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Valréas 12 juin 1944 - 53 fusillés

Une poignée pour se révolter !

10 Avril 2024, 06:34am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Une poignée pour se révolter !

Il y a un peu plus de 80 ans, la Résistance Française s’est fait entendre à partir de 1941, pour les premiers engagés contre les oppresseurs , qu’ils soient allemands ou français.

Ils étaient loin des cent et des milles, mais dans bien diverses régions, une poignée de courageux, de téméraires.

Nous pensions, en leur rendant hommage, chaque année, de leur sacrifice pour nombreux d’entre eux, que nous serions présents pour défendre leur mémoire. Nous le sommes, mais comme il y a plus de 80 ans en arrière, peu nombreux à s’exprimer contre  l’oubli, l’effacement d’une partie de notre patrimoine mémoriel, d’un déplacement des plaques de nos différents Valréassiens engagés dans ces divers conflits de guerres, morts pour la France.

Dans cette galerie de l’Hôtel-de-Ville de Valréas, installées depuis 1946, ces plaques n’auraient plus leur place.

Un bel hommage en cette année de commémoration que nous offre la ville de Valréas !

Sur cette pétition mise en ligne fin février 2024, on peut s’apercevoir l’engagement très réservé des Valréassiens – Une page se tourne d’un passé pas si loin, pour faire renaître, tourisme oblige un passé encore plus lointain, exaltant un lieu-dit  « château » !

Signer et partager la pétition : https://chng.it/vYXWsxdzMz

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80 ans plus tard, on ne peut oublier ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté.

9 Avril 2024, 09:42am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

80 ans plus tard, on ne peut oublier ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté.

Bien des témoignages « fleurissent » au fil des commémorations, mettant en avant leur implication dans cette tragédie du 12 juin 1944, pourtant dans le Livre du 12 juin 1944, édité en 5 éditions de 1981 à 2001, ces témoignages restent absents.

Les derniers rescapés ne sont plus là, pour contredire ou demander de plus amples explications sur ces témoignages, absents en leur présence.

Certes, ils étaient là, le 12 juin 1944, comme toute une population qui a le mérite de témoigner, comme ces résistants et civils qui ont eu la chance d’échapper à la rafle de la troupe allemande.

Par cette chance, pour ceux qui ne l’ont pas eu, ayons dans leurs paroles, 80 ans plus tard, un peu de dignité en soi.

Témoignage de Paul Mancellon en hommage à René Grimaud – Livre du 12 juin 1944

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Les paysans dans la résistance

14 Avril 2024, 07:21am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Le refus de l’occupation et du régime de Vichy ne se réduit pas aux grands noms et aux grandes figures qui, après-guerre, ont connu gloire et honneur. Comme les « combattants de l’ombre », des populations modestes ont aussi tenu une place particulière, quand tout s’effondrait, et ont osé faire face à la hargne sans limite des vainqueurs.(…)

Leur attitude est d’autant plus remarquable que la fratrie commence à s’opposer au gouvernement de Philippe Pétain dès la défaite. « Pas comme beaucoup, devenus résistants à la fin, quand la victoire était certaine », selon François, l’un des fils. (…)

Une reconnaissance bien tardive

Pendant quatre ans, cette famille ordinaire de paysans a choisi la justice et la liberté, n’hésitant pas à rompre avec la légalité et à prendre des risques inouïs. Après-guerre, ils s’engageront au Parti communiste durant au moins deux décennies, et resteront, toute leur vie, fidèles aux idéaux humanistes de leur jeunesse. « En toutes circonstances il faut savoir rester des hommes », diront-ils. Ils devront attendre 1977 pour se voir remettre la croix de Combattant Volontaire de la Résistance, mais à titre posthume pour le père, décédé dix-sept ans plus tôt, « même si on n’a jamais fait ça pour la gloriole ».(…)

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« Brève histoire… »

13 Avril 2024, 14:55pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

« Brève histoire… »
Tel est le sous-titre de ce « petit » livre « Château de Simiane » fini d’imprimé en septembre 2023.
Page 58, les auteurs ont eu par une pensée de remémorer en quelques lignes tous ces Valréassiens morts pour la France.
Effectivement, une brève histoire, puisqu’une exposition a lieu pendant 15 jours, du 4 au 19 novembre 2023, dans la galerie de l'Hôtel-de-Ville de Valréas où sont les plaques mémorielles, grossièrement cachées par des tentures.
Par ce livre, ces plaques auront comme bien d’autres lieux disparus ou transformés un souvenir d’une littérature d’un autres temps, n’ayant dans un avenir proche plus leur place dans cet emplacement.
Une brève histoire qui aura durée 80 ans.

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Inauguration de la stèle de la Romezière à Valréas

11 Avril 2024, 08:23am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Stèle de la Romezière - Valréas

Stèle de la Romezière - Valréas

Le 12 juin 1992

 

Déclaration lue par Émile Bouchet, fusillé-rescapé du 12 juin 1944, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la stèle, quartier de la Romezière à Valréas.

 

Monsieur le représentant du Préfet

Monsieur le représentant du Président du Conseil Général

Monsieur le représentant du Délégué Militaire

Monsieur le représentant du Directeur départemental des Anciens Combattants

Monsieur le Maire Conseiller général du canton1

Messieurs les Maires des environs

Chers compagnons et Amis de la Résistance

 

La ville de Valréas a rendu hommage à la Résistance, aux Résistants et Maquisards tués aux combats, fusillés ou exterminés dans des camps nazis et aux habitants du pays qui ont payés de leur vie l'aide généreuse qu'ils ont apporté à la Résistance.

Cet hommage s'est concrétisé d'une manière plus particulière par la construction de cette stèle érigée à ceux qui combattirent l'ennemi en ce lieu le 12 juin 1944, avant d'^tre fait prisonnier et conduit à Valréas pour y être fusillé.

Au cours du combat, Raymond Carrière fut tué et Lucien Génot Blessé.

 

Liste des F.F.I. (Force Française de l’Intérieur) , qui prirent part au combat :

 

BONNAVENT Jacques – BARTHELEMY Raoul – BUEY Alfred – BIANCHI Umberto – CARRIERE Raymond – CONSTANT Édouard-Roger – DEVES Fernand – DEVES François – GROS Georges – GENOT Lucien – GUINARD Raymond – RENZO Roger – VEYRINC Jean -

 

2 rescapés de la fusillade – COUTTON Joseph – BOUCHET Émile ici présents. Je dois préciser que 5 jeunes F.F.I. réussirent à se camoufler au cours du combat et échappèrent à l'arrestation.

 

Ici et là sont tombés dans un implacable combat ceux et celles qui voulaient retrouver la liberté de parler, d'écrire, de penser et d'agir en citoyen libre d'une nation qui a donné au monde le levain de la démocratie.

 

Les années ont passées et nous voici aujourd'hui fidèles au souvenir, attentifs et recueillis pour ceux qui payèrent de leur vie le prix de notre liberté.

Cette stèle est le complément du monument élevé par les Valréassiens et la municipalité de l'époque route d'Orange, ainsi que le mausolée des fusillés au cimetière Marie-Vierge.

L'inscription sur cette plaque doit permettre à nos enfants, à nos petits-enfants et aux générations futures de garder en mémoire les souffrances et les deuils, mais aussi l'importance et l'efficacité des combats qui ont été menés par les Résistants et les maquisards de notre région dans les années 1943 et 1944.

 

TELLE EST NOTRE MISSION ET NOTRE BUT

 

Je voudrai remercier Mr le Maire Conseiller Général du canton pour l'aide apportée à la création de notre stèle, et également le service technique qui en a assuré la réalisation, ainsi que la participation de l'A.N.AC.R. De Valréas et l'amicale des Résistants du Haut-Comtat.

 

Document détenu par l'association des Familles de Fusillés – Valréas.

 

1Thierry MARIANI, Maire et Conseiller général du canton

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André Bergeron, résistant-combattant-interné, gravement blessé à la libération de Paris

11 Avril 2024, 08:19am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

André Bergeron - Combattant F.F.I. - Photo prise avant d'être très grièvement blessé à 20 ans, lors des combats de la libération de Paris en août 1944

André Bergeron - Combattant F.F.I. - Photo prise avant d'être très grièvement blessé à 20 ans, lors des combats de la libération de Paris en août 1944

Il y a 3 ans, le 29 mai 2018, André Bergeron nous quittait - Hommage

 

André BERGERON est né le 27 juin 1924 à Courbevoie (92), proche banlieue de Paris.

 

Lorsque l’Allemagne envahi la France en juin 1940, André comme des milliers d’autres personnes va connaître l’exode, avec son cortège de misères, subissant les bombardements, les mitraillages des avions allemands, car très souvent, les colonnes de civils étaient mélangées aux soldats français qui se repliaient vers le Sud.

Il se retrouve comme réfugié en 1940 d’abord à Avignon et ensuite à Valréas, où il sera hébergé assez longuement dans une famille de Valréas.

Par la suite André est obligé de suivre ses parents qui désirent rejoindre leur domicile en zone occupée.

Comme beaucoup de jeunes Français, André est désireux de répondre à l’appel du Général de Gaulle.

 

Il s’engagera en 1943 dans les « Corps francs » du réseau de résistance « Vengeance » commandé par le lieutenant colonel Vic Dupont.(…)

Il participera également à diverses opérations commandées et dangereuses, entre autre, sabotage à l’explosif sur les lignes électriques servant à l’ennemi, sabotage sur le matériel ferroviaire, le tout en compagnie des F.T.P.F., les deux groupes oeuvrant ensemble (…)

Etant natif de la région Parisienne, il sera chargé au départ de la Normandie, d’établir des liaisons avec des résistants de l’Ile de France du réseau  (M.L.N.) Mouvement de la Libération Nationale.

Il sera arrêté par la police française, en possession de sa fausse carte d’identité, dans le petit hôtel où il avait trouvé un refuge provisoire. Malgré la brutalité des interrogatoires, les policiers n’en connaîtront pas la provenance, et aucun membre du réseau ne sera inquiété.

Il est incarcéré à la sinistre prison du dépôt de Paris, et transféré ensuite à la prison de la Santé à Paris, où il restera plusieurs mois, y subissant mauvais traitements et privations et c’est dans sa cellule qu’il passera tristement l’anniversaire de ses 20 ans, le 27 juin 1944.(…)

Faute de preuve et malgré sa fausse carte d’identité, soupçonné d’activité clandestine, il sera libéré.(…)

Il sera parmi les premiers dans les combats pour la Libération de Paris en août 1944, dans les F.F.I. « Forces Française de l’Intérieur » du Colonel Rol-Tanguy. (…)

Le 24 août 1944 vers 18 heures, il sera très grièvement blessé, car criblé de balles de mitrailleuse, et miraculeusement, il survivra à ses terribles blessures.(…)

 

André Bergeron, aura eu une très grande activité pour la défense des droits légitimes des anciens combattants et victimes de guerre et dés 1946, il sera le fondateur à Valréas, de la section A.R.A.C. (Association Républicaine des Anciens Combattants) où il restera le dirigeant pendant 50 ans. Il transmettra aux autorités compétentes, un très grand nombre de dossiers.

C'est par lettre en date du 27 novembre 1966 du secrétariat de l'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants)  à Avignon adressée à Monsieur André Bergeron (ARAC Valréas), qu'une demande de constitution d'un comité  ANACR a vu le jour.

En 1970, il sera à Valréas, avec Mademoiselle Gilberte SCMITT et Monsieur Freddy JALIFIER, l’un des initiateurs de la création de la section de l’Association des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes.

Le 12 juin 2003, Joseph Coutton, fusillé-rescapé de Valréas,alors président de l’association des Familles de Fusillés, lui remettra le drapeau de l’association et deviendra pendant plus de 14 ans le Porte Drapeau. Un grand honneur pour lui, lui-même rescapé de la barbarie nazie.

Vice-Président de l’association des familles de Fusillés, avec Elise son épouse ils n’auraient manqué sous aucun prétexte la commémoration de la journée tragique du 12 juin 1944 à Valréas.

 

André BERGERON est titulaire de diverses décorations :

 

  •          Nommé Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire
  •          La Croix de Chevalier de l’Ordre Nationale du mérite au titre du ministère de la défense obtenue le 6 mai 1982
  •          La Médaille militaire décret du 12 avril 1951
  •          La Médaille de la Résistance Française décret du 20 novembre 1946
  •          La Croix du combattant volontaire 39/45
  •          La Médaille des blessés de guerre
  •          La Médaille des Internés de la Résistance
  •          Le Titre de reconnaissance de la Nation en témoignage des services rendus à la France.

 

André Bergeron est décédé le 29 mai 2018

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Georges GONNET alias "Géo Galtier - résistant combattant

11 Avril 2024, 08:11am

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Souvenir

Georges GONNET alias « Géo Galtier », secrétaire de l’association des Familles de Fusillés.

Un homme posé, respectueux et surtout discret dans son engagement dans la résistance. Discret dans son passé, comme nombre de ces hommes et femmes résistants – combattants, pour une seule cause, défendre leur patrie.

Entré en résistance au Mouvement Combat en janvier 1942 à l’âge de 19 ans, il est affecté au Groupe Francs, participant à tous les engagements du groupe jusqu’au 30 septembre 1942 – Pose de bombes, plastiquages de divers bâtiments dans Lyon et sa banlieue .

Arrêté ce jour du 30 septembre par la dénonciation d’un membre de son groupe fait prisonnier. Interrogé, torturé pendant 7 jours puis incarcéré à la prison de Saint Paul et Saint Joseph à Lyon, jugé par le Tribunal spécial présidé par Joseph Darnaud, il est condamné à 1 an de prison, puis libéré le 30 juillet 1943, mais repris au greffe du Tribunal par la brigade antiterroriste pour être dirigé sur un camp d’internement. Au bout de 8 jours, il s’évade avec son camarade Rodolphe Berthaud du Palais de justice de Lyon. Il rejoins les maquis de l’Oisans, puis de Chartreuse et du Grésivaudan jusqu’au 1er février 1944. Retour sur Villeurbanne où il reprends contact avec le Groupe Francs, il reconstitue une unité de groupe. Il participa à la libération prématurée de Villeurbanne, puis celle de Lyon.

Engagé pour la durée de la guerre, puis revenu à la vie civile, il devient le Président des Anciens des Mouvements Unies de la Résistance de Lyon, il est notamment à l’origine du Musée National de la Résistance et de la Déportation à Lyon. Valréassien depuis 25 ans, il était membre puis secrétaire de l’association des Familles de Fusillés, Déportés, Internés, Résistants et Patriotes de l’Enclave. Titulaire de la Médaille Militaire, Croix de Guerre avec Palme, Médaille de la Résistance, Croix de Combattant Volontaire de la Résistance, Croix du Combattant 39/45, Médaille des Internés L’Association des Anciens des Mouvements Unies de la Résistance de Lyon avait sollicité récemment l’obtention de la Légion d’honneur, titre qui pourrait lui être attribué à titre posthume. 

Communiqué de presse novembre 2002 de l'association des Familles de Fusillés

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Les fusillés de l'avenue Foch Valréas Vaucluse

8 Avril 2024, 14:03pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

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Travail de mémoire du 12 juin 1944 – Tiffany Davin

7 Avril 2024, 15:29pm

Publié par 12 JUIN 1944 VALREAS

Travail de mémoire du 12 juin 1944 – Tiffany Davin

Notre association tient à remercier Tiffany Davin pour ce remarquable travail de 17 pages en cette année du 80ème anniversaire de la commémoration du 12 juin 1944.

Extrait : Dossier anthropologique de la mémoire – Master Tiffany Davin

Le 12 juin 1944 est un événement marqueur de l’histoire de la ville de Valréas. Cette ville de l’Enclave des Papes, existe depuis 706 ans, cependant c’est cette date-là que retient chaque Valréassiens et Valréassiennes. Cinquante-trois otages composés de résistants et de civils avaient été fusillés par des troupes allemandes en représailles à la libération temporaire de la ville quelques jours plus tôt.

Ce sujet a été choisi pour différentes raisons, d’une part il m’interpellait car je suis native de la ville de Valréas et cette histoire, racontée aux enfants Valréassiens dès l’école primaire par des rescapés des événements du 12 juin 1944, m’avait été exposée. Une année, un voyage sur la montagne de la Lance où étaient cachés autrefois des maquisards avait été aussi organisé et m’avait particulièrement touché. D’autre part, les espaces commémoratifs m’ont toujours intriguée.(…) Toutefois, ce premier travail d’anthropologie est à lire avec un esprit ouvert car c’est une formation nouvelle pour ma part. Je suis, en effet, titulaire d’une licence Histoire de l’art et archéologie et j’ai débuté un master d’Histoire, Civilisation et Patrimoine dans un parcours Histoire de l’art, patrimoine et musées.(…)

Cette étude a été menée avec une approche tant indirecte que directe, en allant à la fois à la rencontre des Valréassiens de manière informelle, mais aussi avec l’organisation d’un entretien avec le président de l’association des Familles de Fusillés, Michel Reboul. L’enquête tente de déterminer si aujourd’hui les habitants de Valréas se rappellent l’événement en cherchant d’une part s’ils sont intéressés de l’idée de se remémorer, et d’autre part d’interroger l’enjeu actuel des monuments commémoratifs érigés dans la ville et ainsi la pertinence, ou non, de leur fonction de lieu de mémoire du 12 juin 1944. (…) L’étude se recentre ensuite sur le présent en examinant l’état de la mémoire du 12 juin 1944 et l’usage des monuments commémoratifs par les Valréassiens.

Chaque 12 juin depuis maintenant soixante-dix-neuf ans, à Valréas, une petite ville située au nord du Vaucluse, dans l’Enclave des Papes, se déroule une cérémonie commémorative pour les victimes de la ville. Lors de ce regroupement, les habitants de la ville et des communes voisines déambulent les rues en retraçant le chemin pris par les cinquante-trois hommes amenés à la mort par des membres de l’armée allemande.(…)

Depuis cet événement qui a touché la commune de Valréas, chaque année une cérémonie est organisée à la même date. Toute la population de Valréas et de ses communes voisines y est conviée. (…)

L’état de la connaissance de l’événement par les Valréassiens.

Pour connaître l’état de la mémoire de cet événement auprès des Valréassiens, des entretiens informels ont été organisés le mercredi 25 octobre 2023 au matin, lors du marché hebdomadaire de la ville. Ce lieu a été choisi, car c’est un lieu de rencontre, où de nombreux habitants de tout âge se croisent, contrairement à l’emplacement du Mur des Fusillés qui est en bordure de route et donc moins fréquenté. Pour ces entretiens, trente-trois personnes habitant à Valréas ont été enquêtées et les questions furent les mêmes pour tous . Il fut intéressant d’observer que tout le monde connaissait l’événement du 12 juin 1944, certains plus en détails que d’autres. Les natifs étaient majoritairement ceux qui connaissaient très bien ce jour, tandis que quelques « nouveaux » habitants avaient quelques notions du déroulement de cette date sinistre pour la ville. (…)

La question fut posée quant à la manière dont chacun avait été mis au courant de cet événement. Les principaux moyens de transmission de ce souvenir du 12 juin 1944 sont le bouche à oreille, notamment par le biais de la famille et par l’école. Pour ce dernier cas, pendant longtemps les rescapés et familles de victimes sont intervenus dans les écoles et collèges de Valréas afin de témoigner auprès des enfants. Lors d’un entretien formel avec Monsieur Michel Reboul, le mercredi 6 décembre 2023, ce dernier, neveu du fusillé Alfred Buey, racontait être intervenu à plusieurs reprises dans des classes et évoquait aussi le dévouement dont faisait preuve Monsieur Joseph Coutton, fusillé rescapé, à intervenir de la même manière dans les écoles de Valréas afin de sensibiliser les plus jeunes. Il est toutefois intéressant de voir que soixante-dix-neuf ans plus tard, la mémoire du 12 juin 1944 à Valréas persiste. Le même constat est fait par Monsieur Reboul. Lors de son entretien, il semblait également penser que la mémoire ne s’essoufflait pas, notamment grâce aux témoins. Monsieur Reboul est le président de l’association des Familles de Fusillés de Valréas et possède un blog dans lequel il met en ligne des articles, des témoignages, des photos concernant le 12 juin 1944, mais aussi parfois et plus largement, des événements divers sur la Seconde Guerre mondiale, les réseaux sociaux sont un nouveau et très bon moyen de rendre l’information accessible. (…)

Pour une ville d’environ neuf mille habitants, un décalage s’observe entre les deux, afin d’avoir une vision bien objective, il aurait été préférable peut-être d’interroger davantage de Valréassiens de manière informelle. Il est toutefois intéressant de voir que, d’après les propos de Monsieur Michel Reboul, le nombre de participants à la cérémonie ne diminue et n’augmente pas, il y a donc une constante dans la contribution des Valréassiens à l’hommage rendu aux fusillés du 12 juin 1944. Néanmoins, un regret que le président de l’association a déclaré relève de la présence des élus10 . Durant le 75e anniversaire du 12 juin 1944, cérémonie en jumelage avec la commune de Taulignan, qui pour rappel avait connu le même jour un drame quelque peu similaire, Michel Reboul et Patrick Adrien ont remarqué que de nombreux élus de la Drôme et de la région Auvergne-Rhône-Alpes étaient présents tandis qu’aucun ne venait du Vaucluse ou de la Provence[1]Alpes-Côte d’Azur. Ce constat a entraîné l’envoi d’invitations pour la cérémonie du 80e anniversaire du 12 juin 1944 qui aura lieu en 2024, à ces élus par le président de l’association des Familles de Fusillés. Quelques-uns ont déjà répondu qu’ils feraient leur possible pour être présents.(…)

Ce souvenir encore très présent est par chance soutenu par les différents maires qui se sont succédé, c’est ce qu’affirmait Michel Reboul lors de son entretien. Étant président de l’association des Familles de Fusillés, il a confié que la collaboration avec les maires a toujours été bonne.

Toutefois, deux événements liés et très récents ont suscité chez Monsieur Reboul et des membres de l’association de la colère. D’abord, le Maire actuel de Valréas, Patrick Adrien, a fait savoir à ces derniers que les plaques installées dans la galerie de l’Hôtel de ville allaient être retirées et sûrement déplacées au mausolée ( ?). Michel Reboul explique la situation et la raison du maire pour faire cela : « Il voulait déplacer les plaques, les mettre dans un autre lieu pour magnifier le château, faire autrement que ce qui est actuellement l’Hôtel de ville, pour en faire un château.(…)

C’est néanmoins la première fois que cette situation de volonté de déplacer des constructions commémoratives se produit depuis l’érection de tous les monuments de la ville. Il apparaît que ce cas particulier a lieu pour des raisons politiques, dans une perspective d’accroissement de l’aspect touristique de la ville et principalement du château de Simiane et soulève également des points économiques. Le château de Simiane étant un édifice du XVIIe siècle, la municipalité a l’air de vouloir effacer tout ce qui serait anachronique, et par conséquent les plaques en mémoire des victimes du 12 juin 1944, afin de créer une atmosphère correspondant à cette époque. Cet acte effacerait la raison principale pour laquelle ces plaques ont été installées à cet endroit précis.(…)

Conclusion. Il est clair que les événements du 12 juin 1944 ont marqué les esprits de la ville et que cette mémoire est encore vive. Le récit fait par les témoins et fusillés rescapés tout comme la cérémonie annuelle. font perdurer le souvenir.

Grâce à des entretiens informels ainsi qu’une enquête formelle auprès de Monsieur Michel Reboul, il devient distinct qu’une importante partie des habitants de Valréas se souvient et surtout se rappelle l’événement. Ce rappel se manifeste principalement au travers de leur participation à la cérémonie du 12 juin 1944. Il fut intéressant de constater que l’usage des espaces commémoratifs semblaient lentement s’effacer auprès des Valréassiens. Certes, ils sont utilisés lors du rassemblement annuel, néanmoins, en dehors de cet événement ils ne sont pas visités.

Un grand nombre d’enquêtés ne savaient pas citer le nombre approximatif de monuments érigés en mémoire des cinquante-trois otages fusillés. Le fait que la municipalité semble vouloir déplacer ou recouvrir des plaques commémoratives installées dans l’Hôtel de ville, fait perdre à ces objets leur dimension mémorielle.

À Valréas, l’utilisation de ces espaces de mémoire paraît légèrement muter et devenir beaucoup plus occasionnelle. Par cette action, il faut déduire que la mémoire de l’événement du 12 juin 1944, bien qu’elle reste vivante, est peu manifestée par les Valréassiens.

 

 

 

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