ont-ils emmenés les personnes citées par le Maire ? Que sont-elles devenues ? Une situation irréversible n'était-elle pas créée dès cet instant ?

S'est-on posé des questions de ce genre ? Et, si oui, quelles réponses a-t-on trouvé ? »

Voilà des interrogations qui nous laisse nous même dans l'attente des questions que nous nous posons et qui risquent de rester sans réponse, si ce n'est que des déductions, que nous ne pourrons affirmer.

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