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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Mémoire d'une période qui s'éteint

4 Novembre 2021, 13:59pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Mémoire d'une période qui s'éteint

Plus de 75 ans nous séparent de ces engagements de Résistance et de Liberté. Résistance Française, sans oublier la Résistance allemande qui fût la première victime à être condamnée sévèrement.

Liberté d'un pays outragé, liberté des camps de concentration et d'extermination.

À l'heure où nombre de témoignages, d'écrits divers se font ressentir pour commémorer ces années noires, les témoins s'épuisent. Rappelons que pendant des années, rien ne filtrait dans les familles éprouvées par ces engagements de résistance et de déportation, voire de prisonniers de guerre. Il aura fallu attendre la génération des enfants et l'interrogation des petits-enfants sur cette période pour connaître et transmettre cette mémoire immuable.

Nombreux témoignages ont été recueillis dans des livres retraçant l'engagement des résistants, le refus du Service du Travail Obligatoire (STO), la déportation, comme à Valréas la tragédie du 12 juin 1944, mais combien de témoignages et documents n'ont pas été répertoriés ?

Certes bien des hommes et des femmes ont participé à des actes héroïques, victimes ou témoins de drames monstrueux. Les années passent et on s'aperçoit au fil des temps, des écrits qui sortent au vu de la disparition des acteurs principaux de ces divers faits. Nous avons pu en contrer quelques-uns, dont le mensonge ne pouvait nous laisser indifférent et que nous ne pouvions laisser dire. D’autres plus complexes et certainement ingénieux, seront malheureusement incontournables à démentir.

Un exemple parmi d'autres que j'ai pu découvrir sur un blog Internet et qui se veut un mensonge grossier pour notre association des familles de fusillés.

Résistance... que de conneries en ton nom ! Auteur "inconnu'' - Publié le vendredi 01 mars 2002 à 17h53 – Forum Libération sur Internet.

« La Résistance, dont il n'est pas question de ternir la gloire ni le courage de ceux qui l'ont faite, a eu aussi ses bavures. Ainsi le 12 juin 1944, alors que les troupes allemandes se retiraient, des résistants (?) ou plutôt de jeunes matamores de la dernière heure ont cru intelligent de se « faire » un soldat allemand. Bilan des courses : 53 fusillés pour l'exemple ! Cela se passait à Valréas dans l'Enclave des Papes (tiens ?), département du Vaucluse. Un Valréassien qui avait 20 ans à l'époque, m'a raconté le désespoir d'une petite population de voir 53 des leurs de se faire fusiller pour un acte quasiment gratuit sur une armée en retraite ! Auriez-vous été fier vous aussi d'avoir fait comme ce jeune « résistant » votre soi-disant « devoir » pour un tel prix et pour si peu de résultat. »

À cette époque, je n'ai jamais pu identifier l'auteur de cet outrage qui aurait été entendu par un Valréassien. Malheureusement, comme dans bien des livres, sur ce support Internet, l'écrit reste et chacun de nous peut en avoir connaissance et l’interpréter à sa façon, surtout si on ne connaît pas le fond de l'histoire, même si des doutes persistent sur cet ordre de repli.

D'autres témoignages ont fait l'objet de contestations de la part de notre association, et par des documents, des témoins, des archives, ceux-ci ont été contrés.

Nous savons maintenant !

D'autres encore accaparent l'histoire, leur histoire en oubliant peut-être par mégarde de citer ceux qui étaient proches de toutes ces tragédies. Ceux qui ont continué à se taire, et qui par pudeur n'ont pas voulu témoigner devant un public, dans un livre, mais qui ont fait tout autant ou étaient témoins de scènes affligeantes et inoubliables aux yeux de leur tendre jeunesse.

Nous rentrons dans la période d'une mémoire qui s'éteint, seule la transmission peut se poursuivre par ce que l'on pourrait appeler les « Passeurs de Mémoires ».

Associations qui ont œuvré pendant des années pour perdurer ce souvenir.

Associations d'anciens déportés, internés, résistants et patriotes reprises par des associations plus jeunes, le relaie. Celles et ceux qui auront la charge de transmettre ces divers témoignages et documents pour ne pas oublier.

Les écrits restent, les paroles s'en vont, faut-il que ces écrits soient sincères et non entachés de « fautes »

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